La subvention de 15 millions de FCfa que l’Etat accorde, chaque année, à la Pouponnière de la Médina est faible. Selon les responsables de la structure, les autorités devraient faire encore un peu plus d’effort pour soutenir davantage les 90 enfants qui y sont accueillis, logés, soignés et nourris au quotidien.
Dans un entretien qu’elle nous a accordé dimanche, la directrice de la Pouponnière de la Médina a estimé que la subvention reçue de l’Etat est insignifiante, compte tenu des nombreuses charges qui pèsent sur l’institution. À en croire Madame Justina de Miguel, cette subvention qui s’élève à 15 millions de FCfa par an, ne peut même pas honorer les factures d’électricité. « Nous avons une petite subvention du gouvernement sénégalais, mais qui est vraiment insuffisante, parce que ne pouvant même pas payer l’électricité », regrette-t-elle. Selon elle, malgré les services que cette structure rend au pays, la participation de l’Etat du Sénégal dans son fonctionnement reste bien en-deçà des attentes.
« Si l’Etat pouvait augmenter cet appui, ce serait vraiment bien pour les enfants et les travailleurs de ce centre qui fonctionne exclusivement sur la base des dons de personnes et de bonnes volontés physique ou morale », relève-t-elle. Non sans indiquer que les charges sont énormes, à cause notamment de l’effectif des enfants reçus, leurs besoins en matériels, en nourriture, en objets divers, mais aussi la charge du personnel mis à la disposition de ces « enfants de dieu ». Depuis sa création en 1955 par les sœurs franciscaines missionnaires de Marie, la pouponnière qui est située derrière l’Hôpital Abass Ndao a pris en charge plus de 4.500 enfants.
Centre pédiatrique
Actuellement, ils sont au total 90 orphelins et cas sociaux reçus, dont 22 enfants en adoption. Véritable centre pédiatrique, la structure est gérée par des professionnels de la santé et de l’action sociale. Un personnel composé de la directrice, de 2 infirmières, de 4 monitrices, d’une lingère, de 14 jeunes filles qui s’occupent des bébés, de 8 agents des services sociaux et d’un gardien, tous entièrement pris en charge par l’institution. « Si l’Etat pouvait même prendre en charge les salaires du personnel, il nous aurait enlevé un lourd fardeau », soutient Mme Miguel.
Au-delà de cette charge, les besoins nutritifs des enfants, leurs habillements, leurs matériels, leur santé et leur nourriture incombent aussi à la structure qui dépense, en moyenne, 6.000 FCfa par enfant et par jour. Fort heureusement, à la faveur d’une convention liant l’institution à l’hôpital des enfants Albert Royer et à l’Hôpital Principal de Dakar, les pensionnaires sont pris en charge gratuitement dans ces structures hospitalières. Malgré tout, ces milliers d’enfants qui n’ont pas demandé à naître trouvent leur bien-être, bonheur et épanouissement dans ce havre de paix qui les accueille à bras ouverts. Certains, comme ceux abandonnés, doivent leur survie à cette institution, mais aussi les enfants malnutris, dénutris de parents pauvres ou des orphelins. La vie de ces enfants est complètement transformée, comme dans un conte de fées.
Compléter le travail des services hospitaliers
La mission première du centre, depuis sa création en 1955, était de compléter le travail que la surcharge des services hospitaliers ne leur permettait pas de faire, en faveur des enfants malades, surtout ceux malnutris. « Le traitement nutritionnel à l’hôpital était décevant et les enfants étaient obligés de sortir prématurément et parfois dans un état désespéré, parce qu’étant dénutris et courant aussi le risque de faire des rechutes, une fois rentrés en famille, du fait du manque de traitement spécifique », confie Justina de Miguel.
Aujourd’hui, en voyant ces enfants en train de jouer, qui apprenant à se tenir debout, leur embonpoint et surtout leur forme éblouissante renseignent sur la qualité de vie dont ils jouissent dans cette maison. « Ici, les enfants ont une qualité de vie que je n’ai encore vu nulle part dans d’autres orphelinats, même en Espagne », se réjouit la directrice qui sort de la bâtisse pour rejoindre son bureau.
Cette bâtisse est une grande maison composée de 3 étages dont le rez-de-chaussée qui abrite les services généraux. Au centre de la maison, un grand jardin agrémente l’environnement. Le premier et le deuxième étage, construits sur le même modèle, compte chacun 5 chambres, dont 8 petits box de lits blancs par chambre, une salle à manger, une salle de soins, des sanitaires, une biberonnerie, une salle de jeux. « Selon son état de santé, chaque enfant est rendu à l’âge de 8, 9 ou 10 mois à ses parents, après son séjour », révèle-t-elle. Tout en précisant que l’aide de l’institution à la famille se poursuivra encore pendant 2 ans, avec l’octroi d’aliments nutritifs nécessaires.
De nationalité espagnole, la « sœur » Justina de Miguel fait montre d’une grande tendresse à l’endroit de ces êtres innocents dont certains ont frôlé le pire, avec l’épidémie de diarrhée qui s’était déclarée, la semaine dernière.
4 Commentaires
Maïmoune
En Février, 2013 (17:39 PM)Maïmoune
En Février, 2013 (17:47 PM)Matt
En Février, 2013 (18:27 PM)Bayefaal
En Février, 2013 (22:03 PM)Participer à la Discussion