Quelqu’un qui aura attiré l’attention, lors de l’accueil réservé à Idrissa Seck à Ziguinchor, c’est bien ce jeune émigré clandestin, récemment refoulé d’Espagne. Boubacar Serigne Dabo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est fait pitoyable, au point même d’irriter certains, dans son obstination à vouloir à tout prix rencontrer le maire de Thiès. Agé d’une vingtaine d’années, le crâne rasé, le physique bien bâti, il en a fait voir de toutes les couleurs au personnel de sécurité de M Seck devant l’hôtel Kadiandoumagne. Après avoir supplié en vain les préposés à la porte, pour entrer dans l’enceinte de l’hôtel et voir son idole, il a voulu forcer le passage. N’y parvenant pas, il profite de l’arrivée d’une des 4x4 du cortège de M Seck pour plonger en dessous, feignant ainsi de se suicider.
«Na ma reye (Qu’elle me tue), je préfère mourir, si je ne dois pas le voir», criait-il à tue-tête, sous le véhicule. Il y sera retiré de force, avant que les nombreuses personnes devant le portail de l’hôtel ne parviennent à convaincre la sécurité à le laisser entrer. Une fois dans le hall où on le faisait patienter, las d’attendre, il tente de surprendre la garde rapprochée du maire de Thiès pour s’engouffrer dans la chambre où ce dernier recevait ses militants. Cependant, il sera arrêté net et conduit manu militari pour être jeté dehors par la sécurité de l’ex-Pm qui le soupçonne de vouloir agresser leur mentor. Là, comme piqué par on ne sait quelle mouche, il se mettait à cogner la tête contre le mur, à se piquer avec une pointe sur le bras et à crier le nom d’Idrissa Seck. «Laissez-moi voir Seck, le grand Ndanane ! Boulenma yakhal, sonnaa», se lamentait-t-il, les yeux rivés sur la photo de «Mara», accrochée à son cou comme une amulette.
Ses agissements ont même fini par agacer les autres rapatriés d’Espagne, qui l’ont traité d’indigne. Boubacar Dabo qui déclare habiter le sous-quartier Yamatogne de Grand-Dakar, vers chez l’ancien député socialiste Vincent Mendy, s’est en fin de compte, après plus de 2h de guerre lasse, sauvé vers on ne sait quelle destination pour, dit-il, aller s’asperger d’eau chaude.
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