Les enseignants et le personnel de l’Ecole polytechnique de Thiès rejettent le projet de loi portant militarisation de leur illustre institution. A la faveur d’un point de presse, ils exigent que l’Ept reste un établissement d’enseignement supérieur. Non sans menacer : «Le personnel de l’Ept ne se laissera plus diriger par des militaires.»
L’Ecole polytechnique de Thiès est en crise. Une crise provoquée suite à une grève de cinq jours déclenchés par des élèves-ingénieurs en novembre dernier. Un mouvement d’humeur qui a servi de prétexte, selon le secrétaire général de la section du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) de l’Ept Thiès, pour instruire en Conseil des ministres du 9 décembre dernier, en l’absence du ministre de Tutelle Marie Teuw Niane, un projet de réforme qui consiste en la militarisation de l’Ept. Il s’agit, en effet, selon Sény Tamba, d’une remilitarisation de l’Ecole polytechnique. «Un statut que nous avons connu dans le passé et qui sera piloté par le ministère des Forces armées.»
L’enseignant à l’Ept explique : «L’école, dans le passé avait connu ce régime de 1973 à 1992. Et c’est suite à une inspection générale d’Etat et un audit de la Coopération canadienne, principal bailleur, que l’Etat avait décidé de retirer les militaires de l’Ept à la suite d’instabilité parce que le personnel enseignant qui venait d’être recruté était dans un régime militaire et n’avait pas de statut parce que c’était des enseignants du supérieur qui ne pouvaient qu’être régis que par les textes de l’enseignement supérieur. Et dans une administration militaire on ne peut pas gérer les enseignants du supérieur parce qu’ils sont régis par la loi 81-59. Les personnels administratifs aussi sont régis par un statut parce qu’appartenant au personnel de l’enseignement supérieur.» Ce sont ces incompatibilités, dit l’ancien diplômé de l’Ept, qui «font qu’aujourd’hui nous rejetons le projet de loi». Son camarade, Mamadou Wade, de préciser que les enseignants et le personnel de l’Ept ne sont nullement contre les militaires, «des modèles de rigueur et de discipline». Pour preuve, avance l’enseignant-chercheur, «l’Ept est en partenariat avec l’Ecole de l’armée de l’air pour une formation d’ingénieurs et pilotes dans la filière aéronautique, dans une classe mixte, civils et militaires, au sein de l’établissement».
Cependant, fera-t-il noter, «nous estimons que la gestion universitaire ainsi que le statut d’enseignant-chercheur et des personnels des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, sont incompatibles avec une administration militaire totale de l’Ept». «La meilleure démarche pour engager une réforme, selon Mamadou Wade, est celle qui est inclusive et non-exclusive des vrais acteurs que sont le personnel enseignants-chercheurs et le personnel administratif, technique et de service.»
L’enseignant- chercheur, de se poser la question de savoir, «pourquoi une militarisation au moment où l’école est à sa meilleure phase de développement depuis sa création comme en témoignent», d’ailleurs dit-il, la «stabilisation du statut du personnel enseignant et le personnel administratif, technique et de service. Aussi les multiples évolutions dans le domaine des ressources humaines, du plateau technique et des partenariats nationaux et internationaux, publics comme privés, mais également l’élaboration d’un plan stratégique de développement déjà en cours de réalisation». Sans compter, «le contrat de performance à hauteur de 5 milliards dont 3,5 milliards d’investissement, déposé auprès de la Banque mondiale et le rapport de l’audit institutionnel de l’Ept par une mission de la Conférence internationale des formations d’ingénieurs et techniciens d’expression française en 2014 dont un des points forts est la qualité du corps professoral».
Il conclut pour dire qu’«il ne faut pas se voiler la face le projet de militarisation n’est rien d’autre qu’un complot ourdi contre le directeur et les enseignants de l’Ept par les anciens avec à leur tête un ministre qui use de son influence auprès du président de la République pour l’induire en erreur. Evidemment il bénéficie du soutien pernicieux d’autres membres du gouvernement à qui il faudrait inculquer le sens de la loyauté car tout ce complot s’est fait à l’insu de leur collègue du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche qui était absent au Conseil des ministres du 9 décembre 2015 où le projet de militarisation a été discuté. Il est curieux que seulement 5 jours après la grève des étudiants, alors qu’il n’y avait point péril en la demeure, que le projet de militarisation soit examiné en Conseil des ministres en l’absence du ministre de Tutelle. Ceci prouve avec évidence que la grève était commanditée par les anciens et la formulation de la plateforme revendicative des étudiants en dit long sur leur implication».
Ainsi, disent les enseignants et le personnel de l’Ept, «la militarisation totale de l’école n’est pas la solution, elle n’enrayera pas les perturbations, mais à coup sûr, va les exacerber et ce sera la meilleure manière d’enterrer définitivement l’Ept». Aussi, font-ils remarquer, la «cohabitation entre civils et militaires créera plus de problèmes qu’elle n’en résout, au détriment de la mission fondamentale de l’école qui est, rappellent-ils, est de former des ingénieurs de conception de qualité, de faire de la recherche de développement au service de la société». Ils rejettent, ainsi, catégoriquement, ce projet de loi portant militarisation totale de l’Ept qu’ils jugent «inopportun et sans objet» et exigent que l’Ept «reste un établissement d’enseignement supérieur dirigé par un enseignant comme dans toutes les structures de l’enseignement supérieur». Non sans avertir les autorités, «tout forcing pour une militarisation totale de l’Ept entrainera automatiquement le départ du personnel enseignants et de recherche et du personnel administratif, technique et de service».
22 Commentaires
Anonyme
En Février, 2016 (22:42 PM)Anonyme
En Février, 2016 (22:44 PM)un pays émergent a besoin d'un rythme de croisiere en matiere de production de qualifications
Anonyme
En Février, 2016 (23:43 PM)Anonyme
En Février, 2016 (23:49 PM)Un Ancien
En Février, 2016 (00:42 AM)Citoyen Lambda
En Février, 2016 (02:16 AM)Patriote
En Février, 2016 (02:23 AM)Anonyme
En Février, 2016 (02:28 AM)Vérité
En Février, 2016 (02:36 AM)OUI POUR LA MILITARISARISATION !!!!!!!!
Anonyme
En Février, 2016 (02:52 AM)Oui pour l'ASPisation ! !
One
En Février, 2016 (03:17 AM)Pour le développement et le patriotisme !!
Anonyme
En Février, 2016 (05:25 AM)Il faut militariser meme les EFI.
Anonyme
En Février, 2016 (07:53 AM)malheureusement l'exemple ne vient pas d'en haut
Anonyme
En Février, 2016 (08:21 AM)DEMM LENN DJANGALEI WAAA
GNAKK DJOMM WAAAA
MACKY VOUS DEVEZ TOUT REMILITARISER
Ancien Eleve-ingenieur Del' Ep
En Février, 2016 (09:47 AM)VIVE L'EPT MILITARISEE ET FOUTEZ LE CAMP CHERES ENSEIGNANTS
Anonyme
En Février, 2016 (10:11 AM)Dialigue 1
En Février, 2016 (11:06 AM)Anonyme
En Février, 2016 (11:19 AM)Anonyme Tab
En Février, 2016 (11:41 AM)un commandement militaire n'est pas habilité à gérer un établissement d'enseignement supérieur.Soyons raisonnables et laissons l'ept dans son statut actuel afin d'éviter des conflits ouverts entre civils et militaires.
Anonyme
En Février, 2016 (17:21 PM)Anonyme
En Février, 2016 (10:10 AM)cependant depuis k les militaires sont partis l'ecole devient un grand gateau que les enseignants cessent de partager avec des recrutements nepotiques; je vous dis k juska present j'ai mal de voir k le meilleur eleve de ts2 au nouveau lycee de thies 2011, un certain fallou mbacke mbacke niang a ete recale au concours de l'epr alors qu'à la meeme annee l'avant dernier de ma classe de TS2 qui a reussi au second tour du bac etait sur la liste principale de l'ept parce que juste etait le fils d'un enseignant de l'ecole, ..Chers collegues enseignants de l'ept, vous avez detruit l'image de l'ecole polytechnique, vous avez diminue la chance de noble jeunes brillants à accder à cette ecole que le contribuable continue toujours de financer donc sachez que l'ept ne vous appartient point et n'est pas fait seulement pour vos fils.
ayez une raison gardee car ce projet de remilitarisation est venu au bon moment et c'est l'interet national donc s'en opposer montre à suffisance que votre objectif n'est pas le rayonnement de l'ept mais la sombrer pour mieux la devorer comme vous savez le faire
ALLEZ ENSEIGNER ET LAISSER L'AUTORITE TRENCHAIT
MERCI
Anonyme
En Février, 2016 (10:31 AM)boulene niou sonal wayyyy
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