MAINTENANCE INDUSTRIELLE AU SENEGAL: Il y a tant à faire

Elément fondamenal de la pérennisation des infrastructures et maillon essentiel dans les entreprises, la maintenance industrielle va faire son marché à Dakar, les 19 et 20 juin prochain, dans le cadre d’un colloque régional Afrique de l’Ouest qui va regrouper l’ensemble des Pme et grands groupes industriels concernés de toute la zone, sous l’égide d’Ubifrance et les missions économiques d’Afrique de l’Ouest.

Transversale à toutes les professions et metiers mais paradoxalement méconnue. La maintenance industrielle est pourtant un maillon essentiel des entreprises. Le paradoxe peut d’ailleurs s’observer au niveau industriel au Sénégal où, comme le fait remarquer un industriel présent hier au point de presse donné par le Chef de la Mission économique de Dakar, "malgré une certaine maturité industrielle, il y a tellement de défaillances dans les grands secteurs", en référence à une entreprise comme la Sénélec, sans trop rentrer dans le détail parce que la rencontre avait simplement pour objet principal de présenter l’événement à venir et qui va se tenir à Dakar sur la maintenance industrielle.

A l’instar de la Semaine française qui s’est tenue en Avril 2006 à Dakar sous le slogan "ensemble pour une stratégie de croissance accélérée", le colloque à venir sur la maintenance industrielle organisé par Ubifrance (ex-CFME-ACTIM) et les missions économiques d’Afrique de l’Ouest, a pour objectif de placer les entreprises au coeur de cette même Sca(Stratégie de croissance accélérée). Selon Michel Derrac, Chef de la Mission économique de Dakar qui intervenait hier sur le sujet au cours du point de presse, c’est aussi dans ce cadre que dix entreprises françaises viendront de France et du Maroc pour animer le colloque avec leurs partenaires. Pour le Sénégal en particulier, les opportunités sont énormes tant les besoins des industries sénégalaises en termes de maintenance et plus généralement de management de la production sont très importantes. Les opportunités pour le marché de la maintenance au Sénégal, le Directeur l’Industrie, Ibrahima Bass présent à la rencontre les situe à deux grands domaines relatifs au Programme de mise à niveau des entreprises, doté d’un financement de 10 milliards de FCfa et qui comporte un portefeuille de 241 entreprises dont 26 sont en déroulement. Celles-ci sont d’ailleurs confrontées, selon lui, a justement des lacunes en termes de maintenance industrielle. Par ailleurs, ce programme est prévu pour être élargi au niveau national avec un budget de 25 milliards de FCfa ; L’autre opportunité de marché évoquée par ledirecteur de l’Industrie est relative au Programme de restructuration et de mise à niveau de l’Uemoa. D’où la nécessité, selon M. Basse de réfléchir sur une passerelle à faire entre les deux programmes. Bref, tous ont reconnu la place centrale de la maintenance industrielle dans le cadre des investissements mais surtout dans la pérennisation de l’outil de production dont elle a la vocation première d’assurer le bon fonctionnement.

500 milliards par an

Dans cette quête d’une bonne prise en compte de la maintenance industrielle, Amadou Sylla, Directeur général de la Bourse nationale de sous-traitance a plaidé pour une externalisation de la maintenance à travers justement les entreprises de sous-traitance pour, dit-il, permettre à l’entreprise de se concentrer sur son corps de métiers.

Pour l’information, M. Sylla fait tout de même savoir que le marché sénégalais de la maintenance industrielle représenterait quelque 500 milliards de FCfa par an, sachant que les entreprises consacreraient 30% de leur budget de fonctionnement à la maintenance. Et rien que pour les Ics, le marché de la sous-traitance représenterait 50 milliards de FCfa. Aussi, on reviendra sur les nombreuses que semble recéler la prochaine "messe" à Dakar de la maintenance industrielle. Notamment pour la mise à niveau de la production d’électricité et des besoins importants existant en termes de maintenance des installations des centrales de même que dans la gestion d’interventions sur sites. Il y a également tant à faire dans le domaine naval dont une grande partie de l’activité de maintenance et de réparation des bateaux de pêche est effectuée par le groupe Dakarnav et le pôle de sous-traitants autour de Dakar. Dans le domaine agro-alimentaire la maintenance des infrastructures de production et de transformation pour le secteur de l’arachide, par exempe à travers la Suneor, constitue un enjeu majeur. Que dire alors du secteur des transports quant aux besoins en maintenance et rénovation des voies ferrées et autres matériels roulants...

Les intervenants à la rencontre d’hier ont cependant beaucoup insisté sur le besoin d’adéquation entre tous ces besoins et la formation afin de développer le savoir-faire local et ainsi créer de la valeur ajoutée, étant entendu que le marché des fournitures industrielles demeure extraverti et reste toutefois peu segmenté.