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CRISE D’ÉNERGIE AU SENEGAL : Les mesures « énergétiques » de Samuel Sarr pour atténuer le choc

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CRISE D’ÉNERGIE AU SENEGAL : Les mesures « énergétiques » de Samuel Sarr pour atténuer le choc

En vue d’imprégner les parlementaires et les élus locaux sur la crise énergétique que traverse le pays, le ministère de l’Énergie a organisé ce week-end à Saly, un atelier sur la situation du secteur de l’énergie au Sénégal. Tour à tour, les différentes directions du département ministériel ont fait le diagnostic du secteur et sur les perspectives d’avenir. L’État mise sur la nouvelle politique visant à faire des économies d’énergie pour redresser la situation actuelle.

Face à la crise énergétique qui a secoué le pays durant toute l’année, ressentie à l’échelle mondiale et caractérisée par une flambée du cours du baril, le gouvernement prévoit un important programme de redressement du secteur énergétique. Cette nouvelle politique, selon le ministre de l’Energie, Samuel Sarr, repose sur l’objectif d’assurer l’approvisionnement en énergie, et au moindre coût, pour les ménages et les grands secteurs économiques, tout en élargissant l’accès des populations au service moderne de l’énergie. Il s’agit, entre autres, du renforcement des capacités de production d’électricité, la diversification des sources de production d’électricité et la promotion des énergies nouvelles et renouvelables, avec un accent particulier sur le biocarburant.
Elle consiste aussi d'accélérer le processus de l'électrification rurale avec comme pour objectif d'atteindre un taux de 50 % en 2012, l’intensification de la promotion du bassin sédimentaire, le renforcement des installations de raffinage et des capacités de stockage, le développement d'une politique d'incitation à l'économie d'énergie et à l'efficacité énergétique, la restructuration du sous-secteur de l’électricité en vue d’une plus grande efficacité et d’une implication judicieuse du secteur privé. Il est établi que le Sénégal dépend presque exclusivement des importations de pétrole pour faire face à ses besoins en énergie et particulièrement pour la production d’énergie électrique. Ce qui fait que le pays est vulnérable face à la fluctuation des prix des produits pétroliers au niveau mondial, faute d’absences de mécanismes d’amortissement des chocs exogènes.
Au niveau de l’électricité, cela se ressent sur la dépendance par cette forte importation de produits pétroliers. La tutelle souligne que la . conséquence qui en résulte est notamment l’augmentation des charges de combustibles de la Senelec qui était de 89 milliards en 2005 et qui est de 128 milliards en 2006. Ce qui a fait que les efforts d’investissement de 200 milliards n’ont pu être ressentis. Au niveau du sous-secteur des hydrocarbures, le choc pétrolier a entraîné selon toujours les analyses du ministère, l’évolution des coûts d’importation de pétrole brut qui étaient de 217 milliards de FCFA en 2003 et qui sont passés à 353 milliards FCFA en 2006.
Il s’y ajoute les limites de la capacité de stockage de la Sar avec une petite raffinerie de 1 200.000 tonnes pour un marché domestique actuel de 1 500 000 tonnes et sous-régional de près de 2 000 000 tonnes par an. S’agissant du sous-secteur des combustibles domestiques, il est à noter le phénomène des prélèvements de bois pour satisfaire les besoins énergétiques des populations notamment urbaines sous forme de charbon de bois, qui contribue à la dégradation et à la disparition des ressources forestières, ceci malgré la politique de soutien du prix du gaz butane.

Mesures d’urgence pour garantir l’approvisionnement

Afin de contenir les effets négatifs de la hausse du cours du baril sur les ménages et sur le coût des facteurs de production des acteurs économiques, l’État entend intervenir sur la fixation des prix des produits pétroliers et de l’électricité, pour dit-il, couvrir le manque à gagner lié à l’utilisation par la Senelec du gasoil en lieu et place du diesel oil, suite aux perturbations sur la disponibilité des produits pétroliers, mais aussi pour assurer le niveau des revenus autorisés par la Commission de régulation du secteur de l’énergie (Crse). À cet effet, il est mentionné que pour protéger le consommateur, l’État a versé une compensation de 26 milliards en 2005 et 36 en 2006.
Outre le programme d’investissement de 174 milliards entre 2005 et 2007 et un montant de 10 milliards pour sécuriser l’approvisionnement en combustibles, l’État confie avoir fait le refinancement de la dette échue de Senelec par une recapitalisation de 65 milliards en 2007, en plus de 54 milliards destinés à l’électrification rurale. Dans la même veine, il y a eu le renforcement de la participation de l’Etat dans le capital de la Sar, qui est passée de 100 à 57%, et la prise en main de la stratégie du sous-secteur et la mise en place d’une nouvelle structure des prix des produits pétroliers basée sur les cotations, l’instauration d’un Fonds de sécurisation des importations de produits pétroliers (Fsipp) et la subvention du manque à gagner et des pertes commerciales sur le gaz butane à hauteur de 36 milliards FCFA en 2005 et 66 milliards F CFA en 2006. Il y a eu aussi l’octroi à la Sar d’une marge de soutien à l’activité de raffinage (25 F par kg de produits noirs et 35 F par litre de produits blancs), pour l’apurement de sa dette de 85 milliards.

Plan de redressement estimé à 1 587 milliards

Pour satisfaire les besoins du pays en énergie électrique entre 2007 et 2012, la Senelec a engagé, dans le cadre du Plan de redressement, le développement du parc de production avec notamment la construction de centrales : Diesel à Kahone de 60 Mw en 2008, Diesel de Tobène de 70 Mw en 2009, à charbon de 125 Mw de Sendou en 2010. Ces projets vont permettre de porter la puissance exploitable du parc de production de 456 Mw en 2007 à 518 Mw en 2008, 584 Mw en 2009 et 709 Mw en 2010, soit un accroissement cumulé de 65 % en 2008, 86 % en 2009 et 123 % en 2010, par rapport à 2000. En outre, il est envisagé, dans le cadre de la diversification des centrales à charbon de 125 Mw en 2011, hydroélectriques de Félou (60 Mw), Gouina (140 Mw), Sambangalou (120 Mw) et Kaléta (200Mw) de l’Omvs et de l’Omvg, entre 2011 et 2013 au biocarburant de 60 Mw , à la biomasse de 2 X 30 Mw, au solaire de 7 Mw à Ziguinchor et à l’éolienne sur la grande côte près de Saint Louis d’ici 2012.

Une nouvelle grille tarifaire en janvier

En outre, si l’on en croit le département de l’Energie, il sera procédé à la mise à jour de la politique et de la stratégie sectorielle, la réglementation sectorielle : électricité, produits pétroliers, gaz et énergies renouvelables, la gestion de la demande d’électricité et économie d’énergie, des schémas directeurs d’investissement pour le secteur stratégique de l’électricité. Entre autres révisions, il est prévu le développement d’un plan de restructuration financière de la Senelec dont le besoin d’apport est estimé de 81 à 109 milliards, selon les hypothèses. Selon le ministre de l’Energie, une nouvelle politique de tarification de l’électricité va entrer en vigueur en janvier prochain avec une nouvelle grille tarifaire qui prendra en compte les tarifs pour la Haute et moyenne tension qui seront ajustés.
Quant à la basse tension, le ministre indique qu’une nouvelle tarification de la clientèle en ménage, administration, commerce, industrie et éclairage public va être introduite progressivement, en tenant compte des tranches de consommation pour une puissance souscrite donnée. Sur un cadre plus général, la diversification des sources d’énergie primaire comprend des achats de centrales de charbon, de fuel, l’évaluation technique et financière de la Sar et de ses besoins en investissement. Ceux-ci portent à court terme sur la mise en place d’un poste d’amarrage de pétrole brut pour des navires de 160 kilo tonnes au Cbm, un poste d’amarrage de butane pour des navires de 12/15 kilo tonnes, et sur l’éventuelle modernisation du système d’expédition. À moyen terme, il s’agit d’augmenter la capacité de raffinage à 3 millions de tonnes. Il est en outre prévu des investissements en matière de stockage des hydrocarbures.
Pour ce qui est du gaz butane, il est indiqué que les besoins supplémentaires portent sur un sea line de 22 000 tonnes de capacité de stockage, avec un objectif d’environ 12 tonnes à construire par les privés et le sea line de l’Etat, à travers Pétrosen et la Sar. Globalement, le financement des investissements, suite à la rencontre avec le Groupe consultatif de Paris, les 3 et 4 octobre dernier, notamment ceux du secteur de l’énergie, se chiffre, selon Samuel Sarr, à 1 587 milliards de Fcfa dont 845 seront mobilisés par ces partenaires.
Ce plan de redressement vise à atténuer les prix du gaz butane pour les ménages à revenus faibles pour les emballages de 2,7 kg et 6 kg, à rendre effectif le programme vigoureux d’économie d’énergie face à la flambée des prix du baril, à utiliser l’essentiel des plus-values des recettes induites par l’augmentation de l’assiette fiscale des hydrocarbures importés pour soutenir les niveaux des prix intérieurs des hydrocarbures. Le plan entend aussi accélérer les investissements visant à diversifier les sources d’énergie primaire (charbon, biomasse, éthanol, solaire, éolienne…), ainsi que les financements destinés à réduire les coûts d’approvisionnement en hydrocarbures et accélérer l’exploitation des gisements de pétrole sous le contrôle de Pétrosen.



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