DEMARCHE - S’estimant victime de nombreuses tracasseries : Jean Lefebvre attaque l’Etat devant les tribunaux
Depuis qu’elle a été impliquée dans les Chantiers de Thiès, qui ont même valu à son dirigeant un séjour plus ou moins long en prison, la société des Btp, Jean Lefebvre Sénégal est l’objet de nombreuses avanies de la part de l’Etat et de ses démembrements. Ses anciens marchés ne lui sont pas réglés, et elle n’en gagne plus de nouvelles. Ce qui l’étouffe et menace de la faire mourir. De guerre lasse, elle s’en remet à la Justice de son pays.
La société Jean Lefebvre Sénégal (Jls) passe à l’attaque et assigne l’Etat en justice. Ses avocats demandent, le 24 juillet prochain, jour où la plainte sera théoriquement examinée, que le juge condamne l’Etat à verser à leur client plus de 58 milliards de francs Cfa, qui représentent le préjudice financier ainsi que le préjudice moral subis par l’entreprise Jls et son propriétaire, M. Bara Tall, et ordonne l’exécution provisoire du jugement à intervenir.
En plus de son dossier d’assignation, Bara Tall a dressé ce qu’il a appelé un Mémorandum de réclamation, dans lequel il explique les griefs qu’il porte à l’endroit de l’Etat et ses représentants. Le capitaine d’entreprise note une volonté délibérée de mettre en faillite une société qui était, jusqu’il n’y a pas longtemps, l’un des fleurons du secteur du Bâtiment et travaux publics (Btp) au Sénégal, et surtout, l’un des exemples les plus réussis de l’esprit d’entreprise au Sénégal.
Le document relève que l’entreprise a été privée «délibérément de plusieurs marchés pour un montant cumulé de cent quatre milliards neuf cent cinquante millions trois cent vingt huit mille cent cinquante six francs Cfa». Cela, pour la punir d’une «faute» qu’elle n’a pas commise.
La lecture du mémorandum indique que Bara Tall est convaincu que l’Etat, au plus haut niveau, semble lui reprocher d’avoir pris part à l’attribution du marché des Chantiers de Thiès, en 2004. Pourtant, selon lui, c’est son «engagement citoyen» qui l’a guidé à «répondre favorablement à la sollicitation des (…) autorités, en tête desquelles le président de la République et le Premier ministre, pour aider l’Etat à réaliser dans l’urgence, les principaux travaux prévus dans le cadre de l’organisation en avril 2004, de la fête de l’indépendance à Thiès, alors qu’aucun budget n’était disponible avant mars 2004 et que les autres entreprises de la place traînaient les pieds». Le même engagement citoyen avait poussé l’entreprise à réaliser des bassins de rétention en 2004, pour plus de 600 millions de francs Cfa. A l’époque, indique-t-on dans la société, ce fait avait valu à la société d’être louée et félicitée publiquement en Conseil des ministres, par le Chef de l’Etat en personne. Alors que le dirigeant et le personnel de Jls s’attendaient à des félicitations pour le travail qu’ils venaient d’accomplir dans le cadre de ces Chantiers de Thiès, ce fut plutôt le contraire : «Des développements politiques dans lesquels Jls et ses dirigeants n’ont rien à voir, sont venus faire de la réalisation de ces chantiers une affaire politico-judiciaire qui a pollué l’atmosphère pendant plus de trois ans. Ainsi Jls et/ou son Pdg, en lieu et place des décorations promises, n’ont, non seulement, pas reçu la reconnaissance méritée, mais en plus, n’ont toujours pas reçu toute la rémunération financière due au titre des contrats, ont été traînés dans la boue, mis en prison pour des raisons arbitraires que tout le monde connaît, sans compter toutes les tracasseries et harcèlements subis depuis trois ans.»
De tout cela, après avoir supporté longtemps dans le silence, l’homme d’affaires et ses employés demandent réparation, pour que les juges lui permettent de jouer son rôle et d’exercer son droit le plus élémentaire, dit le document. Ce droit, c’est, «travailler dans son pays, pour son pays».
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