Les différents témoignages de certains rescapés du naufrage du bateau «Le Joola» révélent des choses que beaucoup de Sénégalais ignoraient jusqu’ici. Un parmi eux, le Français Patrice Auvray, est revenu sur ce qui s’est passé, 10 ans après, à travers un livre intitulé : «Souviens-toi du Joola». Dans l’entretien qu’il a accordé au magazine «Jeune Afrique», Aubry a fait des témoignages troublants sur les causes de cette tragédie.
Outre le mauvais temps, «Le Joola» était en surcharge…
Très surchargé, et très mal chargé, c'est-à-dire qu’il n’y avait pratiquement pas loin entre 3 et 4 fois le nombre normal de passagers. Et le fret, les bagages n’étaient pas descendus en dessous, ils étaient sur le pan des véhicules. Ils étaient littéralement béants devant un tel chargement. Les véhicules étaient noyés dans une espèce de m... de bagages qui n’étaient arrimés nulle part, et qui au-delà de surcharger le bateau, relevaient son centre de gravité donc, le rendaient très instable.
Comment avez-vous survécu au naufrage ?
Il a d’abord fallu sortir de la cabine, avec mon ami Coco. Ça était déjà assez compliqué, assez difficile. La preuve en est, c’est qu’on n’est pas nombreux à être sorti du bateau, beaucoup de personnes sont restées prisonnières à l’intérieur. Et nous, quand on est sorti, le bateau était
presque entièrement retourné, il a fallu évidemment se mettre à l’eau pour éviter d’être entraîné avec lui. Chose que je pensais. Je croyais qu’il allait couler directement. Donc, il fallait se mettre à l’eau pour éviter qu’en coulant il nous entraîne et s’éloigner du bateau. C’est ça qu’on
a fait, mais finalement le bateau a fouetté. Il a fouetté pendant plusieurs jours après le drame. Donc, on est revenu après 1heure de nage dans cette mer agitée, on est revenu sur l’épave pour essayer de monter dessus puis attendre les secours.
Des secours qui ont mis un certain temps à arriver…
Il faut même dire qu’ils ne sont jamais venus c'est-à-dire que si on peut appeler ça des secours, ils ont été faits par les pêcheurs, qui ont été là depuis le début, qui ont vu le retournement, mais ne sont intervenus qu’au petit matin. Donc, environ 8h après le naufrage parce que la
marine nationale sénégalaise leur demandait d’attendre leur arrivée avant de faire quoi que ça soit. Donc, c’est faute de voir les secours que ces pêcheurs, ces piroguiers sont intervenus pour nous sortir de là.
Qui sont les responsables de cette tragédie ?
Le capitaine lui-même, le commandant du bateau a vu le mauvais chargement. Je raconte dans mon livre que je l’ai vu sortir, refuser d’embarquer et sortir sa voiture du bateau pour s’en aller. Donc, finalement, on ne sait même pas si le capitaine était à bord. Evidemment s’il n’était pas lui-même à bord Issa Diarra, c’est un autre commandant qui a pris le commandement du navire, mais jusqu’à aujourd’hui, on ne sait pas si ce commandant Issa Diarra qui était à bord ou pas. On dit qu’il a disparu dans le naufrage, qu’il s’est noyé sans aucune preuve. C’est un
argument très, très aisé pour les autorités pour lui remettre toutes responsabilités sur le dos et évidemment ne pas faire acte de justice en fermant le dossier sur non-lieu. Ce qui est gravissime pour les familles des victimes. Aucune responsabilité n’a été déterminée pour ce naufrage, 10 ans après.
Comment expliquez-vous ce déni de justice ?
Il y a beaucoup de responsabilités. La justice cherche toujours une façon simpliste des responsables directs pour les accuser, leur faire porter le chapeau. Mais les responsabilités sont beaucoup plus nombreuses que cela. Dans le gouvernement, il y avait beaucoup de gens qui
étaient complices du mauvais état du bateau pour avoir refusé son entretien, pour avoir refusé que les organismes responsables corrigent le mauvais fonctionnement du bateau. Donc finalement, tous ces gens-là, maintenant depuis 10 ans, n’ont qu’un souhait même sans se
concerter, c’est que la vérité n’apparaisse pas. C’est que maintenant, depuis 10 ans, mon seul souhait finalement sans se concerter, c’est que de ne pas témoigner pour se protéger.
24 Commentaires
Sidoni
En Septembre, 2012 (01:22 AM)Alphonse Mendy
En Septembre, 2012 (01:35 AM)Fati
En Septembre, 2012 (02:37 AM)Do
En Septembre, 2012 (02:59 AM)Rip
En Septembre, 2012 (04:45 AM)Hippo
En Septembre, 2012 (05:42 AM)Dou Deug
En Septembre, 2012 (07:08 AM)il a laisser sa copine se noyer (alors qu'elle etait enceinte de six mois) pour sauver sa peau; il l'a carrément abandonner
en plus, il a été tellement préssé de toucher les dix millions d'indemnités qu'il est aller faire des histoires au bureau des familles de victimes a ziguinchor, ces derniers ont du recourir a la police qui l'a elmbarquer parcequ'il insultait tout le monde et disait que les policiers, les familles de victimes, les juges et tout les senegalais etaient des pourris ce qui lui a valu une garde a vue et un deferement a la maison d'arret et de correction de ziguinchor
un mois seulement apres le drame et la mort de celle qu'il appelait sa femme corinne, il s'est mis en couple avec une autre francaise et vivait un parfait amour avec elle
le pire, c'est qu'a sa liberation, il avait inviter tous ses amis francais de kafountine ou il avait construit une maison, et tous, munis de pioches, de barres a mines et de marteaux, ont demolli cette maison au yeux de la population petrifiée
c'est facile apres d'ecrire un livre pour se faire de l'argent mais son torchon ne s'est pas vendu
et enfin, c'est le premier a porter plainte aupres des autorités francaises, alors qu'il a recu l'indemnisation de dix millions au senegal en signant le document de renoncement a toutes poursuites judiciaires contre l'etat du senegal
il essaye de nous endormir ce cher patrice auvray
Dou Deug
En Septembre, 2012 (07:11 AM)il essaye de nous endormir ce mec, et de tout tirer a son avantage
Justemesure
En Septembre, 2012 (08:08 AM)Votre histoire semble très plausible, véridique. C'est faux de dire que Diarra n'était pas sur le bateau. Là où il dit vrai, Diarra avait décidé de ne pas piloter le bateau à cause des risques. Il s'en est référé à son supérieur hiérarchique qui lui a mis la pression. Cela faisait très longtemps qu'il essayait d'attirer l'attention des autorités sur ce cercueil flottant, en vain. Il est retourné sur le bateau et devait sûrement s'attendre au pire. Il est bel et bien mort; il a disparu en bon commandant avec tout le monde. Son épouse N.M.D est bien là, veuve à jamais. Pour ceux qui l'ont connue, il suffit de discuter un peu avec elle pour savoir qu'elle est dépressive. Complètement dépressive. Quand on parle de situer les responsabilités, on perd son temps. C'est l'Etat qui est responsable, point barre. Encore heureux que les victimes soient indemnisées. Nous, notre frère aîné était un militaire. Mobilisé dans le conflit Gambien (Kukoy Sagna), on a tiré sur leur hélicoptère. Ils sont tombés à l'eau et ont nagé toute la nuit en changeant de direction à chaque fois car ils étaient perdus. On ne les a pas secouru, il y a eu un seul survivant. Le gouvernement a construit quelques tombeaux en bordure de mer, là-bas en Gambie, soit-disant que les corps ont été retrouvés. Ils sont venus chez nous sans crier gare, avec un balluchon dans lequel il y avait quelques affaires de mon frère et ont annoncé la nouvelle à mes parents. J'entends encore l'écho du cri de ma mère. Un seul cri, mais qui nous a détruits à jamais. Actuellement, la mer a emporté ces tombeaux de Banjul. Il a été envoyé par son gouvernement, donc il est mort pour la Patrie, point barre ! C'est comme l'avion des Jambars qui est tombé en Arabie Saoudite. Nous avons tellement de drames comme ça, n'en rajoutons pas. L'essentiel c'est que cela ne se reproduise plus. Que Dieu les accueille tous au Paradis, Amen !
Volai414
En Septembre, 2012 (08:48 AM)Je fais partie de ceux qui ont perdu un être cher dans ce drame et j’ai du mal à pardonner. Je ne cherche pas à oublier car ce ne sera pas possible et je n’en ai pas envie, tout simplement.
Le pardon, il ne sera possible que s’il est fondé sur la vérité que nous ne tenons pas encore, dix ans après. Pire, ce drame est enveloppé d’un voile de mensonges orchestrés par un Etat et ce qui lui sert de Justice.
Physiquement, je n’y étais pas dans ce bateau mais une partie de moi y est restée et je ressens des choses par le lien qui m’attache à cette partie enfouie sous les eaux.
Volai414
En Septembre, 2012 (08:48 AM)Les propos de ce monsieur corroborent des soupçons que j’ai eus très tôt quant à la disparition du commandant de bord. De tous ceux qui étaient sur ce navire, le plus reconnaissable était le commandant : il devait avoir sur lui, sa tenue et ses galons qui faisaient qu’on ne pouvait s’y méprendre. Il savait très bien nager car c’est une condition nécessaire pour son métier. Il ne pouvait pas abandonner son poste dans les circonstances que vivait le navire. Dès lors, il m’est impossible d’admettre que son corps n’ait pas pu être identifié parmi tant d’autres et à l’intérieur de la coque.
Volai414
En Septembre, 2012 (08:49 AM)Monsieur AUVRAY mérite d’être entendu et une justice a le devoir de faire mener une enquête par rapport à ses dires. Il y a plus qu’une zone d’ombre autour de la disparition de ce commandant, il y a aussi une volonté manifeste de ne pas réveiller des « morts bien vivants ». Je ne compte pas sur la justice sénégalaise car la droiture et l’intégrité ne sont pas ses qualités premières. Cependant, j’ai toujours cru à l’adage qui dit que l’exception confirme la règle. Et s’il en existait un seul capable de le confirmer ?
Volai414
En Septembre, 2012 (08:50 AM)Je précise que je suis bien sénégalais mais capable de reconnaître les défauts de mon peuple. Ils seront des milliers et peut-être des millions à ne pas partager mon ressenti, mais qu’ils sachent qu’il est inutile de me le faire savoir par quelques insultes ou propos déplacés car notre souffrance est ailleurs : dans les profondeurs de cette mer que l’on veut faire passer pour assassine à la place de quelques hommes qui ne méritent ni pardon ni respect et qui, par ailleurs, n’ont pas demandé pardon.
Dou Deug
En Septembre, 2012 (09:13 AM)j'adhere entierement a votre position; nul ne pourra se mettre a la place d'un homme qui a perdu un etre cher surtout ds ce genre de catastrophe ou la mort apparait brutalement et frappe sans merci
je ne pense absolument pas qu'une personne repondra a votre post par des insultes a moins que ce soit un grand malade
oui beaucoup de choses demeurent encore un mystere sur les causes de cette catastrophe, un jour peut etre, la verité sera faite
en attendant, je pense qu'il est aussi important de faire la part des choses, de savoir discerner les imposteurs comme patrice auvray qui essaye de tirer toutes les ficelles possibles et imaginables a son seul avantage et au mepris total des autres familles de victimes; je souris en lisant dans walf, lors d'un entretiens qu'il a accorder a ce journal, l'entendre dire que dés qu'il s'est retrouver sur la coque du bateau a 2 heures du matin, il a penser a ecrire un livre
comment un homme normalement constitué peut en des moments et circonstances pareilles peut penser a ce genre de choses alors qu'il se trouve au milieu de nul part, ds un ocean avec des milliers de personnes qui meurent autour de lui ??? ca me laisse pantois...........
enfin, il a quitter Kafountine ou il a detruit sa maison, pour vivre maintenant a Oussouye MBELLE
pensees pieuses a toutes les familles de victimes, et prieres pour ceux qui sont morts
Dpm
En Septembre, 2012 (09:14 AM)Et Alors
En Septembre, 2012 (09:36 AM)Ne continuer pas , par le seul fait de votre recherche immorale du gain facile par des trafficx de fausses opinions, ou autres aussi malsains, de salir la memoire d'un homme. Le Cdt DIARRA etait d'abord un officier, un militaire aussi donc pour qui la mort fait certainement partie des choses les moins effrayantes ... alors n'imaginez plus jamais cette fuite que vs avez si mal decrite...
1passant
En Septembre, 2012 (10:08 AM)Pas Spontane !!!
En Septembre, 2012 (10:37 AM)Wakh Deug Te Yalla Takh
En Septembre, 2012 (11:47 AM)Just
En Septembre, 2012 (12:19 PM)Matouche
En Septembre, 2012 (12:54 PM)Je regardais un élément à la télé sur l'état du marché Sandaga et ce sont les vendeurs qui travaillent la bas qui disent que il ny pas peril en la demeure et que ce nest pas aussi dramatique qu on le pense. Le jour ou la dalle va s'effondrer leurs familles vont dire que c'est l' Etat alors qu ils refusent de quitter les lieux pour qu on fasse les travaux. Si L'Etat mobilise les flics pour les faire partir ils vont crier au scandale, faire une marcher, ameuter les politiciens ou même porter plainte contre le chef de police qui organisera le déguerpissement.
L'Etat a bon dos, dans ce pays il faut que les gens soient mis face a leurs responsabilites.
Wade Coupable
En Septembre, 2012 (15:34 PM)Pas Spontane
En Septembre, 2012 (18:45 PM)Intros
En Septembre, 2012 (02:15 AM)Participer à la Discussion