Pour Bathily, les populations de cette partie du Sénégal ont déjà le sentiment d'être marginalisées, surtout avec le quota de députés alloué au département de Bakel où les responsables politiques ne sont autres que des transhumants. C'est pourquoi, selon l'émissaire du Front Siggil Sénégal, l'engouement des populations pour le boycott est énorme et, déjà, en ce début de campagne, le climat de déception généralisée en dit long sur l'issue des élections législatives. Pour Abdoulaye Bathily, ‘les résultats du scrutin du 25 février dans la localité ne reflètent pas la réalité politique du département. Même les populations n'en reviennent pas sur la victoire d'Abdoulaye Wade dans une localité où le vainqueur a un mépris certain pour les populations’. C'est pourquoi Abdoulaye Bathily fustige l'achat de conscience flagrant dont ont usé les responsables politiques de la coalition Sopi pour gagner les élections. Le Professeur dénonce, entre autres, ‘les inscriptions massives, frauduleuses, d'étrangers des deux rives du fleuve Sénégal sur la base de fausses pièces d'identité’. Selon Bathily, la moitié des 29 % d'inscrits dans le département de Bakel sont des étrangers qui ont été transportés pour voter pour la coalition Sopi. ‘Les populations ayant compris cette magouille, ont toujours l'amertume au cœur pour avoir été roulées. C'est pourquoi elles attendent impatiemment les législatives pour montrer le vrai visage politique du département’, souligne Abdoulaye Bathily.
En bouclant sa tournée, l'émissaire de la Coalition Siggil Sénégal s'est dit confiant quant à la poursuite de la dynamique de boycott chez les populations. En attendant la réunion d'évaluation du front prévue hier, lundi, Bathily annonce que d'autres actions plus énergiques sont en perspective pour que les Sénégalais comprennent la démarche de la coalition et l'importance du combat que l'opposition est en train de mener. Il se dit d'autant plus surpris par le comportement d'Abdoulaye Wade que ce dernier a bénéficié de tous les avantages, des acquis démocratiques obtenus depuis deux décennies. Abdoulaye Bathily estime, en outre, que ‘le chantage d'Abdoulaye Wade ne passera pas lorsqu'il demande à l'opposition de reconnaître, d'abord, sa victoire avant qu'il ne les rencontre pour discuter’. Et de rappeler que ‘le boycott est une arme qui a toujours porté ses fruits depuis 1990 lorsqu'Abdoulaye Wade, lui-même, en était un partisan convaincu’.
0 Commentaires
Participer à la Discussion