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De l’opposant au président de la République : Les 26 marches de Wade vers le sommet

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De l’opposant au président de la République : Les 26 marches de Wade vers le sommet

Les Sénégalais ont fermé la page Abdou­laye Wade, dimanche. Celle du président de la République qui aura marqué tout de même l’histoire politique du pays. Le libéral en chef avait déjà ouvert une page de son parti, de Senghor à Diouf. Wade, c’est un chef d’orchestre d’un parti qui a ses pages nobles par sa contribution non négligeable à l’avènement de la démocratie au Sé­négal. Par­fois aussi des pages raturées, com­me son règne de douze ans. Le Quo­tidien retourne sur les pas de l’homme du 19 mars 2000, battu, par un autre, désormais, homme du 25 mars 2012. De l’opposant à Wade au pouvoir.

Abdoulaye Wade a traversé 26 années d’opposition. Son histoire est collée à celle de son parti, le Pds qui a su résister à des fissures entre le chef et ses numéros 2.

Le Président sortant a passé 26 ans dans l’opposition avant d’accéder à la magistrature suprême par la voie des urnes. Tant d’années dans l’opposition lui ont valu son statut de chef de l’Etat du Sénégal. «C’est la preuve de notre optimisme», commentait-il, il y a 12 ans. Me Abdoulaye Wade croyait toujours à son rêve de diriger un jour le pays. C’est en 1974 que Ab­dou­laye Wade a créé le Parti démocratique sénégalais (Pds). Selon les lignes de l’annuaire du parti, le Pape du Sopi sera intronisé secrétaire général du Pds, avant de devenir député? en 1978. Ce n’est qu’en 1978 que le secrétaire général du parti libéral affronte le président Senghor à l’élection présidentielle. Mais, le candidat de l’opposition sera battu. En 1983, il sollicite une nouvelle fois les suffrages des Sénégalais, cette fois-ci, avec Abdou Diouf. Sa participation sera sans succès. Le leader de l’opposition a été donc un candidat malheureux aux élections de 1978, 1983, 1988 et 1993.

En tant qu’opposant, le Pape du Sopi en a vu de toutes les couleurs avec le régime socialiste. Les marches de son parti ont été pour la plus part interdites par le gouvernement socialiste de l’époque. Le leader de l’opposition se distinguait par «ses discours enflammés, sa ténacité? et sa volonté? de faire du Sénégal un pays totalement démocratique». Qualifié d’«opposant farouche» en ce qu’il était toujours indexé par les autorités en cas de troubles postélectoraux, Wade sera au cœur des accusations après les violences de 1988 et celle de 1993, avec l’affaire Me Babacar Sèye. Cette année, le chantre du Sopi (changement) fut emprisonne? et accuse? d’avoir incite? la population a? descendre dans les rues pour manifester contre les irrégularités du scrutin.

LA FRONDE DES ANNEES 85
A l’époque, une bataille de légitimité s’était engagée entre deux directions du Parti démocratique sénégalais (Pds), qui s’était rattaché à «l’idéologie du libéralisme démocratique». Le quotidien Le Soleil, écrivait dans une de ses éditions, que des membres dirigeants du Pds, notamment Abdoulaye Wade, Fara Ndiaye, entre autres, avaient décidé de donner une suite judiciaire à la brouille qui les opposait à Alassane Cissokho et compagnie. Ces derniers étaient accusés d’avoir utilisé, à leurs noms, un papier en-tête du Parti et le cachet portant mention du même parti. Serigne Diop et Alassane Cissokho seront donc poursuivis pour faux et usage de faux et usurpation de fonction au détriment du Pds.

Dans sa livraison du 11 décembre 1985, le journal gouvernemental rappelait que tout est parti d’un texte rendu public par Alassane Cissokho et Cie. Dans la déclaration, nous rappelle le quotidien Le Soleil, ces derniers suspectaient l’action de «certains membres-dirigeants du Pds en rupture manifeste avec les principes du parti». S’en est suivi une fronde au sein de ce parti, premier né des partis d’opposition du Sénégal. Serigne Diop, secrétaire national à l’orientation du Pds d’alors et Alassane Cissokho seront exclus du Pds, à la suite d’une réunion du bureau politique. Conséquences : deux groupes se réclament du Pds, avec deux directions pour un seul parti. La formation libérale connaîtra des scissions et beaucoup de premiers compagnons de Wade la quitteront. Le plus souvent, ce sont les figures marquantes du parti qui s’en allaient. La direction opère finalement des changements dans la composition du comité directeur et du secrétariat national du Pds.   

OUSMANE NGOM, IDRISSA SECK, FARA NDIAYE, SERIGNE DIOP ET LES AUTRES
A la suite des départs de cette frange entière de ténors, notamment Fara Ndiaye, Doudou Ndoye, Jean-Paul Dias, entre autres, Ousmane Ngom n’aurait cessé de nourrir les ambitions d’un dauphinat qui, de son point de vue, lui revenait de droit. Lui qui avait tout donné à son «maître». Mais, le remaniement du comité directeur du Pds, suite aux élections législatives du 24 mai 1996, opéré par Wade lui-même, avait auguré des lendemains sombres pour le Pds menacé  par l’implosion.

Me Ousmane Ngom, ancien numéro 2 d’alors, a été relégué au second plan de secrétaire permanant. Son camarade Cheikh Touré, lui, a été exclu du comité directeur et du secrétariat national. Ragail­lardi, il exigeait le départ pur et simple de Me Abdoulaye Wade et son remplacement par un quinquagénaire pour les élections de 2000. «Wade est trop vieux, il doit partir», disait le libéral Cheikh Touré. Pour Me Ousmane Ngom, les changements de son maître sont des «dérives monarchiques». Les premiers compagnons de Wade cherchent alors à le pousser à la porte, en vain. Me Ngom démissionnera des instances dans une lettre adressée à son mentor. Son départ de la présidence du groupe parlementaire ayant sonné comme une véritable scission du parti libéral. Plus d’une quinzaine de membres et responsables du Pds, dont Marcel Bassène, vice président de l’Assemblée nationale, les députés Cheikh Touré, Thierno Samb, Mody Sy, entre autres, le suivent. La cassure s’opère. Les responsables libéraux, que l’histoire du Pds avait unis depuis une vingtaine d’années, se séparent et cela, au profit du camp socialiste. D’autres comme Idrissa Seck et Aminata Tall deviennent les nouveaux compagnons du Pape du Sopi.    

RETOUR D’EXIL VOLONTAIRE DE WADE
En novembre 1999, le leader du Parti démocratique sénégalais (Pds) effectuait un retour triomphal au bercail, après un an d’absence. Un accueil exceptionnel lui a été réservé par de jeunes militants et sympathisants du Pds, soifs du changement. Le candidat du Sopi a été accueilli par une foule en liesse qui voyait en Me Wade «un leader sur lequel reposaient tous leurs espoirs d’un véritable changement». A cette occasion, Dakar s’était paré aux couleurs bleue jaune du Pds. C’était la grande marche bleue. Le boulevard Dial Diop ou? se trouvait le siège du Parti démocratique sénégalais (Pds) était plein à craquer. «Papa Wade niew na (Papa Wade est de retour) !», criaient les partisans de Wade. Le quotidien Le Soleil racontait : «Me Wade était debout dans un véhicule décapotable au milieu de dizaines de milliers de ses partisans déchainés. Un cortège de véhicules accompagnait le Pape du Sopi pour parcourir la quinzaine de kilomètres qui séparaient l’aéroport de la permanence du Pds. Le cortège stupéfiant, compose? de voitures particulières sur lesquelles étaient collées des affiches bleues portant l’inscription Sopi jotna (c’est l’heure du changement).»

Les jeunes scandaient le slogan Sopi. Cette «devise» du leader de l’opposition était devenue un véritable cri de ralliement pour une jeunesse que le président Diouf qualifiait de «malsaine». Des partisans de l’Alternance de 2000 (la coalition de plusieurs partis de l’opposition) avaient ainsi décidé de soutenir la candidature de Wade. Durant cette période, il représentait un idéal et un modèle pour nombre de jeunes. Le plus redoutable opposant du président Abdou Diouf était aux côtés de son jeune et vibrionnant secre?taire général adjoint, Idrissa Seck. Ce dernier en maître de cérémonie, «venait de chauffer encore un peu plus les militants, déjà surexcités de retrouver enfin en chair et en os leur héros». Me Abdoulaye Wade, officiellement investi président de la République, le soir du 3 avril 2000, pour un mandat de 7 ans. Réinvesti en 2007 après avoir remporté dès le premier tour la Présidentielle, face à des ténors de l’opposition comme Idrissa Seck, Ousmane Tanor Dieng, ou encore Moustapha Niasse. Ceux là même qui l’ont aujourd’hui envoyé au second tour du 25 mars  2012. Derrière Macky Sall et sous la bannière de Benno Bokk Yaakaar, cette opposition l’envoie à la retraite, comme il l’avait fait à son prédécesseur Abdou diouf.



5 Commentaires

  1. Auteur

    Bravoooooo

    En Mars, 2012 (17:16 PM)
    bravo maitre wacc nga!
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  2. Auteur

    Doumbelane

    En Mars, 2012 (17:30 PM)
    M WADE un Patriote Africain et Sénégalais, un vrai démocrate. Merci Président pour tout ce que tua fais pour le Sénégal et l'Afrique. Tu a libéré le Sénégal qui est aujourd’hui ouvert à l'Asie et autres continents. Merci Président Wade d'avoir tant servi à ton pays. Bravo. tu restera toujours graver dans nos cœurs et partout ou nous passerons nous verrons tes réalisations. BRAVO
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    Auteur

    Tije

    En Mars, 2012 (17:48 PM)
    vive le 25 mars vive la liberte retrouvee
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    Auteur

    Eskeye

    En Mars, 2012 (18:39 PM)
    L'ivresse du pouvoir........heureusement il a su mesurer les conséquences de s'en accaparer coûte que coûte. L'heure est maintenant à la justice. Il faut rendre les milliards des senegalais.
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    Auteur

    Tic

    En Mars, 2012 (19:58 PM)
    une fois au pouvoir, il a tout de suite change de couleur, en trahissant ses premiers compagnons et le peuple qui l'a elu, au profit de sa famille biologique et d'un clan qu'il monta de toutes pieces, sur la base d'un clientellisme politique nauseabond. dans ce pays la trahison se paie cash. president wade, bon debarras et sans regrets.
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