Thiès est l’une des régions du Sénégal les plus affectées par le phénomène du travail des enfants, avec un taux de 58% d’enfants économiquement actifs, a déclaré mardi le coordonnateur du Projet inter-agences pour l’amélioration de la situation des enfants à risque au Sénégal, Aliou Seck. Intervenant à l’occasion de l’ouverture des travaux de l’atelier de partage et de validation du système communautaire pilote d’observation et de suivi du travail des enfants dans la communauté rurale de Ngoundiane (région de Thiès), il a précisé que l'on retrouve le plus souvent ces enfants dans le secteur agricole, qui concentre 80% de leur effectif.
Pour lui, "la région de Thiès donne un profil assez intéressant pour
expérimenter le système d’observation et de suivi du travail des enfants
(SOSTE) en ce sens que c’est une région qui, depuis très longtemps,
accueille des programmes du Bureau international du travail (BIT) et de
l’UNICEF en termes de lutte contre le travail des enfants et de
protection’’.
Le Projet inter-agences BIT/UNICEF pour l’amélioration de la situation
des enfants à risques au Sénégal a entrepris la mise en place d’un
système communautaire pilote d’observation et de suivi du travail des
enfants dans la Communauté rurale de Ngoudiane.
La mise en place de cet outil revêt un double intérêt. Tout d’abord, il
n’a jamais été réalisé au Sénégal, malgré l’expérience du pays en
matière de lutte contre le travail des enfants. Ensuite, il existe un
besoin sur le terrain, eu égard à l’absence d’un suivi structuré et de
données fiables sur le phénomène.
D’après le BIT, le nombre d’enfants économiquement actifs au Sénégal est
estimé, selon des données de l’Enquête nationale sur le travail des
enfants, réalisée en 2005 par la Direction de la prévision et de la
statistique, à 36,7 % des enfants âgés de 5 à 17 ans, soit 1 378 524
enfants.
Ils vivent en grande majorité dans des zones rurales et travaillent dans
le secteur agricole (83,4 %, soit plus de 8 sur 10 enfants travaillant
dans l’agriculture, l’élevage, la forêt et la pêche).
La plupart des enfants (82,8 %) sont des travailleurs familiaux non
rémunérés, 3,1 % des travailleurs salariés ou réguliers, 5,5 % des
apprentis, 0,9 % des travailleurs temporaires et 7,7 % des travailleurs
indépendants.
"L’ampleur du phénomène du travail des enfants explique la volonté
politique du Gouvernement du Sénégal qui a conduit à la ratification par
le pays des conventions 138 et 182 de l’OIT concernant respectivement
l’âge minimum d’admission à l’emploi et les pires formes de travail des
enfants’’, a indiqué Aliou Seck.
L’adoption d’une politique nationale de lutte contre le travail des
enfants par le gouvernement du Sénégal, en décembre 2012, d’une part, et
l’élaboration d’une stratégie nationale de protection, d’autre part,
appelle une mise en cohérence et une meilleure articulation des actions
développées envers l’enfant.
’’L’expérience que nous sommes en train de développer [qui] est dans une
phase très avancée nous permettra, au cours de cet atelier de
Saly-Portudal, de valider le modèle qui est proposé mais aussi les
outils de collecte d’informations, les outils concernant les formats de
rapport à sortir périodiquement sur ce phénomène et sur les violences
[et] autres maltraitances faites aux enfants’’, a encore indiqué Aliou
Seck.
2 Commentaires
Ptjmkdr
En Août, 2013 (07:32 AM)Mme
En Août, 2013 (00:31 AM)Participer à la Discussion