Les affrontements du 18 octobre entre des partisans de Cellou Dalein Diallo (UFDG) et la police ont fait au moins six blessés. À quelques jours du second tour de l’élection présidentielle, le président de la Ceni, Louseny Camara, cristallise toutes les tensions.
À moins d’une semaine du second tour de l’élection présidentielle, prévu le 24 octobre, la tension en Guinée est encore montée d’un cran. Mardi 18 octobre, de jeunes partisans de Cellou Dalein Diallo, le candidat de l’Union des forces démocratiques de Guinée, ont attaqué les forces de l’ordre dans plusieurs quartiers de Conakry.
Celles-ci ont d’abord répliqué par des tirs de sommation. Puis, voyant que les jeunes continuaient de lancer de pierres en leur direction, ont ensuite ouvert le feu à balles réelles, selon des témoins. Bilan : au moins six blessés, dont trois ont été admis dans une clinique, selon l’AFP.
Ces violences interviennent quelques jours après que des éléments de la garde présidentielle, se disant « caillassés par des inconnus », aient effectué une descente très musclée au siège de l’UFDG, procédant à des arrestations.
Louseny Camara l’indésirable
Le climat délétère qui règne à quelques jours d’un scrutin tant attendu découle de la volonté des deux finalistes - Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé (Rassemblement du peuple de Guinée, RPG) - de contrôler à tout prix la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), malgré leur engagement de former un gouvernement d'union nationale après l'élection. Le parti de Cellou Dalein Diallo a d’ailleurs menacé lundi de paralyser le pays et d'empêcher la tenue du scrutin si le président de la Ceni, Louseny Camara, n'était pas remplacé avant dimanche. Une pétition signée par une douzaine de proches de Diallo et par certains membres de la Ceni l’accuse d’être favorable au RPG et demande son limogeage. Il doit également comparaître ce jeudi 21 octobre devant la justice guinéenne suite à une plainte pour fraude contre lui émanant de l'UFDG.
Interrogé par Jeune Afrique la semaine dernière, Camara, un assureur de 45 ans venu du milieu syndical, se défend vigoureusement de toute allégeance partisane. « Je défie quiconque de prouver que j’ai milité au sein d’un parti politique. (…) J’ai l’habitude des pressions. Et une pétition ne prive personne de ses droits civiques et politiques. » Sa détermination tiendra-t-elle face au risque d’un nouveau report de la présidentielle ? (Avec AFP)
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