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Sarah Ourahmoune, première Française à boxer aux Jeux olympiques

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Sarah Ourahmoune "a démontré qu'elle avait le niveau mondial". ©Christophe Simon/AFP

Alors que la boxe féminine est pour la seconde fois seulement une épreuve des JO, cette année à Rio, Sarah Ourahmoune sera la première Française à enfiler les gants sur un ring olympique. Un exploit pour cette athlète au palmarès long comme le bras mais qui revient de loin après deux ans d'absence.

Elle est montée pour la première fois sur un ring alors que la boxe féminine était largement méprisée, et a dû prouver qu'elle y avait toujours sa place vingt ans plus tard: Sarah Ourahmoune sera la première Française de l'Histoire à boxer aux JO.

Sa qualification pour Rio a un goût de revanche: peu imaginaient l'athlète de 34 ans capable de revenir au plus haut niveau après une grossesse et deux ans d'absence.

Mais Sarah Ourahmoune a une nouvelle fois écrit un jalon de l'histoire -récente- de la boxe anglaise féminine amateur: ce poids mouche (51 kg) au lourd palmarès (championne du monde en 2008, trois fois championne de l'Union européenne, 10 fois championne de France) sera la première Française à monter sur un ring olympique à Rio, avant sa compatriote Estelle Mosselly (60 kg).

L'occasion de se rattraper après le rendez-vous manqué des Jeux de Londres en 2012. Aucune Française n'avait réussi à se qualifier pour le baptême olympique de la boxe féminine.

La déception est alors grande pour Ourahmoune, qui arrête la compétition, donne naissance à une fille, se consacre à ses projets professionnels et associatifs (conférences et cours de boxe en entreprise, handiboxe avec des enfants,...).

"Je pensais qu'une fois devenue maman, je n'aurais plus envie d'y retourner. Mais j'y pensais toujours, j'avais peur d'avoir des regrets", dit la jeune femme, longs cheveux ramenés en queue de cheval et maquillage léger.

Alors elle reprend l'entraînement en 2014 avec le père de son mari (également boxeur), Marcel Denis. Les premières sessions sont bricolées, dans des parcs ou le garage familial. "Je savais que si je n'avais plus les capacités, Marcel aurait été honnête avec moi".

Sarah Ourahmoune s'entraîne, le 9 juin 2016, avec Maurice Denis au Boxing Beats, club installé dans une ancienne usine à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

Elle l'emporte dès son premier combat, mais avec de "mauvaises sensations". Le plaisir revient progressivement, lève les derniers doutes.

Dans sa catégorie, la Fédération française de boxe misait plutôt sur une "jeune" en vue des JO, reconnaît son président, André Martin. Mais Ourahmoune s'impose. "Elle a démontré qu'elle avait le niveau mondial", constate-t-il, "persuadé qu'elle va nous surprendre": "Elle a envie de prendre sa revanche".

La boxeuse dit vouloir finir sa carrière en "apothéose" à Rio.

Ourahmoune ne rêvait pas des JO, il y a vingt ans, en descendant la volée de marches menant au Boxing Beats, le club de boxe qui occupe les murs de brique d'une ancienne usine d'Aubervilliers.

Native des Hauts-de-Seine, deuxième d'une famille de six enfants, elle vient alors de déménager en Seine-Saint-Denis. Elle a 14 ans et cherche un cours de taekwondo quand elle rencontre la boxe anglaise et Saïd Bennajem, son entraîneur historique.

Il raconte lui avoir proposé sans hésiter de devenir la première licenciée de son club, à une époque où les combats de filles sont interdits en compétition, ce jusqu'en 1997.

"J'ai fait comme si c'était un sport qui était aussi fait pour les filles et j'ai bien fait", dit-il depuis son bureau, surmonté d'une grande photo du duo.

Avide de progresser, elle "a toujours travaillé au-delà de ce que je lui ai demandé". Bennajem la considère comme une "référence", "la meilleure boxeuse de tous les temps en France".

Il continue de la conseiller, travaille avec elle au club d'Aubervilliers. Mais lorsqu'elle reprend les gants en 2014, elle cherche de "nouvelles méthodes": Marcel Denis entre en jeu.

Du haut de ses 59 ans, il a longtemps eu des "a priori" sur les combats entre femmes : "Je n'acceptais pas la boxe féminine au départ, je trouvais ça un peu trop violent. Je m'y suis fait petit à petit, grâce à Sarah".

Convaincu de ses qualités, il estime qu'"il ne lui reste plus qu'à avoir un peu plus de hargne".

En vingt ans, Ourahmoune a accompagné l'émergence en France de la boxe anglaise féminine, désormais forte de 12.000 licenciées: "Je l'ai vue naître et je la vois faire ses premiers pas olympiques".

Sur les murs du club d'Aubervilliers, les légendes de la boxe anglaise sont peintes façon street art. Entre les stars Floyd Mayweather et Mohamed Ali, une silhouette se détache, déterminée: celle de Sarah Ourahmoune.

 



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