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[ Contribution ] REVOLTE DES IMAMS ET MUTISME ASSOURDISSANT DES CONFRERIES RELIGIEUSES : QUAND LES CHAPELETS SE SUBSTITUENT A L’OPPOSITION...

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[ Contribution ] REVOLTE DES IMAMS ET MUTISME ASSOURDISSANT DES CONFRERIES RELIGIEUSES : QUAND LES CHAPELETS SE SUBSTITUENT A L’OPPOSITION...

On a beau dissimuler ses excréments au fond de l’eau, Ils finissent toujours par remonter à la surface. 

Il fallait s’y attendre, cette série de mouvements populaires. Après les marchands ambulants, les frustrés de la banlieue et les « fous furieux » qui en veulent au président de la république, c’est maintenant aux imams de sortir de leur mutisme pour dénoncer les exactions du régime libéral. Cette partie du clergé musulman est au moins consciente du mal qui guette le Sénégal et la république, un drame devant lequel les familles religieuses préfèrent se bâillonner pour ne pas frustrer les autorités temporelles. Ceci n’est que le reflet, du moins, la partie visible de l’iceberg cancérigène qui gèle les membres de ce grand corps malade : le Sénégal sous Wade. Dans l’histoire politique du Sénégal, une « révolte cléricale » n’aura fait autant de bruit que la descente des imams pour dire non au hold up « électrique » orchestré par la Sénélec, avec le soutien inconditionnel de l’Etat. Voilà des gens intelligents, qui, pour redorer leur blason, n’hésitent pas à empiéter sur le terrain des « opposants en herbe » dont l’incompétence a convaincu plus d’un. Les docteurs de la foi, sont-ils vraiment dans leur rôle de régulateur social, lorsqu’ils ravissent la vedette aux politiques, incapables d’intervenir devant les cris de détresse de la population éventrée par les arnaqueurs de la Sénélec ? Est-ce de la récupération, ou simple devoir de citoyen ? Qu’attendent les complices de la classe maraboutique pour dénoncer le mal-être dans lequel pataugent les ‘talibés’, toutes confréries confondues ?

L’opposition pour les nuls

Abdoulaye Wade, l’éternel opposant au pouvoir, n’hésitait pas une seule fois à descendre dans la rue pour récupérer la colère des étudiants, des syndicats ou de tout simple citoyen mécontent. Il n’a certes pas encore obtenu le prix Nobel de la paix, malgré ses propositions de médiation au proche orient, au Darfour et au Congo. A coup sûr, le prix Nobel de « l’opposition systématique » lui revient de plein droit, pour avoir sans relâche, combattu un régime pendant vingt six années durant. Aujourd’hui, si on en arrive à ce que les imams désertent les mosquées pour envahir la rue, c’est parce que nos opposants en herbe, à force de se faire passer pour des « opposants républicains » face à un despote, ont fini par dégouter une bonne partie de nos concitoyens. Qu’attendent OTD, Niass, Bathily et autres, pour accompagner les sinistrés des inondations, ces honnêtes citoyens devenus des SDF, malgré les piètres mérites du plan diakhaay ? Qui les a vus une seule fois patauger dans les eaux, ne serait-ce que pour exprimer un minimum de compassion à l’égard de ces populations ? Ce serait trop facile de demander aux masses populaires, excusez-moi, aux imams de jouer le rôle de l’opposition. La récupération politique, Abdoulaye Wade l’a toujours pratiquée, et c’est de bonne guerre. Loin de désapprouver l’initiative des imams de la banlieue (qui ne constitue pas une menace pour la laïcité), la raison nous pousse à reconnaître que le Sénégal est devenu un vrai paillasson, un pays sans repères, où règne une confusion des rôles sans précédent. Malgré la sécularisation de l’Etat, les politiques nous trouvent le temps de parler de Dieu, alors que les imams, avec leurs chapelets, lavent leur honneur en égrenant le nombre de milliards que la Sénélec a indûment et injustement amassés sur le dos du pauvre contribuable. Peut-on en dire autant pour nos ‘vénérés guides confrériques ?

On est plus le fils de son époque que le fils de son père

L’auto-censure, ou les « troubles du langage oral »

Qui ne dit mot consent, évidemment. Lorsque les familles maraboutiques, loin de se préoccuper du quotidien des Sénégalais, trouvent le temps et les moyens de rivaliser dans l’embellissement des mosquées et mausolées pavés d’or… Lorsque ces docteurs malades de la foi, au lieu de perpétuer l’œuvre incontestée de leurs aïeuls, préfèrent se lancer dans le business foncier…Lorsque l’Etat met à la disposition de ces vautours des centaines d’hectares de terre pour construire des cités à commercialiser, rien que pour leur propre enrichissement personnel… Enfin, lorsque certains ‘religieux’ ou docteurs malades de la foi se détournent du message divin, évidemment, il ne faut pas compter sur eux pour dénoncer les factures excessives de la Sénélec, pardon, de la Ténébrélec. On serait tenté de penser que ces derniers souffrent de « surdimutité », d’ « aphasie » ou d’autres troubles du langage oral, ce qui expliquerait leur bâillonnement volontaire. Voilà des personnes qui n’ont aucun sens du patriotisme, de l’engagement, encore moins du sacrifice. Voilà des irresponsables qui préfèrent se réfugier dans un mutisme assourdissant, devant le calvaire que traversent les populations démunies. Sans doutent pensent-ils que le développement et la revalorisation du pouvoir d’achat ne proviendront que de la pollution sonore des gamous et magals à n’en pas finir, ces cérémonies festives (qui n’ont rien de religieux pour la plupart), et dont les coûts exorbitants auraient pu servir à lutter contre le sous-emploi des talibés qui pourtant, malgré la crise, continuent à assurer la survie de ces classes profiteuses.

Lorsque le poisson pourrit, il commence par la tête.

Encore une fois, ce n’est pas la démission de Lat Soukabé Fall qui tempèrera la colère des imams. Ceci n’est qu’un remède de surface, d’ailleurs inefficace. En huit ans, Abdoulaye Wade aurait pu régler les difficultés de la Sénélec, avec seulement un dixième des efforts qu’il a vainement consentis pour mettre son fils en avant. Wade aurait pu éclairer les foyers et le cœur des Sénégalais si seulement ses longs séjours dans les airs prenaient fin enfin. La désobéissance civile n’est pas à exclure, pour que cessent définitivement les délestages intempestifs de la Sénélec. « Le problème de Ségolène Royal, c’est François Hollande », disait Arnaud Montebourg. Le problème de la Sénélec, c’est Samuel Sarr, et le problème du Sénégal, c’est évidemment, Abdoulaye Wade.

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