L’institut du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria) sur l’enfance et la jeunesse, édition 2013, a vécu, avec comme thème majeur : «Protection sociale et droits citoyens des enfants vulnérables en Afrique.» Occasion pour l’institution régionale de promouvoir les meilleures recherches sur les conditions des enfants vulnérables en Afrique.
Occasion également pour différents spécialistes de la question de regretter, au cours d’une table-ronde au Codesria, les effets dévastateurs de la pauvreté, des problèmes de santé, de la malnutrition et du faible niveau d’éducation qui affectent le développement physique, affectif et cognitif de millions d’enfants en Afrique.Sophie Bassama Turpin, directrice de publication de la Revue africaine Petite enfance de la Fastef et auteur de nombreuses publications scientifiques parmi lesquelles : La case des tout-petits au Sénégal, a ainsi regretté la violation continue des droits des enfants dans nos pays, sans qu’aucune loi ne vienne mettre un terme à ces violences.
«Les enfants ont droit à la protection sociale et à ce que leurs intérêts soient pris en compte dans les politiques», a plaidé Mme Turpin. C’est quasiment le même discours servi par Ramatoulaye Ndao Diouf, coordonnatrice de la Cellule d’appui à la protection de l’enfance (Cape), qui n’en regrette pas moins le manque de coordination des programmes et autres interventions à propos de l’amélioration des conditions des enfants. Aussi, a-t-elle déploré le manque de ressources, relativement aux promesses de soutien de certains bailleurs de fonds, pas toujours respectées, alors que les urgences n’attendent pas. Elle a donné l’exemple des centres d’accueil des enfants de la rue, qui sont une priorité mais qui n’arrivent pas à voir le jour, faute de moyens conséquents.
A ce propos, Mme Diouf a indexé l’irresponsabilité de l’Etat du Sénégal qui ne se presse pas pour caser ces enfants, ne serait-ce provisoirement, préférant assister au spectacle des enfants de la rue, qui a fini de faire la particularité du Sénégal. Très déçu par ce spectacle, pour dire le moins, Ian Hopwood a aussi regretté l’inertie des décideurs face à ce problème. Ayant une expérience de plus de 40 ans dans le domaine du développement, principalement dans les missions de l’Unicef en Afrique, en Asie et les pays du Golfe arabe, M. Hopwood a assuré que la situation des enfants vulnérables africains aurait pu être améliorée si les décideurs politiques en faisaient une priorité.
Pour lui, tout est question de volonté politique, mais manifestement les élites africaines n’ont pas cette volonté, sinon que celle de créer les conditions de leur maintien dans des positions de pouvoir.
1 Commentaires
Maïmoune
En Octobre, 2013 (19:38 PM)Participer à la Discussion