Foisonnement des chantiers, demande trop forte.... : Le ciment se fait rare

Explosion de chantiers, faible production, etc. Les spéculations ne manquent pas ces derniers temps pour caractériser la pénurie de ciment constatée dans la capitale sénégalaise. Grossistes comme producteurs s’accordent sur la même thèse pour assimiler cette situation à la forte demande à laquelle le produit est soumis. Laquelle met le prix du ciment sous tension.

Faible production ou demande trop forte ? Les usagers ont en tout cas constaté ces derniers jours une nette réduction des stocks de ciment dans la capitale sénégalaise. Une pénurie qui fait que comme d’habitude certains grossistes n’arrivent pas du tout à satisfaire correctement la clientèle. C’est un véritable casse-tête chez la plupart des grossistes assaillis journellement par les clients en quête du produit rare. Et comme toujours cela profite bien à certains commerçants qui n’hésitent pas à ajuster le prix du ciment qui se trouve être aujourd’hui sous haute tension. Du côté des commerçants comme chez l’un des principaux fournisseurs, la Sococim (nous avons tenté en vain d’avoir le responsable de la communication des Cimenteries du Sahel), l’explication faite de la présente pénurie tient sur la même thèse. L’explosion des chantiers à Dakar, surtout ceux de l’État, serait à l’origine de la forte demande au point que les unités de productions ont du mal à répondre. Du côté de la Sococim, l’on soutient que la production journalière est assez consistante et reste maintenue sur la même tendance croissante. « Nous produisons chaque jour 5500 tonnes, mais la demande est actuellement trop forte ; il y a des chantiers ouverts partout dans Dakar et sa banlieue », explique M. El Hadji Gueye, directeur commercial de l’usine de Rufisque. Et ce dernier d’écarter quelconque version de la situation qui n’est, à son avis, aucunement liée à une faible production. « La production n’a pas du tout baissé, nous sommes toujours dans les mêmes capacités, mais s’il y a eu entre temps une demande plus forte que d’habitude cela se ressent forcément sur le marché », soutient M. Guéye.

Aux côtés des infrastructures engagées par l’État, plusieurs autres constructions, à usage d’habitation notamment, foisonnent dans la capitale sénégalaise. « Le secteur du bâtiment a connu un boom ces dernières années, et aujourd’hui avec les nombreux chantiers ouverts et en même temps par l’État, l’offre est devenue très en deçà de la demande », souligne El hadji Gueye.

Pourtant si l’on évoque les souvenirs, on se rend compte que le phénomène n’est pas du tout nouveau. Les débuts d’hivernage, comme c’est le cas en 2004, s’accompagnent d’habitude d’une pénurie en ciment. Ce qui amène à s’interroger si la période n’est pas tout simplement celle ou la demande est toujours trop forte ou s’agit-il d’une simple coïncidence ?

Toujours est-il que du côté de la cimenterie de Rufisque, selon le responsable commercial, on envisage d’aller vers une hausse de la production journalière afin de suivre l’évolution du marché. « Notre ambition très prochainement est de faire plus que les 5500 tonnes / jour pour répondre au mieux à la demande », a ajouté le directeur commercial de la Sococim.

Pour l’heure il est difficile de dire pour combien de temps encore la présente situation va perdurer. Tant qu’il y aura des chantiers, la demande en ciment deviendra de plus en plus forte.