La Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques du Sénégal (Sapco), en collaboration avec la commune de Diembéring, organise la 2ème édition de la semaine du tourisme en Casamance, notamment au Cap Skirring, sous le théme : «les merveilles du Cap Skirring», du 5 au 11 avril prochain. Dans cet entretien avec Seneweb, le maire de ladite commune, Tombon Guèye, a accueilli avec joie cette décision qui, selon lui, n’était pas évident. Entretien…
Monsieur le maire, la deuxième édition de la semaine du tourisme sera tenue au Cap Skirring. Comment avez-vous accueilli cette décision ?
Lorsque la Sapco est venue nous voir pour nous faire cette offre, nous nous sommes beaucoup réjouis. Parce que tout simplement nous sommes une zone à vocation touristique. Je rappelle que le Cap Skirring est dans notre commune. Etant donné que nous avons une station qui ne vit que du tourisme, nous avons été très réactifs. Nous avons dit aux gens de la Sapco que ce serait vraiment très bien qu’on puisse s’accompagner là-dessus. Parce qu’aujourd’hui, toutes nos activités sont vraiment arrimées au tourisme. Elles dépendent directement du tourisme. Que ce soit l’agriculture ou le commerce, tout dépend du secteur. Donc, nous remercions vivement la Sapco d’avoir pensé à nous après l’édition de Saly. Parce qu’il n’y a pas que Cap Skirring comme station touristique au Sénégal.
Quel impact le conflit casamançais a-t-il sur le tourisme dans cette localité ?
Vous savez, les notions de sécurité comptent beaucoup en matière de tourisme. Quand un touriste choisit une destination quelconque, ce n’est pas pour aller courir des risques, mais c’est pour être en sécurité. Voilà pourquoi, cette crise casamançaise a eu à porter un grand frein au tourisme dans cette partie sud du pays. Mais, fort heureusement, en tant que commune et station touristique, on n’en souffre pas beaucoup. Parce que nous vivons comme si nous étions dans un ilot de paix. Et cela est dû au fait que nous sommes une zone littorale. La commune de Diembéring est cisaillée à l’Ouest par l’Océan atlantique, au Nord, à l’Est et au Sud, nous avons le fleuve Casamance. En plus de cela, nous avons une Brigade de gendarmerie et une Brigade des Sapeurs-pompiers et un cantonnement de l’Armée. Maintenant, avec la situation d’accalmie qui s’est généralisée un peu à travers la Casamance, Dieu merci car c’est la Casamance qui en sera revigorée. C’est le tourisme en Casamance qui va renaitre de ses cendres. Aujourd’hui, il est tout à fait heureux de constater la part des autorités étatiques, les appels du pied et les discriminations positives qu’elles sont en train de faire, avec l’intention de décréter la Casamance comme une zone touristique d’intérêt national. Et à la clé la loi n° 13 du 23 juin 2015, portant statut spécial des entreprises de la Casamance, qui accorde une exonération de 10 ans pour celles qui voudraient investir le secteur en Casamance.
Quel effet ce décret a eu sur le tourisme au Cap Skirring ?
Pour dire vrai, le tourisme au Cap Skirring se revigore. Parce que, moi, je suis à la tête de la collectivité locale depuis 2009. Aujourd’hui, j’ai senti une certaine évolution positive dans l’amélioration de la desserte et de la fréquentation. L’année dernière, nous avons noté une nette amélioration par rapport aux arrivés. Et ces derniers sont tout à fait satisfaisants cette année encore. Et je sais que la mesure qui a été prise par les autorités françaises par rapport à la déclassification de Cap Skirring en la sortant de la zone rouge de la Casamance, y est pour beaucoup. Au jour d’aujourd’hui, je sais qu’en matière de fréquentation, c’est très intéressant. Mais, il reste encore d’autres chantiers, notamment la réouverture de certains hôtels qui ont fermé leurs portes depuis des années. Donc, la priorité aujourd’hui, c’est de les rouvrir, de chercher d’autres repreneurs pour que ces hôtels puissent rouvrir leurs portes pour, non seulement des questions d’emplois mais aussi des questions d’hébergement. A cela, s’ajoute le problème de désenclavement par rapport à la voie aérienne. Aujourd’hui, pour venir au Cap Skirring, il faut passer par le club méditerranéen qui affrète 2 à 3 vols par semaine pour convoyer ses clients. Ou alors attendre les vendredis ou les dimanches pour avoir la chance d’être acheminé par la compagnie Transair. Donc, aujourd’hui, je crois que la solution, c’est de libérer le ciel aux autres compagnies qui veulent desservir le Cap Skirring. L’Etat ne peut pas mettre à côté des mesures autant encourageantes, courageuses et salutaires et ne pas penser à libéraliser le ciel. Aujourd’hui, il faut que l’Etat respecte la même logique mais aussi jouer sur le coût des billets, qui sont trop chers.
En tant maire de la localité, quels moyens comptez-vous mettre en place pour la réussite de cet événement ?
Vous savez, il n’y a pas milles secrets. Le seul secret, c’est d’impliquer tout le monde. L’approche participative est la clé de toute réussite aujourd’hui car, on est à l’heure du participatif. Aujourd’hui, avec l’Acte III de la décentralisation, pour rendre populaires les décisions, il faut impliquer tout le monde, à travers cette approche. Moi, je suis un maire et je saisis cette opportunité que la Sapco nous a proposé. Et il me revient aujourd’hui de trouver la meilleure approche et la meilleure méthodologie pour impliquer tout le monde. C’est pourquoi, nous avons créé un comité local d’organisation dans lequel il y a pratiquement toutes les couches. Il n’y a pas vraiment de critères politiques qui ont prévalu au choix des membres qui le compose. Ce comité est en train de travailler sur le terrain pour voir les meilleures propositions qu’il peut faire à la Sapco et à la mairie. Et je précise que ce n’est pas seulement la Sapco qui va supporter le coût de cette manifestation. C’est une co-organisiation. Donc, tous les acteurs sont impliqués. Que se soient les hôteliers, les guides, les syndicats d’initiatives ou encore l’office du tourisme, tous sont impliqués pour qu’elle soit une manifestation réussie.
Donc, vous pensez que les objectifs seront atteints ?
‘’Incha’Allahou’’ (Si Dieu le veut bien : Ndlr), je ne vois vraiment pas à l’horizon le prétexte d’un quelconque échec. Je ne vois pas à l’horizon de couacs qui pourraient compromettre ce qui est en train de se faire aujourd’hui. Ce n’est pas politique. Et elle cible un secteur vital dans la Casamance naturelle. En principe, cette manifestation doit avoir l’avantage de fédérer tout le monde, de réunir tout le monde autour de la table.
Et quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés ?
L’objectif principal est de faire découvrir le Cap Skirring aux Sénégalais. Aujourd’hui, beaucoup de Sénégalais ne savent pas qu’au Cap Skirring, on peut jouir des mêmes conditions d’hébergement, de repos, de gastronomie, et autres, qu’au Maroc ou en Côte d’Ivoire. L’objectif est de vendre Cap Skirring par ses merveilles. Voilà pourquoi, nous l’avons appelé ‘’les Merveilles du Cap’’. Nous avons estimé que le Cap Skirring a des merveilles méconnues pour la plupart par les Sénégalais. Il s’agit de faire le zoom sur ses vertus et les faire découvrir aux Sénégalais. Et on peut, dans la même logique, faire intéresser les autres clients de la sous-région. Car, il y a la Gambie et la Guinée-Bissau qui sont à côté. A travers cette manifestation, la Sapco veut promouvoir la décision du Gouvernement sénégalais par rapport au statut spécial. Les avantages fiscaux que l’Etat offre à ceux-là qui s’intéressent à la Casamance. Nous voulons aussi faire une animation du Cap Skirring et de la station, réorganiser les artisans autour de l’essentiel, et faire en sorte que la fréquentation des hôtels connaisse une amélioration. En définitive, on pourra juguler la problématique de la saisonnalité du tourisme au Cap Skirring. Parce que, tout le monde sait que le tourisme au Cap Skirring s’étend du mois d’octobre jusqu’à avril.
En dehors des Sénégalais et de ces pays que vous avez cité, y’aura-t-il d’autres clients potentiels ?
Effectivement, en dehors de ces cibles, il y aura d’autres clients potentiels que nous avons démarché. Il s’agit des Marocains. Je suis venu du Maroc il y a deux jours. Nous y étions depuis une semaine pour les intéresser et ils viendront découvrir et voir les opportunités d’investissements. Ils seront au nombre de 15 personnes. Et je précise que notre moisson a été très fructueuse au Maroc. Parce que nous avons signé deux conventions et à partir d’aujourd’hui, nous entretenons d’excellentes relations avec la Ville de Casablanca. Et les autorités marocaines, au plus haut niveau, sont impliqués dans ce projet.
Quelles dispositions ont été prises pour assurer la sécurité des touristes durant la manifestation ?
Je voudrais vraiment rassurer les gens que les autorités administratives, à savoir le Gouverneur et le Préfet, n’ont pas attendu le prétexte de cette manifestation pour réunir toutes les dispositions sécuritaires dans la commune de Diembéring. Je rappelle que la Casamance est prise très au sérieux en matière de sécurité. Et pour cette manifestation, je sais qu’il y aura un renfort d’hommes pour assurer davantage la sécurité des personnes et des biens. Il y a vraiment la sécurité. Tous les hôtels sont sécurisés. Et j’en profite pour remercier les autorités étatiques. N’empêche, nous avons dans le comité une commission sécurité qui viendra en appoint des éléments qui seront déployés par l’Etat. Nous allons mettre à contribution les Agents de la sécurité de proximité (Asp) et des éléments d’une agence privée et de protection rapprochée.
Enfin, quel message lancez-vous à l’endroit des uns et des autres ?
Je lance un grand appel aux Sénégalais pour leurs dires qu’enfin le fruit de l’arbre qu’ils ont semé a mûri. Le Sénégal a connu des moments très durs, à travers cette insécurité qui sévit en Casamance depuis des décennies. C’était très difficile au début. Mais, l’Etat a su être très intelligent et attentif et à compris les causes du conflit. C’est pourquoi, il a apporté des rectificatifs. Aujourd’hui, les conditions sont favorables. C’est pourquoi, nous invitons tout le monde à venir découvrir et à venir participer à cette semaine du tourisme au Cap.
Cheikhou Aïdara
14 Commentaires
Anonyme
En Mars, 2017 (07:54 AM)La ville, la région et les entreprises (Club med) feraient bien de se retrouver au tour d'une table. il est plus que temps de penser à l'aménagement et à l'urbanisme du Cap.
On ne peut pas avoir quelque chose de beau, propre bien agencé dans le club, et le bordel
en dehors !
Messieurs dames, parlez vous et faites quelque chose qui n'a rien à envier à Miami Beach,
Cancun ou Punta Cana.
Anonyme
En Mars, 2017 (09:28 AM)Anonyme
En Mars, 2017 (09:30 AM)Anonyme
En Mars, 2017 (09:47 AM)Anonyme
En Mars, 2017 (12:31 PM)Anonyme
En Mars, 2017 (13:35 PM)Anonyme
En Mars, 2017 (15:27 PM)C Le Blanc
En Mars, 2017 (15:38 PM)C Le Blanc
En Mars, 2017 (16:06 PM)Anonyme
En Mars, 2017 (16:22 PM)Anonyme
En Mars, 2017 (16:27 PM)Anonyme
En Mars, 2017 (16:28 PM)Anonyme
En Mars, 2017 (16:30 PM)Pas Plus Diola Que Ce Gueye
En Mars, 2017 (20:37 PM)Merci de vous renseigner avant d'intervenir sur n'importe quel sujet. C'est une leçon qui pourrait bien vous servir dans le futur.
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