Le président de l'Organisation des professionnels des technologies de l'information et de la communication (Optic), structure affiliée au Conseil national du patronat (Cnp), a déploré hier le peu d'intérêt que le gouvernement a vis-à-vis du secteur privé national. ‘Nous ne cessons de déplorer le manque d'implication significative du secteur privé dans les grands projets gouvernementaux relatifs au Tic qui devraient être un vecteur de renforcement durable de nos capacités’, a souligné M. Antoine Ngom.
S'exprimant au cours d'un atelier d'échanges et de concertation sur ‘Le partenariat public-privé (Ppp) dans le secteur des Tics’, organisé par le Cnp en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer, ce dernier a fait dans le détail en indiquant les domaines qui sont touchés par ces projets, à savoir les infrastructures et les applications. ‘Les applications, voilà un domaine où nos entreprises excellent avec une maîtrise parfaite de toutes les nouvelles technologies de développement. Dans le domaine des télécommunications et des infrastructures réseaux également, nous disposons de ressources à même de tirer de ce sous-secteur des revenus substantiels’, a-t-il signalé.
Aussi, le président de l'Optic a-t-il plaidé en faveur d'un partenariat fort avec l'Etat pour diverses raisons. ‘Nous recherchons un partenariat fort avec l'Etat pour une forte implication du secteur privé local dans ses projets Tic, pour faire évoluer plus rapidement l'environnement, la réglementation et le processus de libéralisation effective et pour le montage de schémas d'affaires faisant intervenir le public et le privé’, a-t-il indiqué. Un partenariat qui s'avère fondamental à ses yeux pour le succès de la Stratégie de croissance accélérée (Sca) dans sa grappe Tic. ‘La réussite de la Sca dans sa grappe Tic n'est possible que s'il existe un vrai partenariat public-privé à tous les niveaux’, a-t-il averti.
M. Ngom a, en outre, soulevé les faiblesses des Tic par rapport au sous-secteur des télécommunications. ‘Les performances du secteur des Tic sont loin d'être en adéquation avec ce que nous en attendons vu le potentiel qu'il revêt. Disons le clairement, en dehors du sous-secteur des télécommunications, le secteur privé des Tics est faible’, a-t-il fait remarqué. M. Ngom de citer ainsi la faible capacité d'accès au marché mondial et régional, la faible capacité d'investissement sur fonds propres et la taille critique.
Parlant au nom de M. Baïdy Agne, président du Cnp, M. Papa Nalla Fall, président de la Commission formation et valorisation des compétences professionnelles de cette organisation patronale, a plaidé pour l'émergence d'un secteur privé national fort dans le domaine des Tic. ‘La citoyenneté active et la solidarité nationale sont réclamées dans plusieurs secteurs de l'économie nationale, notamment dans celui des Tic, domaine privilégié d'application du partenariat public-privé’, a-t-il indiqué. ‘Le Cnp a toujours dit qu'il ne peut y avoir un Etat fort aux côtés d'un secteur privé national faible, qu'il ne peut y avoir un Etat faible aux côtés d'un secteur privé national fort et que le Sénégal, pays moins avancé (Pma), ne peut être l'exception’, a-t-il ajouté. M. Fall de s'interroger par rapport à ce qui se fait dans le monde. ‘Quel pays n'accompagne pas ses entreprises sur le marché national, régional et international ? Quel pays ne donne pas une valeur culturelle au patriotisme et à la souveraineté économique ?’, s'est-t-il demandé.
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