Les négociations vont démarrer le 5 avril prochain à Dakar, mais les partenaires indiens des Industries chimiques du Sénégal(Ics) manifestent déjà leur engagement pour empêcher l'entreprise de sombrer définitivement au fond du soufre. Aussi, entre le gouvernement indien et Iffco, tous deux actionnaires des Ics, c'est un montant global de 73 milliards de FCfa soit 145 millions de dollars qu'ils proposent d'injecter dans la boîte souffreteuse.
Veni, vidi, vici (je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu) disait Jules César qui annonçait ainsi au Sénat la rapidité de la victoire qu'il venait de remporter près de Zela (47 av. J.-C.) sur Pharnace, roi du Bosphore. Aussi, les autorités sénégalaises n'ont pas fait le déplacement la semaine dernière en Inde pour rien. La "victoire" reste à confirmer certes, à l'issue des négociations qui vont démarrer le 5 avril dernier à Dakar, entre les autorités sénégalaises et les partenaires indiens des Ics, mais déjà, ces derniers ont manifesté leur engagement à sauver les Industries chimiques du Sénégal(Ics) en proposant de mettre quelque 145 millions de dollars soit environ 73 milliards de FCfa dans la l'entreprise souffreteuse. Pour y croire, ils semblent y croire vraiment à la résurrection puisque et cette fois, il faut le dire, c'est une grosse armada qui est déployée entre les partenaires indiens en question, c'est-à-dire Iffco (Indian Farmers Fertilizer Cooperative) qui détient 14,3% dans le capital des Ics, et aussi le gouvernement indien qui en détient 9,97%, qui se sont mobilisés en force.
Le premier, Iffco, dégaine ainsi 55 millions de dollars soit 27,500 milliards de FCfa dont 13,5 milliards de FCfa en apport en capital et le reste sous forme de prêts en exploitation. Quant au second, le gouvernement indien, c'est 35 millions de plus soit 90 millions de dollars (45 milliards de FCfa) qu'il propose d'investir dans la boîte notamment dans la plate-forme de Darou dont 64% en dons et subventions.
On remarquera que, jusque-là, seul le partenaire Iffco s'était impliqué en proposant dans un premier temps 50 milliards de FCfa pour rafler 51% du capital et devenir actionnaire majoritaire, avant de se raviser par la suite en dégonflant la bouée de sauvetage à 11 milliards de FCfa. On en était resté-là jusqu'à ce que l'entreprise se soit enfoncée davantage dans le soufre et que sa situation phosphorique emporta les travailleurs dans les méandres de la déchéance salariale qui s'est estompée récemment, grâce à un "petit" concours des banques de la place (à qui les Ics restent devoir 70 milliards de FCfa) qui rechignent toujours, cependant, pour libérer les 10 milliards de FCfa promis dans un premier temps au gouvernement sénégalais.
Toujours est-il que des solutions sérieuses semblent aujourd'hui se dessiner pour sortir l'entreprise du gouffre, si l'on considère que le gouvernement indien s'implique désormais et que l'Etat sénégalais, s'il maintient son engagement, devrait aussi injecter 12 milliards de FCfa dans le capital.
Pour ne rien gâcher, voici qu'une solution serait aussi trouvée pour faire tomber les 14 milliards de FCfa que les Ics attendent de la vente de quatre bateaux d'acide phosphorique et qui restaient détenus par les partenaires indiens. Toutefois, l'idée serait de défalquer ce que les Ics doivent aux bailleurs et ce serait 5 milliards de FCfa qui iraient directement dans les caisses de l'entreprise.
Si le plan ainsi défini aboutit et que les négociations entre les partenaires indiens et les autorités sénégalaises qui seront entamées le 5 avril prochain pour se terminer le 14 du même mois le confirment, les "indiens" donnent un délai maximum de deux mois pour faire revivre la moribonde. "Alea jacta est". Jules Cesar dixit.
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