La violation des droits des migrants a bon dos dans les pays d’accueil, dans ce contexte de crise économique. C’est ce qui ressort de la Journée internationale des migrants, célébrée hier par une coalition des organisations de la société civile de l’Afrique de l’Ouest. Il incombe aux pays de départ et organisations d’exiger des pays d’accueil de respecter les droits des migrants.
Les droits des migrants continuent d’être bafoués dans leurs pays d’accueil. C’est ce qu’avancent les intervenants lors de la cérémonie d’ouverture de la Journée internationale des migrants organisée par Syto-Sénégal, Class Afloat Canada, la Chambre de commerce de Dakar, la Cellule de surveillance de la Cedeao, la direction de l’Intégration africaine et économique, la Raddho, Ahdis, Ajgadep, le Caritas et Adha. Les migrants sont aujourd’hui perçus comme une « force négative ». Par conséquent, ils sont victimes du racisme, de l’ostracisme et de toutes les formes d’humiliation et de stigmatisation. « Les migrants ne sont pas aujourd’hui perçus comme une force positive. Ils sont considérés comme les boucs émissaires de tous les maux. Ils sont victimes du racisme, de la discrimination, leurs droits ne sont pas respectés », a laissé entendre le vice-président de la Rencontre africaine des droits de l’Homme (Raddho), Aboubakry Mbodj. Paradoxalement, la quasi-totalité des pays d’accueil ont ratifié, en toute liberté, la Convention des Nations Unies sur les droits des migrants. « On doit respecter les droits des migrants quelles que soient leurs conditions d’accès », soutient Macodou Ndiaye du Conseil des Ong d’appui au développement (Congad). Raison pour laquelle les organisations de la société civile ont plaidé pour le respect des migrants de statut légal ou illégal. « Depuis 1990, la précarisation des droits des migrants est en dégradation constante. Face à la dégradation des droits, les Nations Unies, l’Union africaine, la Cedeao ainsi que de nombreuses institutions européennes et organisations de la société civile rappellent l’importance de cette convention. C’est l’occasion de réaffirmer les principes contenus dans cette Convention très peu connue et de sensibiliser l’opinion publique en vue de sa ratification », dit Aboubakry Mbodj.
Selon les Nations Unies, la Convention garantit aux migrants la liberté d’opinion, d’expression et de religion. La disposition les protège également contre les abus physiques, les traitements dégradants. « Il y a aujourd’hui un défi pour faire connaître ces droits. Nous devons sensibiliser les autorités publiques sur ces dispositions législatives », avance Moustapha Fall de Syto-Sénégal. La représentante de l’Osiwa a abondé dans le même sens. Selon, un rapport sur les 200 millions de migrants estimés sur le plan international, environ 1/3 serait originaire d’Afrique, et les femmes et les enfants représentent 70 % des réfugiés et des déplacés sur le continent noir.
La Coalition recommande aux Etats ayant ratifié la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de respecter scrupuleusement le principe du droit international coutumier de non refoulement. De plus, elle invite à la ratification et la transposition en droit interne des principes internationaux et régionaux relatifs aux migrants et aux réfugiés tels que la Convention de Genève sur les réfugiés, la Convention des Nations Unies sur la protection des travailleurs migrants et des membres de leur famille.
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