Le 30 avril prochain est lourd de menaces à Sandaga. Deux collectifs de marchands ambulants sont remontés contre la décision du maire de les recaser provisoirement dans un site. Pour ces marchands, il n’est pas question de rejoindre ces lieux et ils attendent le maire Khalifa Sall «de pied ferme».
On peut toujours gloser sur la représentativité de l’Association des ambulants et commerçants républicains (Acr) et du Diappo Liguèye Sandaga. Lors de leur point de presse, ils ne sont qu’une demi-douzaine de marchands en butte contre la volonté du maire Khalifa Sall de les recaser dans une maison, pour le pavage d’une grosse artère de la capitale. Pourtant Babacar Touré, chargé des relations extérieures de l’Association des ambulants commerçants républicains assure d’une verve hésitante : «Nous voulons dire à Khalifa Sall que le site qu’il a choisi n’est pas bon parce qu’il se présente comme une cuisine délabrée. Ensuite, il y a un problème de sécurité dans cette maison avec ses murs délabrés. Nous avions négocié sur la base d’un recasement définitif et pas provisoire. Et c’est justement là ce qu’il nous propose. Nous, nous voulons un recasement définitif et nous ne transigeons pas là-dessus. Quand il nous parlait de recasement au début de l’affaire, c’est ce que nous espérions. Nous interpellons le président de la République Macky Sall et lui demandons d’appuyer le Dg de l’Anama Saliou Keïta pour qu’il puisse finir le chantier de Petersen pour accueillir les marchands ambulants dans leur totalité ou à défaut une majeure partie.»
Cette grogne qui couve dans les ruelles de Sandaga est à la mesure du mécontentement des marchands ambulants qui se jugent lésés dans leurs intérêts. Mais dans cette masse, la désolidarisation devant le combat est déjà nette. Plusieurs tendances fractionnistes sont relevées. Déjà dans les rangs, les conflits d’intérêts latents foisonnent. Idrissa Sall de Diappo Liguèye Sandaga jure : «Nous sommes en colère parce que nous en avons marre. Il y a belle lurette depuis que Khalifa Sall donne des délais aux marchands ambulants. Au-delà, on s’est rendu compte que beaucoup de gens qui manifestaient contre la politique de Khalifa Sall ont retourné leur veste et décidé de s’aligner avec lui. Ces personnes sont corrompues parce qu’un beau jour elles ont abandonné leurs tables au coin des rues qu’elles ont troquées avec des cartables. Le matin ils se rendent à la mairie et reviennent en catimini sans rendre compte de quoi que ce soit à la masse.» Cela avait suffi à ranimer la flamme de la division, des suspicions légitimes et illégitimes. En tout état de cause, le gros des marchands ambulants y a vu des manœuvres aux antipodes de leurs intérêts.
«Le 30 avril Khalifa Sall nous trouvera ici»
Pour Idrissa Sall, des manœuvres sournoises se cachent derrière ces agissements. Il accuse ouvertement : «D’ailleurs quand ils vont à ces réunions obscures personne n’est averti. J’ai été sidéré lorsqu’à trois jours de la fête nationale du 4 avril, le président qui avait déclaré avoir démissionné, est allé en notre nom voir Khalifa Sall. A son retour, il nous a dit de dégager nos tables conformément à la volonté du maire parce que la fête nationale devait se passer à la Place de l’Indépendance. Pourtant, l’année dernière la fête avait eu lieu au même endroit sans que la plus petite table ne soit déplacée.»
Aujourd’hui, ces hommes sont déterminés. Ils ont renié le pacte qui les liait à leurs représentants. Désormais ils déclarent se représenter seuls et défendre leurs propres intérêts. Idrissa Sall renchérit : «Je suis même allé à la mairie de Dakar pour leur dire que les marchands ambulants ne sont pas informés des décisions qui les concernent. D’ailleurs, il y a plus de deux ans que Khalifa Sall nous promet que le site de la Rue Félix Eboué sera disponible. Il n’en est toujours rien. Nous sommes jeunes et on n’acceptera pas que l’on nous amène à la retraite maintenant. Le 30 avril, Khalifa Sall nous trouvera ici. Nous l’attendons de pied ferme.»
8 Commentaires
Ah Bon
En Avril, 2013 (13:53 PM)Moi ce qui m'étonne, c'est que ces personnes certes travaillent à la sueur de leur front mais est-ce que cela légitime le fait d'occuper illégalement la voie publique? Est-ce une raison pour demander qu'on te recase de force alors que cet espace ne t'appartient pas et tu ne l'as pas acquis? Si cela marche autant que les gens aillent planter leurs tentes à la place de l'indépendance, et puis demander à ce qu'on mette à leur disposition une maison si on décide de les déloger.
Sans rancune.
Ambulant
En Avril, 2013 (16:42 PM)Babs
En Avril, 2013 (19:34 PM)Soyez sérieux!!! Vous quitterez la rue, de gré ou de force car nous Dakarois ne l'acceptons plus
Larga
En Avril, 2013 (20:12 PM)Deug La Verite
En Avril, 2013 (21:38 PM)Ces tables sont sur la chaussée et empêchent les voitures de passer. C'est inadmissible;
Que KHALIPHA sache que tous habitants de Dakar sont avec lui.
D'ailleurs nous viendrons le 30 Avril discrètement.
Ras Le Bol
En Avril, 2013 (22:00 PM)Comme le précisait un commentaire plus haut, les trottoirs de Dakar sont envahis par des personnes occupant la voie publique en toute illégalité. A quand le retour a la légalité au Sénégal, et au respect des lois, n'est-ce point le minimum requis afin de se déclarer en tant que République et Démocratie.......
Souka
En Avril, 2013 (02:38 AM)Boy Grand Yoff
En Avril, 2013 (04:44 AM)Participer à la Discussion