Lutteur-judoka, fils de Mor Fadam : Saliou Wade, sur les traces de son père

Ndiaga Sarr 2, de son vrai nom Saliou Wade, a été médaillé d’Or dans la catégorie des plus de 100 kg, au dernier tournoi international de judo de Saint-Louis. Fils de l’ancien lutteur et judoka, Mor Fadam, il est, à 27 ans, en train de suivre les pas de son père.

Saliou Wade est le sosie de son géniteur de lutteur-judoka. Ayant une ressemblance physique avec son père qui se traduit par une force musculaire reposant sur plus de 100 kilos, enrobée dans une taille avoisinant le 1,80 m, le bonhomme  renvoie l’image de Mor Fadam.

En effet, Saliou Wade alias Ndiaga Sarr 2, son sobriquet en lutte, a la même frimousse et la dégaine que son papa de qui il tient le virus du judo. «J’avais l’habitude d’enfiler son kimono lorsqu’il retournaît à la maison à la fin de ses entraînements», se souvient le  sociétaire du dojo Momar Dieng.  Après avoir perdu deux finales lors du tournoi international de judo de Saint-Louis, disputé du 2 au 3 mars dernier, il est monté sur la plus haute marche du  podium  dans la catégorie plus de 100 kilos en remportant l’Or en finale face à Ab­dou­laye Hubert Preira de l’Association des Forces Armées. Ndiaga Sarr 2 souligne qu’il n’y avait pas de la place pour le doute en montant sur le tatami. «Je n’ai jamais douté que j’allais remporter le tournoi de Saint-Louis. Je me suis employé durement pour atteindre cet objectif. Je n’avais à l’idée que de gagner ce combat après avoir perdu deux finales successives», a fait savoir ce jeune athlète de 27 ans que nous avons trouvé à la demeure familiale au quartier Cheikh Wade de Guédiawaye.

Hommage à Feu Me Amara Dabo

Ayant comme idole le champion d’Afrique, Cheikh Diouf, avec qui il s’est lié d’amitié lors de ses fréquents passages au dojo Momar Dieng, le bonhomme a été formé aux techniques de cet art martial par Feu Me Amara Dabo, à qui Mor Fadam avait confié son fils après que ce dernier a eu l’intention de pratiquer cette discipline. «Je rends hommage à Feu Me Dabo qui a fait de moi ce que  je suis devenu aujourd’hui», reconnaît celui qui a été champion du Sénégal de judo et médaillé d’Or  à plusieurs reprises lors des tournois au Sénégal et dont il n’a plus souvenance de la date exacte, et qui a commencé sa carrière en 2004.

S’il arrive à suivre les pas de son père de judoka, ce n’est pas le cas en ce qui concerne sa jeune carrière de lutteur débutée en 2007 et pour laquelle il a encore du mal à se faire un nom, comme son père qui a eu à marquer de son empreinte la marche de l’arène.

Auteur de six succès contre trois revers dont le premier a été concédé lors de son combat dans l’arène contre Pakala en 2007 à Saint-Louis, Ndiaga Sarr 2 estime qu’il n’est pas toujours évident de se servir des techniques des arts martiaux dans l’arène pour régner en maître au cours d’un combat où on n’a que  le Nguimb où s’agripper, contrairement au Judo où l’on porte le kimono.  

Mor Fadam : «Il ne se donne pas à fond»

Des arguments pourtant battus en brèche par son père qui lui reproche son manque de sérieux lors des entraînements. «Il ne se donne pas à fond lors des entraînements. Je trouve qu’il ne met pas du sérieux dans ce qu’il fait. Je puis vous assurer que s’il mettait le turbo, il serait même champion d’Afrique de judo et se ferait aussi un nom dans l’arène. Il dispose des capacités pour gagner plus que le tournoi de Saint-Louis», a indiqué Mor Fadam, pensionnaire comme lui du dojo Momar Dieng.

Son entraîneur au sein de l’écurie Mor Fadam ne dit pas autre chose à l’endroit de Ndiaga Sarr 2, qui a choisi de porter ce nom d’un ancien champion du Walo plutôt que celui de son père, pour qu’on ne lui reproche pas de vouloir tirer profit de l’aura de celui-ci. «Il a les potentialités pour réussir dans la lutte. Il doit redoubler d’effort. Sa réussite ne dépend que de lui. C’est à lui de tirer profit de l’expertise de son encadrement qui ne lui demande que de mettre les bouchées doubles. C’est un garçon qui est d’une bonne tenue. Il a progressé ces deux dernières années», a fait remarquer Nguèye Loum.

Un spécialiste aussi du rugby

Ne se souvenant que des deux combats perdus malheureusement par son père face à Yékini et Tyson, Ndiaga Sarr 2 compte surfer sur la lancée du tournoi international de judo de Saint-Louis pour signer son renouveau dans l’arène. «Ça m’avait  fait mal de voir mon père perdre face à Yékini et Tyson. J’aurais voulu le venger. Mais je ne pense pas pouvoir le  faire à cause de l’âge assez avancé des tombeurs de mon père dont la fin de carrière pointe à l’horizon. Je compte remporter mon prochain combat contre Ama Ndao, prévu le 31 mars prochain, pour repartir du bon pied», a promis Ndiaga Sarr 2.  

Mécanicien-auto, spécialisé dans la réparation des gros porteurs et joueur de rugby au club de Diambars où il évolue au poste de demi-mêlée, le jeune athlète promet dans un avenir proche de ne privilégier que la lutte et le judo, à l’image de son père. Ayant arrêté ses études en classe de Cm2 et féru des réseaux sociaux, Saliou Wade, qui dit être un cœur à prendre, promet d’ici deux ans de trouver chaussure à son pied.