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Priés de quitter les écoles le 25 septembre 2012 : les sinistrés de Yeumbeul crient leur désarroi

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Priés de quitter les écoles le 25 septembre 2012 : les sinistrés de Yeumbeul crient leur désarroi

Suite aux directives données par le Chef de l’Etat Macky Sall afin que les établissements soient opérationnels pour la rentrée des classes, les populations de Yeumbeul crient leur désarroi. Selon la majeure partie des sinistrés trouvés dans les écoles où ils ont élu domicile depuis plus d’un mois, les expulser des sites de recasement ne fait qu’accentuer les problèmes de logement auxquels ils sont déjà confrontés.

Les sinistrés affichent leur inquiétude et leur étonnement depuis quelques moments. En effet, la rumeur selon laquelle ils sont « priés de quitter les salles de classe à partir du 25 septembre » vient d’être confirmée par l’annonce récente du Chef de l’Etat à sa sortie du conseil interministériel. Macky Sall a donné « des directives pour que les établissements soient opérationnels à la rentrée des classes ». Un tour d’horizon réalisé auprès des sinistrés de Yeumbeul a permis de constater que les écoles qui abritent les victimes des inondations affichent le comble, même si plusieurs familles ont quitté les lieux pour d’autres horizons.

 C’est le cas à l’école élémentaire ASECNA, sise à Yeumbeul nord ainsi que l’école Momar Khary Diop à Yeumbeul sud. Pour les sinistrés qui logent dans ces établissements que leur ont affectés la mairie et la préfecture, les sinistrés de Yeumbeul vivent un véritable calvaire et cela dure depuis 6 ans. Selon eux, le principal problème auquel ils sont confrontés est celui du logement. « Il y a deux ans de cela, on était dans la même situation. Quand l’ouverture des classes approchait, on nous avait chassés de l’école Momar Khari Diop où nous logions à chaque fois que nous étions confrontés aux problèmes d’inondations », affirme Ndeye Kane, une mère de famille, la soixantaine. Elle avance : « nos maisons à Yeumbeul sont envahies par les eaux depuis 6 ans et avec l’inondation de cette année, cela a empiré. Je n’imagine pas remettre les pieds là-bas dans ces conditions. Personne ne pourrait supporter l’eau stagnante qui dégage des odeurs nauséabondes. J’ai peur que ce qui nous est arrivé la dernière fois se reproduise, c’est-à-dire qu’on nous oblige à quitter les lieux alors qu’on n’a nullement où aller ». Une jeune fille, âgée d’une quinzaine d’années, du nom de Loli Fall, fait partie de ces jeunes filles sinistrées qui habitent Yeumbeul et qui vivent avec leurs parents à l’école Ablaye Diop de la cité ASECNA de Yeumbeul nord. Elle affirme avoir obtenu son BFEM cette année et devait poursuivre ses études secondaires. « J’habitais Thiaroye avec toute ma famille, vue la quantité d’eau qu’on a laissée sur place avant de venir ici, on n’a pas d’espoir que l’eau puisse être évacuée pour nous permettre de retourner là-bas », avance Loli Fall avant d’ajouter : « je veux aller à l’école comme toutes mes camarades mais je ne sais pas comment les choses vont se passer d’ici la rentrée des classes qui approche. Je n’ai même pas où habiter avec ma famille, si jamais on nous expulse, comme cela a été annoncé, à partir du 25 de ce mois ».

« Nous allons être virés de l’école »

Abondant dans le même sens, Fatou Mbaye, une femme mariée, la quarantaine, affirme: « j’habitais Hafia5 à Yeumbeul, depuis 2005, de même que beaucoup d’autres familles logées ici à l’école Momar Khary Diop. On vivait dans l’eau, mais cette année, c’est encore pire. Les pompages, c’est bien, mais c’est juste pour un temps bien déterminé. Elles ne peuvent rien résoudre à long terme». Suivant toujours ses propos, la dame ajoute : « Nous allons être virés de l’école alors que nous n’avons pas où aller. Nous avons, nous aussi, des enfants qui doivent aller à l’école mais comment s’occuper de leur scolarité alors qu’on n’a même pas où dormir ? Ce n’est pas de notre gré que nous logeons ici. Notre souhait est de vivre dans nos maisons, mais comment faire si elles sont inhabitables à cause de la quantité d’eau qu’il y a dans cette zone ? C’est trop risqué, nous l’avions supporté pendant quelques années mais ça suffit. Cette zone, c’est pour les grenouilles, pas pour des êtres humains  ». Maguette Fall, elle aussi mère de famille, fustige l’attitude des autorités. 

A son avis, il y a une seule question pendue sur toutes les lèvres : « si on nous chasse des écoles, où est-ce qu’on va aller » ?  La femme, très déterminée à se faire entendre par les autorités, ajoute : «  nous n’avons pas besoin de charité, on nous empêche de parler quand il y a la visite des autorités ou de bonnes volontés, mais je vais vous dire la vérité. Tout ça, c’est du cinéma. On ne souhaite pas loger dans ces écoles éternellement, on en est des personnes conscientes mais qu’on nous aide à trouver des logements. Une action comme le plan Diakhay est la bienvenue. 

Ici à Yeumbeul, la majeure partie des familles ont le même problème, leurs maisons sont sous les eaux depuis bientôt 5 ans  ». Les sinistrés de Yeumbeul, à quelques semaines de l’ouverture effective des classes, n’entendent pas se laisser expulser des écoles où ils logent actuellement comme ils l’ont déjà été les années précédentes. Bon nombre de ces familles soutiennent qu’elles n’ont plus où aller. Dès le 25 de ce mois, elles seront priées de lever le camp. Les autorités peuvent déjà avoir une idée de ce qui les attend sur la question du recasement des sinistrés au niveau de Dakar. Partiront ou partiront pas, la date du 25 reste figée sur toutes les lèvres au niveau des écoles qui abritent les sinistrés de Yeumbeul qui ne désespèrent pas de voir la situation se décanter si le gouvernement de Macky Sall ne fait pas moins ou plus que le plan Diakhay.

YOUSSOUF  B.H SANE  (STAGIAIRE) 

Le Pays au Quotidien 



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