Si la tendance est à la privatisation prochaine de la gestion des forages motorisés dans le monde rural, il reste que l’alimentation en eau des villes comme Dakar passera inévitablement par la mise en place dès 2008 d’une unité industrielle de dessalement d’eau de mer.
Ce sont d’importantes mesures et des programmes majeurs d’urgence qui ont été annoncés hier par Alassane Kane, directeur de cabinet du ministre de l’Hydraulique rurale et du Réseau hydrographique national, lors de l’ouverture de la rencontre (deuxième du genre) au centre des métiers de l’eau, du comité de pilotage du Programme eau potable et d’assainissement du millénaire Pepam et de la Gestion intégrée des ressources en eau (Gire).
Dans son allocution, le représentant du ministre Adama Sall a fait un tour d’horizon des objectifs du comité de pilotage en donnant des éclairages sur l’état d’avancement du Pepam et du plan d’actions du Gire. Citant les différentes réalisations et les projets de programme en cours, Alassane Kane parlant de l’hydraulique rurale a souligné la centaine de forages motorisés qui ont permis à plus de 500 000 personnes supplémentaires de bénéficier de services améliorés d’eau potable. Le taux d’accès en eau potable dans le monde rural est de 69%, alors qu’il était de 56% en 2000. La durabilité du service d’eau potable est devenue aujourd’hui pour le représentant du ministre, une stratégie qui va permettre, selon lui, de généraliser les associations d’usagers de forages ruraux (Asufor) surtout le marché de forages motorisés, de garantir l’homogénéité de leur statut, et d’instaurer un environnement de suivi et de régulation efficient.
Transfert de la gestion des forages à des privés
Dans cette mouvance, M. Kane a annoncé le transfert prochain de la maintenance des forages ruraux motorisés au secteur privé afin d’assurer la continuité et la pérennisation des services d’eau potable en milieu rural. Néanmoins, rassure-t-il, des dispositions seront prises pour que ce transfert n’induise pas une augmentation du prix de l’eau. Au titre des préalables qui seront pris pour assurer le succès de ce transfert, la décision des autorités de financer sur fonds propres, un important programme d’urgence de réparation des forages en panne et d’extension des réseaux sur la loi de finances rectificative de 2007 pour un montant de 5 milliards de F Cfa. Toujours pour ce qui est de l’hydraulique rurale, 77 communautés rurales disposeront de leur Plan local d’hydraulique et d’assainissement (Plha), soit un taux de couverture de 23% par rapport aux 321 communautés rurales existantes. 96 autres Plha supplémentaires seront mis en place en 2008, ce qui portera le taux à 53% au 31 décembre 2008, avec comme objectif final, la réalisation de l’ensemble des Plha avant la fin de l’année 2009.
Office pour la gestion des eaux du Lac de Guiers
Quid de l’hydraulique urbaine ? Les opérations en cours, selon le représentant du ministre de l’Hydraulique, vont permettre d’assurer jusqu’en 2012 une alimentation correcte des populations des villes en particulier celles de Dakar.
D’ailleurs l’option finale du chef de l’Etat en matière d’alimentation en eau est le dessalement de l’eau de mer, notamment avec le démarrage du lancement de l’unité industrielle de dessalement de l’eau de mer dans le courant du premier trimestre de 2008. Le Pagire a été validé au mois de septembre dernier avec trois axes stratégiques principaux, note-t-il. Il s’agit entre autres de l’amélioration des connaissances et des moyens de gestion des ressources ; de la création d’un environnement favorable à l’application de la Gire ; et de l’amélioration de l’information, de la communication et de la sensibilisation sur l’eau. D’ores et déjà, Alassane Kane a fait l’annonce de la création dès 2008 de l’Office de gestion des eaux du Lac de Guiers et le démarrage en avril 2008 des travaux d’alimentation en eau potable de 10000 habitants dans 30 villages par la réalisation d’environ 130 kilomètres de canalisations.
Parlant du Pepam, il a noté que le montant cumulé des financements concernant l’assainissement rural (portefeuille des opérations en cours 8,63 milliards) et de l’assainissement urbain (16 projets mis en œuvre par l’Onas) est de l’ordre de 44 milliards, ce qui dénote, selon lui, de l’intérêt des autorités pour l’amélioration du cadre de vie des populations urbaines. L’amélioration du taux de dépollution passera par le financement du projet de dépollution de la Baie de Hann pour près de 30 milliards.
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