« Quand le lycée Malick Sy est perturbé, c’est toute la ville de Thiès qui est perturbée » (Professeur)

Au sortir d’une assemblée générale tenue hier au lycée Malick Sy de Thiès, les enseignants de l’académie de Thiès, qui continuent de protester contre le redéploiement de 138 des leurs, ont décrété une grève de 48 heures renouvelables. Ils prévoient également de battre le macadam, mercredi prochain.

Ce n’est pas encore le début de la fin dans l’affaire du redéploiement des 138 enseignants, dont 41 professeurs et 97 instituteurs de l’académie de Thiès. Toujours en colère après le ministère de l’Éducation nationale et l’inspection d’académie de Thiès, les camarades et collègues du coordonnateur régional du Cusems à Thiès, Aliou Gningue, se sont encore réunis ce vendredi pour faire le point.

Il faut noter qu’à côté du lycée Malick Sy, plusieurs d’établissements scolaires à Thiès sont entrés dans la danse, en guise de soutien, après que l’intersyndicale a demandé aux enseignants redéployés de rester sur place et de refuser de prendre tout nouvel emploi du temps. « Nous avons décidé également de procéder au boycott de l’ensemble des compositions au niveau du département, parce qu’on ne peut pas admettre en pleine année scolaire, à la veille des compositions, que les autorités se réveillent un matin et disent : “» voilà, nous allons déplacer les professeurs et les amener ailleurs” » », a fustigé Aliou Gning, qui déplore le fait des enseignants du lycée ont été redéployés à Thilmakha, Joal Fadiouth ou autres localités.

« Tous ces enseignants aujourd’hui voient leur famille complètement déboussolée parce qu’un enseignant redéployé doit également procéder au redéploiement de sa propre famille », fait-il constater. C’est le cas de ce professeur de Svt, Youssouf Gnassy, redéployé à Thilmakha, « une zone que je ne connais pas. C’est vraiment perturbant », proteste l’enseignant.

El Hadji Papa Abdoulaye Faye, professeur d’espagnol, est coordonnateur de la cellule mixte du lycée, et encadreur du club espagnol du lycée Malick Sy où il est enseigné depuis 5 ans. Son principal souci, reste le travail réalisé jusqu’ici avec les élèves qui, rappelle-t-il, brillent aux différents concours nationaux, et à l’Université, une fois le bac en poche. « Des élèves ont eu 17 au bac au 1er tour, ils ont eu d’excellentes notes en espagnol. Tous ces efforts sont le fruit d’un travail que les collègues abattent à l’interne. Nous sommes des jeunes responsables. Nous avons décidé, par l’intermédiaire des syndicats et la combinaison des intersyndicales au niveau du lycée, de ne pas prendre les OS, ce qui a été décidé par le Cusems et le Saems-Cusems. Les collègues, à l’unanimité, ont refusé de prendre les nouveaux emplois du temps et que la lutte continue » , annonce Papa Abdoulaye Faye.

Avant de lancer un appel à l’autorité préfectorale, afin de prévenir d’éventuelles perturbations : « Quand le lycée Malick Sy est perturbé, c’est toute la ville de Thiès qui est perturbée », a-t-il mis en garde.

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