Dakar, 2 juin (APS) - Les transferts de fonds effectués par les Sénégalais de l’extérieur au cours de l’année 2007 sont estimés à environ 460 milliards de francs CFA, révèle une étude réalisée par la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE).
’’Les transferts de fonds des Sénégalais de l’extérieur ont représenté en 2007 environ 460 milliards, soit trois fois plus que les investissements directs étrangers, d’où l’importance de ces fonds’’, souligne notamment l’étude de la DPEE dont l’APS a obtenu copie.
’’La principale conclusion de l’étude, ajoute la même source, est que les envois de fonds des migrants réduisent significativement le nombre de ménages en dessous de la ligne de pauvreté (incidence) à hauteur de 31%’’.
Ce qui signifie, en d’autres termes, explique le texte, que ‘’le tiers des ménages recevant des transferts auraient été pauvres s’ils n’en recevaient pas’’.
L’étude révèle que ’’les transferts de fonds accroissent en moyenne de 60% les dépenses par tête des ménages qui les reçoivent’’, même si la répartition selon les milieux de résidence et le niveau de revenu ’’fait ressortir des disparités au sein des ménages’’.
Ainsi, relève-t-elle, ’’Dakar et les autres villes présentent les impacts les plus forts avec respectivement 95% et 63,2% d’accroissement des dépenses en raison des transferts, comparés au milieu rural où l’impact n’est que de 6%’’.
’’Le découpage des ménages en cinq groupes de revenu allant du plus pauvre au plus riche (quintile) montre une évolution croissante de l’effet des transferts en fonction du revenu’’, relèvent les résultat de l’étude.
Dans les autres villes, on note ’’une baisse beaucoup plus forte de l’incidence de la pauvreté (60%) (…) en raison des transferts des migrants’’, ajoute le texte, qui précise que ‘’deux ménages sur trois des autres villes recevant des transferts auraient été pauvres en l’absence de transferts’’.
’’Curieusement, l’effet des transferts sur la réduction de la pauvreté serait faible en milieu rural en raison de la faiblesse relative des transferts en direction de ce milieu’’, souligne la DPEE, qui note ’’une prépondérance de l’impact des transferts à la faveur des ménages qui ont les plus hauts revenus’’.
Pour ’’rendre plus profitables aux couches défavorisées’’ ces transferts qui constituent le ’’mode de financement le plus stable et le plus direct’’, l’étude préconise une ‘’révision des coûts associés aux envois de fonds’’, c’est-à-dire les ‘’coûts de transaction des intermédiaires financiers tels que Western union et Money Gram’’.
L’autre recommandation porte sur l’’’implantation d’infrastructures financières plus adaptées’’. Ce qui encouragerait la concurrence, notamment par la réduction des coûts et des délais, pour ’’permettre au ménages de mener plus facilement leurs transactions financières en passant par des circuits formels’’.
Une troisième mesure salutaire consisterait, selon l’étude, en l’’’encouragement de la collaboration entre les structures spécialisées dans le service de transfert et les établissements de crédit et mutuelles’’.
Enfin, il conviendrait également d’inviter les ménages à ’’utiliser les fonds rapatriés dans des activités génératrices de revenus pour les individus restés sur place’’, recommande l’étude qui note ’’l’importance des transferts, comparée à l’ensemble des aides au développement’’.
ADI/CTN
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