A deux jours de la fête de Tabaski, les achats de tissus fléchissent au profit de vêtements prêt-à-porter, ou d’autres articles du décor intérieur, comme les draps, les rideaux.
‘’Les clients viennent petit à petit’’, relève Ablaye Niang qui tient un commerce de tissus de second choix, notamment, au milieu du marché central de Tambacounda. ''A deux jours de la fête, les gens se rabattent surtout sur le prêt-à-porter, parce que les tailleurs sont occupés'', explique t-il.
''C’est surtout quand on était à dix jours de la fête que les gens venaient en masse, mais maintenant le rythme s’est ralenti’’, a-t-il ajouté, signalant que les rares clients qui se présentent à son comptoir marchandent fort avant d’acheter. ''La rareté de l’argent combinée aux lourdes charges y est pour quelque chose aussi’’, relativise-t-il. Il peut vendre ‘’15.000 à 20.000 dans la journée'', note-t-il.
La fourchette de prix des tissus qui s’empilent sur sa table, se situe entre 3.500 et 16.000 francs selon la qualité. Les 6 yards (3 pagnes) de tissu wax sont vendus entre 3.500 et 4.000 francs, là où le basin de qualité moindre est vendu à 9.000 à 10.000 francs, contre 16.000 francs les 3 mètres de basin riche.
Le vendeur explique aussi la situation par le fait qu’avec la construction de cantines dans la périphérie du marché, beaucoup de clients ne viennent plus jusqu’au centre et préfèrent se limiter là-bas où les ont rejoints les marchands ambulants, créant ainsi une sorte de marché parallèle.
La dame Fatou, tenancière d’un souk dans la partie en hauteur du marché, est plus catégorique à ce propos. ‘’Le basin, on a arrêté maintenant de le vendre’’, relève-t-elle. Faute de clients bien sûr. ‘’En ce moment, ce sont les rideaux et les draps qui sont demandés’’, dit-elle.
La femme, la cinquantaine sonnée dit s’être rabattue cette année sur le basin ‘’moins riche’’ du Sénégal, faute de pouvoir se rendre comme à l’accoutumée au Mali, où elle s’approvisionnait d’habitude en basin riche, ou de trouver une personne de confiance en partance pour ce pays.
Elle se réjouit tout de même de ce que les gens ont bien acheté le basin local dont les 4 mètres sont cédés à 7.000 francs CFA. Comparé à l’année dernière, elle ne voit pas de grande différence dans le chiffre d’affaires qu’elle n’a pas révélé, cependant. Le ‘’thioup’’, a-t-elle dit, reste un tissu de fête pour les Sénégalais.
''Les clients viennent en masse'', se réjouit pour sa part, Aïcha Camara, pour qui la période d’avant Tabaski est le temps de traite des marchands de ‘’thioup’’. Si en temps normal, elles ne vendent que 3 à 4 articles dans la journée, par les temps qui courent, elles arrivent à en écouler jusqu’à 20 en un jour.
Regroupées dans une des allées du marché, les sœurs Camara invitent les passants à venir jeter un œil à leur ‘’thioup’’ multicolores bien emballés et disposés sur une table.
Pour elles, le ‘’thioup’’ est une affaire de famille. ‘’C’est le commerce qu’on a connu depuis qu’on était toutes petites’’, racontent les soeurs, ajoutant qu’elles se procurent la marchandise au Mali pour la revendre et se partager les bénéfices.
ADI/OID
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