SAISIE DE MEDICAMENS FRAUDULEUX EN 2006 - Une valeur de 300 à 400 millions de FCFA, selon le Directeur des Douanes

(Aps) - Le Directeur des Douanes Jean Jacques Armand Nanga a évalué entre 300 à 400 millions de FCFA la valeur des médicaments contrefaits saisis par ses services durant l'année 2006, estimant ainsi que la contrefaçon du médicament fait environ 6 pour cent du chiffre d'affaires de l'industrie pharmaceutique.

Dans un entretien avec l'APS, lundi, soit deux jours avant l'ouverture du séminaire national sur la lutte contre la piraterie et la contrefaçon, organisé par l'Administration des Douanes, M. Nanga a soutenu que le coût estimatif avancé ne traduit pourtant pas exactement l'ampleur de la contrefaçon des médicaments car il y a ''toujours ceux qui passent par les mailles du filet''. ''Nous recevons quotidiennement des compte-rendus de saisie des unités de la Douane de l'intérieur du pays avec régulièrement des fraudes de médicaments'' a-t-il dit. Définissant la contrefaçon comme l'industrie du faux, le Directeur des Douanes de rappeler que déjà en 1997-98 l'OCDE et la Chambre de commerce internationale avançaient que le chiffre de la contrefaçon couvrait 5 pour cent du commerce mondial. Aujourd'hui, ça tourne autour de 10 pour cent du commerce mondial. Selon l'OMS environ 10 à 30 pour cent des médicaments consommés en Afrique sont contrefaits, et c'est ''très grave'' a souligné M. Nanga. ''La chose la plus dangereuse et la plus criminelle en réalité c'est l'industrie du médicament'', a soutenu le Directeur des Douanes rappelant qu'en 1995, 2500 enfants nigérians sont morts par le fait de faux vaccins censés guérir de la méningite. S'y ajoute, des centaines de milliers de personnes meurent chaque année à cause de médicaments contrefaits. S'appuyant toujours sur des chiffres de l'OMS pour montrer le ''danger'', le chef des Douanes sénégalaises a ajouté que sur un million de personnes mortes de paludismes, 200.000 le sont du fait de médicaments anti-paludéens contrefaits. ''On est déjà un continent durement éprouvé par les conditions économiques, sanitaires et autres si on doit nous mettre la contrefaçon en plus, on ne s'en sortira jamais'', a-t-il martelé avant de faire remarquer que ''la contrefaçon ne couvre pas seulement le domaine des médicaments''. Pour ce faire, le comité d'organisation a retenu quatre sessions dont une entièrement consacrée aux médicaments, une dévolue aux produits de consommation courante, une troisième aux œuvres culturelles et artistiques (livre théâtre cinéma, musique...) et une quatriéme transversale consacrée au partenariat secteur public et secteur privé. Partie pour être un séminaire national, la rencontre a, selon M. Nanga, a pris ''des allures internationales parce que la lutte conter la contrefaçon on ne la mène pas tout seul ça se passe de manière transnationale''. Ainsi les administrations douanières de la sous-région ont été associées au séminaire et plusieurs directeurs généraux ou leurs représentant prendront part aux assises qui dureront trois jours. Le séminaire national sur la piraterie et la contrefaçon est organisé par l'administration des Douanes, en collaboration avec l'Organisation mondiale des Douanes, l'Organisation mondiale de la santé, l'OMPI, l'OIPC/Interpol et les industries pharmaceutiques.