Ses rapports avec le Sénégal datent de longtemps. Et il continue à les maintenir. Même dans les moments les plus délicats de la plus prestigieuse compétition africaine, Claude Le Roy pense toujours au pays de la Téranga. Son pays. Une nation qu’il a dans son cœur. Au lendemain de la qualification de son équipe en demi-finale devant le Nigéria, le technicien français a indiqué être affligé par la sortie prématurée des Lions de la compétition. «Je suis attristé par l’élimination du Sénégal. C’est un pays que j’aime beaucoup. Je suis très attaché à ce pays. Je n’aime pas voir les pays que j’aime, être sortis de la compétition. Mais, c’est la vie du foot. On aurait pu aussi être sorti», a confié l’entraîneur du Ghana lors d’une conférence de presse tenue hier à l’hôtel Fiesta où séjourne la sélection nationale ghanéenne. Ancien sélectionneur du Sénégal, Claude Le Roy qui a promis de passer quelques jours à Dakar, à l’issue de la compétition, s’est refusé tout commentaire sur la sortie prématuré des Lions du Sénégal. «Mon métier, c’est de m’occuper de mon équipe», a-t-il confié.
Revenant sur la qualification de son équipe en demi-finale, l’entraîneur des Black Stars a indiqué que «c’est de grands moments de bonheur. Surtout avec le scénario de ce match qui paraissait quasiment improbable. Se retrouver contre cette Equipe du Nigéria à dix contre onze, sans John Mensah, c’était vraiment très compliqué». Une période difficile où il a su trouver les mots justes. «J’ai dit aux joueurs qu’on peut continuer, de ne pas perdre les pédales, de continuer à penser à attaquer. C’est la vie du foot d’être mené ou de jouer en infériorité numérique. On avait fait une très bonne moitié de première mi-temps. Après, on a été un tout petit peu moins bien après le pénalty», a analysé Claude Le Roy. Une période durant laquelle, la plupart des techniciens pensent aussitôt à renforcer le secteur défaillant. Une règle que Claude Le Roy a volontairement bafouillé pour faire rentrer un attaquant. Un choix tactique payant, puisque Haminu Draman sera à l’origine du but victorieux des Black Stars. «J’ai décidé de rien changer à ce que j’avais décidé de faire. J’ai demandé à Michael Essien de jouer en position de défenseur lorsqu’on avait perdu le ballon, de repasser au milieu dès qu’on l’avait. Et puis de faire rentrer un attaquant supplémentaire parce que la meilleure façon de perdre ce match, c’était de vouloir remplacer un défenseur par un défenseur sous le prétexte de la sortie de John.» Adulé par les Ghanéens et présenté comme un «Dieu des choix tactiques», Claude Le Roy joue la carte de la prudence et estime qu’il aurait pu ne pas être payant. «On a réussi à s’organiser tactiquement comme il le fallait et les joueurs ont donné tout ce qu’ils avaient à donner intelligemment. Maintenant, on est en demi-finale. Quatre victoires, ce n’est pas mal», résume-t-il.
Sur une question portant sur la révélation de la Can et pièce maîtresse du secteur offensif des Black Stars, Manuel Agogo, l’entraîneur du Ghana affirme avoir été satisfait de son poulain. Auteur du but victorieux contre le Nigéria, Agogo a fait la Une quasiment de toute la presse locale d’hier. Une grande révélation pour les autres, a précisé Claude Le Roy qui souligne néanmoins que «c’est un combattant qui n’a pas assez de fond. Il souffre de l’accumulation des matches de ce niveau, parce qu’il n’est pas habitué à cela». Toutefois, renchérit le coach des Black Stars, «il est parti pour une fin de carrière assez exceptionnelle. Il a encore cinq ou six années devant lui, de haut niveau».
Par ailleurs, l’entraîneur des Black Stars a laissé entendre qu’il rêvait d’une finale contre la Côte d’Ivoire, pour effacer la finale perdue en 1992 à Dakar. «C’est la grosse équipe de cette compétition. On aimerait une finale Ghana-Côte d’Ivoire parce qu’ici, on a beaucoup de mémoire. Il faudra essayer de faire oublier 92», espère-t-il. En attendant, ils ont les yeux rivés sur le prochain match. «On a bien travaillé jusque-là. Je pense avoir bien travaillé avec cette équipe. La suite ne sera pas facile. On essayera d’être à la hauteur», promet Claude Le Roy.
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