La journée d’Oumar Pène Le militant, la star et le chef de famille

Il est 14h à Sacré-cœur 3 ; devant un bâtiment sympathiquement architecturé est assis un jeune homme d’origine guinéenne. C’est là que vit Oumar Pène, lead vocal du Super Diamono. Après une longue interrogation, le gardien daigne enfin appeler Ousmane Faye, le manager de l’artiste. Ce dernier nous invite à l’intérieur de la demeure de Ablaye Ndiaye.

Un petit espace vert conduit à un à couloir, une porte à droite laisse découvrir un séjour chic. Une grande photo de la maîtresse de maison est accrochée au mur. Deux salons en cuir assortis de table basse et meubles de coin, une grande télé extra-plate, un abat-jour est dans l’autre coin. Un ordinateur au fond de la pièce laisse à penser que notre homme est à la pointe de la technologie. Le tout dans un climat douillé ventilé par un Split. Père Pêne n’est pas là. Après quelques poignées de minutes d’attente, il arrive très fun dans son jean et chemise bleu, chaussé de basket, des lunettes de soleil sur les yeux. Tout en sueur et en questionnement. « Alors gaayi na ngeen def ? », nous lance-t’il avant de s’éclipser. Histoire sûrement de faire un petit béco à sa douce moitié avant de repartir. C’est que ce jeudi, le chanteur doit assister à une réunion de plan international en association avec «Save the children». C’est en prélude à la journée de l’enfance. « On y va tout de suite non ? » demande Pène à son manageur. « Bien sûr » répond l’ancien membre de AFSUD devenu le manageur du groupe. C’est la voiture de Madame conduite par monsieur qui va nous mener au just 4 U. Pendant le trajet, la discussion tourne autour de Sarkozy, Ségolène Royal, les journalistes…Bref l’actualité française. Arrivé à son lieu de RV, Baye Pène est Accueilli par Aziz Dieng d’Actions multiples, membre de Plan international aussi. Les présentations se font entre la directrice régionale de « Plan », le représentant de « Save the children » et les autres artistes présents.

Pène et les enfants

Ce fut le moment de passer aux choses sérieuses : un échange de plusieurs heures (de15h à 18h30) sur la traite des enfants. Entre des tournés internationaux et la préparation de la sortie de son prochain album d’inédits prévu « entre fin août ou début septembre », le créateur se consacre à la cause des enfants. En prélude à un concert de sensibilisation contre la traite des enfants, organisé par « Plan international » et « Save the childrens » pour célébrer la journée de l’enfant africain ce samedi, les partis se retrouvent pour une séance de travail. Pour définir les priorités et en faire des messages que l’artiste et parrain de « Toundou Dior » va s’atteler à transmettre. Mais avant, il va sortir le fouet contre les parents démissionnaires. Le chef de famille ne peut pas manquer de tirer sur «les parents qui démissionnent sur l’éducation et la prise en charge de leurs progénitures, alors que ces derniers n’ont pas demandé à naître ». Et Oumar Pène d’expliquer combien ce sujet lui tient à cœur du fait de son vécu. C’est que la star à lui aussi eu une enfance très difficile et que pour lui «s’il a eu la chance de s’en sortir, ça ne serait pas forcément le cas pour tous ces enfants livrés à eux-mêmes dans la rue et exploités par des adultes sans conscience ».

Célébration des fans

17H est passé de quelques minutes, la discussion laisse la pace à la célébration de l’artiste par des fans. Ces derniers n’ont pas raté l’occasion de l’approcher, de lui parler, et d’immortaliser le moment. Même les représentants des ONG organisatrices ne font pas exception. C’est aussi le moment choisi par le rappeur Fata pour enregistrer une séquence avec son idole. Il fait écouter à Oumar Pène la phrase à dire, celui-ci la répète face à la caméra et va vers le groupe qui l’attend de l’autre côté du restaurant. Mais le jeune rappeur à vite fait de l’interpeller. «Père paré goul di ! essai rek la wone». Pène de se retourner vers son fiston, « comment ça ? » après explication, il se rassit et rejoue sa partition avant de chambrer le jeune : « ki! li mou may def loo gnëwë gul » et lui lance toujours sur un ton plein d’humour, « mais boy li may dégg yëp yow la ». Le petit lui répond «waaw ! waaw !man la dé ». Pène reprend, «il paraît que tu as divorcé d’avec celle qui est en France pour épouser celle qui est aux USA». Et à l’autre de répondre, «non je ne me suis pas remarié». La discussion continue encore quelque 2 minutes avant que le coordonnateur de l’événement et de « toundou Dior » n’appelle l’assistance pour la photo de famille. Après quelques aux revoirs çà et là, c’est le retour à la maison.

Pène humoriste

L’artiste réputé très taquin montre cette autre facette de l’homme. Un gars, sur son scooter, habillé en boubou fait l’attraction. « waa ki moom sou mboubëm bi lonkoo si dara lou muy wax », dit l’artiste en rigolant toujours. C’est que Oumar est un homme dont le rire est partie intégrante de la personnalité. D’ailleurs, il nous avoue être fan d’Henri Salvador rien que pour son rire légendaire. Bien au volant, il ne résiste pas à l’envie d’interpeller le motard. Il donne un coup de klaxon, le gars du scooter se retourne, ralentit et reconnaît la star. Avec un grand sourire, il lui fait,« Ah ! bonjour grand ». Celui-ci hésite un peu et le laisse finalement partir. L’ambiance reste rigolote avec des anecdotes et autres rencontres dans la circulation, de fans ou encore d’anciens collaborateurs. Et notre Omso national toujours aussi taquin et sympa de rigoler encore, et encore, et encore. Arrivé chez lui il nous laisse encore au salon. Ah oui, pas question de monter au niveau supérieur où se terre tranquillement sa dame de cœur. Paraît-il que Banna a une peur bleu des journalistes !

Au royaume de Banna

Montée, descente… et le grand revient avec des sandales en cuir à la place des baskets et les lunettes de soleil aussi ont disparu. À partir de ce moment, la journée est presque terminée pour le chef de file du Super Diamono. Il va rester tranquillement près de son cordon-bleu d’épouse pour quelques moments d’intimité assez rares pour l’artiste, en ce moment très sollicité de par le monde. Mais nak, Pène avoue amener souvent dans ses bagages sa « Lamp » pour se sentir un peu comme s’il est à la maison. Interpellé sur sa vie éphémère de polygame, il lance : «Non, ça c’était juste un petit écart, mais moi je suis monogame ». C’est tout ce qu’il a daigné dire sur cette histoire, rien à faire pour en savoir plus. Rien ! Nada ! .«Je préfère en rester là», soutient kor Banna. Mais il a tenu à confirmer au moins une chose. C’est qu’il n’a pas eu d’enfant avec son ex-deuxième, encore moins avec une Gambienne comme ça se dit souvent. Oumar Pène n’a qu’un seul et unique fils… « pour le moment »précise t’il. Sur sa maladie annoncée à tours de bras et de plumes aussi, l’homme en rigole à la limite. Et affirme la main sur le cœur qu’il n’a « ni Diabète, ni Alzheimer, rien il n’a absolument rien ! ». Alors pourquoi avoir perdu tant de poids ? « C’est le sport » soutient le cinquantenaire avant d’ajouter, « mais, moi, j’ai une salle en haut (chez lui) et vous savez qu’à un certain âge , le poids est déconseillé». En tout cas, une chose est sûre : c’est que l’homme avec qui nous avons passé un après-midi entier ne paraît pas malade du tout. Bien au contraire !!!