SAINT-LOUIS - Djibril Ndiaye coupable d’incendie volontaire : Le pyromane écope de 7 ans et 15 millions à payer

La vengeance, dit-on, est un plat qui se mange froid. Djiby Ndiaye dit Zidou en a donné la parfaite illustration après une bastonnade des commerçants du marché central de Louga qui l’accusaient de vol à l’étal de Daouda Diallo. C’était en 2001. Alors pour préparer sa vengeance Zidou alla se procurer de l’essence. Mais le gérant de la première station, trouvant son attitude suspecte, a refusé de lui vendre de l’essence dans une bouteille d’un litre. La deuxième sera la bonne, et il sera servi pour une valeur de 500 francs Cfa.

Le même jour un feu s’est déclaré au marché central de Louga. Ayant eu vent de ce qui venait de se passer le premier gérant de la station dénonça le sieur Djiby Ndiaye à la Police. Interpellé il passe aux aveux, plaidant la vengeance sur le commerçant Daouda Diallo qui, en compagnie d’autres commerçants, l’avait bastonné pour avoir volé à son étal des produits cosmétiques.

Seulement, après avoir reconnu les faits devant les policiers enquêteurs, il revient sur ses déclarations devant le magistrat instructeur pour soutenir que ses premiers aveux lui avaient été extorqués sous l’effet de la torture. Pourtant à l’interrogatoire de première comparution il avait reconnu les faits avant de se rétracter.

Le défilé de plus d’une vingtaine de commerçants devant la barre en disait long sur l’ampleur des dégâts. Tous ont reconnu qu’après sa correction Djiby Ndiaye dit Zidou avait laissé entendre qu’il prendrait sa vengeance. En plus, devant les policiers enquêteurs, le gérant de la station et le pompiste ont reconnu en Djiby Ndiaye la personne qui était venue acheter de l’essence la nuit des faits.

Dès lors, pour l’avocat général, Mbacké Fall, les dénégations de Zidou ne sauraient prospérer car celles-ci n’ont été faites que lorsque l’inculpé a compris la gravité des faits. Par ailleurs, l’enquête de personnalité décrit l’inculpé comme quelqu’un qui a déjà maille à partir avec la justice et que depuis l’âge de 17 ans il a été marginalisé par sa famille, et la société. C’est donc, souligne l’avocat général Zidou, a bien conscience de son acte dès lors qu’il jouit de toutes ses facultés. Et qu’il a volontairement mis le feu à des magasins non habités détruisant ainsi des objets appartenant à autrui, des faits qui sont prévus et punis par l’article 406 du code pénal alinéa 3. L’inculpé, renseigne l’avocat général avait une intention criminelle en détruisant 30 cantines et 20 étals. Par conséquent il a requis une peine de 10 ans de travaux forcés.

A son tour Me Ladji Traoré le conseil de la défense passe au crible le dossier qui à son avis révèle beaucoup d’irrégularités. Même si son client reconnaît s’être battu avec les commerçants personne ne peut affirmer l’avoir vu mettre le feu au marché car souligne-t-il, à deux reprises le marché a pris feu alors que Djiby Ndiaye croupissait en prison. Pour Ladji Traoré, les policiers enquêteurs sont passés à côté de leur affaire car la logique voudrait qu’ils aillent plus loin dans l’enquête avant de demander à la cour d’acquitter purement et simplement son client.

Reconnu coupable d’avoir mis le feu à des magasins non habités détruisant du coup des biens appartenant à autrui Djiby Ndiaye dit Zidou a été condamné à 7 ans de travaux forcés et plus d’une quinzaine de millions de francs à payer à la partie civile en guise de compensation.