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Coronavirus : En Chine, la mort de Li Wenliang provoque la colère

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Coronavirus : En Chine, la mort de Li Wenliang provoque la colère
À Pékin, la population s'est émue de l'annonce de la mort du docteur Li Wenliang, médecin du Wuhan, décédé après avoir alerté sur les dangers du coronavirus.

SANTÉ - Un médecin chinois sanctionné pour avoir tiré l'alarme à l'apparition du nouveau coronavirus a succombé ce vendredi 7 février à l'épidémie, libérant un flot de colère alors que le bilan continue à s'alourdir. "On espère qu'il n'est pas mort pour rien", s'indignent des citoyens, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.

Deux semaines après la mise de facto en quarantaine du Hubei, la province où est apparue la pneumonie virale, l'épidémie a contaminé 31.161 personnes en Chine continentale, dont 636 mortellement, selon un dernier bilan communiqué par les autorités.

Dans le reste du monde, 240 cas de contaminations ont été confirmés dans une trentaine de pays et territoires, dont deux mortels, à Hong Kong et aux Philippines. Des centaines de touristes à bord de trois paquebots sont bloqués en Asie par l'apparition du virus à bord.

Mais l'épidémie a pris un tour politique avec le décès dans la nuit du docteur Li Wenliang, un médecin de Wuhan, qui avait donné l'alerte fin décembre sur l'apparition du virus dans la capitale du Hubei.

Convoqué par la police

Dans un message électronique adressé à ses collègues, cet ophtalmologue avait fait état de l'apparition d'un coronavirus dans la ville de 11 millions d'habitants. Avec sept autres personnes, il avait été convoqué le 30 décembre par la police locale, qui lui avait reproché de propager des "rumeurs".

Il fait désormais figure de héros national face à des responsables locaux accusés d'avoir caché les débuts de l'épidémie. "C'est un héros qui a donné l'alerte au prix de sa vie", écrit un de ses confrères wuhanais sur le réseau en ligne Weibo.

"Que tous ces fonctionnaires qui s'engraissent avec l'argent public périssent sous la neige", s'emportait un internaute, dans un commentaire promptement effacé par la censure.

Le docteur Li, âgé de seulement 34 ans, est mort à l'Hôpital central de la ville coupée du monde depuis le 23 janvier avec ses 11 millions d'habitants. Cet ophtalmologue a contracté la maladie en soignant un patient.

Son décès illustre la situation chaotique des hôpitaux de Wuhan, débordés par l'afflux de malades. Un haut responsable provincial a admis jeudi 6 février que le personnel médical était dépassé et manquait d'équipements de protection pour se prémunir du virus.

Xi rassure Trump

La mort du médecin a semblé plonger l'appareil du régime dans la stupeur. Des médias publics comme la télévision nationale CCTV et le quotidien Global Times avaient dans un premier temps annoncé son décès dès jeudi 6 février au soir, avant de retirer cette information des réseaux sociaux.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait même réagi, sans attendre la confirmation de l'hôpital, en exprimant sa tristesse. Si la mairie de Wuhan a présenté ses condoléances à la famille du médecin, le gouvernement central n'avait pas réagi vendredi en milieu de journée.

Le président Xi Jinping, qui a pu apparaître relativement en retrait depuis le début de l'épidémie, a assuré de son côté à son homologue américain Donald Trump, par téléphone, que son pays était "entièrement capable" de vaincre le coronavirus.

Il a aussi appelé les États-Unis à réagir "raisonnablement" à la crise, alors que Washington interdit l'entrée de son territoire aux étrangers passés par la Chine, ont rapporté les médias publics. Donald Trump a "exprimé sa confiance quant à la force et à la résilience de la Chine", selon la Maison-Blanche.

Ouverture d'une enquête

Le régime chinois a annoncé vendredi 7 février l'ouverture d'une enquête autour du médecin.

Dans un communiqué, l'organe du Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir chargé de lutter contre la corruption a annoncé l'envoi d'une équipe à Wuhan "pour mener une enquête exhaustive sur les circonstances entourant le docteur Li Wenliang, telles qu'elles ont été rapportées par les masses".

Au cours des dernières 24 heures, le bilan de l'épidémie s'est alourdi de 73 décès en Chine continentale, dont 69 au Hubei. Les autorités ont dénombré 3.143 nouveaux cas de contamination.

Sur les 36.000 cas dénombrés au total, 4.800 sont considérés comme graves. En outre, 26.000 cas suspects ont été enregistrés dans tout le pays.

Le taux de mortalité du nouveau coronavirus, autour de 2%, reste pour l'heure très inférieur à celui du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère), qui avait provoqué la mort de 774 personnes dans le monde en 2002-2003.

Itinéraire du lanceur d'alerte :

30 décembre : En fin d'après-midi, Li Wenliang poste un message sur WeChat à l'attention de ses camarades médecins pour les prévenir que sept patients sont en quarantaine à l'hôpital. Les malades ont été infectés, écrit-il, par un coronavirus ressemblant au Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère) sur le marché aux fruits de mer de Wuhan. Sept autres médecins partagent alors l'information, et sont convoqués par la police avec le docteur.

1er janvier : Les huit lanceurs d'alertes sont accusés d'avoir propagé des rumeurs. Ils doivent s'engager par écrit à ne plus recommencer. "Nous vous avertissons solennellement que si vous continuez, vous serez punis par la loi", stipule le document montré par le médecin sur son lit d'hôpital. La télévision centrale de Chine évoque l'arrestation de personnes accusées de "partager de fausses informations" à Wuhan.

7 janvier : Li Wenliang accorde une interview au magazine d'investigation Caixin : "Une société en bonne santé ne devrait pas avoir une seule voix".

11 janvier : Le médecin tousse, il est fiévreux et hospitalisé le lendemain : "À ce moment j'étais confus, explique-t-il, car le gouvernement continuait de répéter qu'il n'y avait pas de transmission interhumaine et qu'aucun membre du corps médical n'avait été contaminé".

28 janvier : La Cour suprême de justice à Pékin estime que le peuple aurait été mieux défendu face à l'épidémie si la "rumeur" propagée par le docteur Li Wenliang avait été prise au sérieux. Le lendemain, le gouvernement de Wuhan tente de se dédouaner en affirmant que les huit lanceurs d'alerte n'ont pas été arrêtés mais simplement "repris" pour avoir fait une erreur en employant le terme "Sras". Ces excuses, qui n'en sont pas, déclenchent une avalanche de critiques sur les réseaux sociaux.

7 février : L'hôpital central de Wuhan annonce le décès de Li Wenliang. Le médecin a été testé positif au coronavirus depuis déjà six jours. Le docteur Li "a malheureusement été infecté dans la lutte contre la nouvelle épidémie de pneumonie à coronavirus, et tous les efforts pour le sauver ont échoué, dit le communiqué publié sur le compte Weibo de l'hôpital. Nous exprimons nos profonds regrets et nos condoléances".



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