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Politique

ANCIEN PRESIDENT DU SENAT, ANCIEN MAIRE DE KAOLACK : Abdoulaye Diack dit tout

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ANCIEN PRESIDENT DU SENAT, ANCIEN MAIRE DE KAOLACK : Abdoulaye Diack dit tout

Samedi peu avant midi, rue Carnot au centre de Dakar. Un café, une salle à la japonaise, au fond assis dans un coin, un homme, les cheveux un peu blancs, une tenue à l’africaine. Un petit café, une cigarette qu’on grille de temps en temps, une voix de stentor qui s’élève, c’est celle de Abdoulaye Diack. Qui ne se souvient pas de l’ancien président du Sénat, l’éternel maire de Kaolack, compagnon iconoclaste du président Diouf ? Il a résisté au temps dans le discours. «Salut, jeune homme », nous dit en guise de bienvenue ce baron de la politique sénégalaise, ministre sous Senghor et monument du Parti socialiste. «Beaucoup ont voulu me faire parler, mais j’avais pas voulu... », lâche l’ancien maire de Kaolack. Simple et posé, le ton calme, il nous rassure que l’entretien peut démarrer…  

M. Diack, cela fait bien longtemps qu’on ne vous a pas entendu dans les médias. On sait que vous êtes arrivés à militer au Pds, dans quelles circonstances vous avez intégré le Parti démocratique sénégalais (Pds) ?  

Je vous remercie beaucoup et j’ajoute que c’est avec beaucoup d’intérêts que je suis présentement vos interrogations, pour dire mon sentiment sur la situation politique en générale et donner mes appréciations sur ce qui se fait actuellement, tant du côté de l’opposition que celui du pouvoir. Je peux aborder ces problèmes là sans aucune difficulté, parce que j’ai vécu toutes les questions qui se posent dans ces mouvement et partis et je sais à quoi m’en tenir par rapport à tout, bref. Je suis venu au Pds parce que le Président Wade m’avait demandé de venir l’assister dans son travail. Comme j’ai connu Wade il y’ a longtemps et en dehors du Sénégal, on s’est rencontré à Grenoble, où il était un grand patron et il me faisait même des cours d’économie politique. Il était également notre responsable au niveau des associations de sénégalais en France et il dirigeait merveilleusement ces institutions à l’époque. Je l’ai connu à cette époque et évidemment, lorsqu’il me demande de venir l’assister, je ne vois aucune raison de refuser. Je suis venu donc répondre, mais sans poser aucune condition, sans demander quoi que ce soit et sans consulter personne. J’ai fais une déclaration pour simplement dire à mes amis et à ceux qui m’écoutent que si vous voulez faire de la politique, venez au Pds appuyer le Président Wade, l’aider à réaliser son programme. Voilà comment je suis venu et je n’ai rien eu, au contraire, j’ai subi à l’époque, beaucoup de problèmes. Parce que j’avais mis à la disposition du Pds tout mon argent et tous mes biens.  

Donc on peut dire que le Pds ne vous a pas apporté grand-chose au contraire, il vous a ruiné…  

Oui on peut dire que le Pds m’a ruiné en dehors de Wade qui, de temps à autre, faisait des gestes pour moi, le Pds m’a totalement ruiné. Parce que les gens qui étaient du parti et qui avaient peur de moi m’ont combattu systématiquement et d’une manière très dure. Mais j’ai accepté ces combats que je considérais d’ailleurs pas comme des combats, parce que je ne recherchais rien, en dehors d’aider le Président Wade pour qui j’ai beaucoup de respect, de sentiments et d’admiration pour ce qu’il fut dans la politique et ce qu’il a été à l’époque où il s’opposait au Président Senghor.  

Et à quand remonte votre dernière rencontre avec le Président de la République ?  

(Long soupir) Ouh ! Cela date de longtemps et nous nous sommes vus deux fois et on n’a pas été d’accord jusqu’au moment où il m’a demandé de rester tranquille. Il m’a dit qu’il me suivait et qu’il s’occuperait de moi etc.  

Sur quoi étiez-vous en désaccord, sur Kaolack…sur la gestion du pays ?  

Oh, sur le tout. Wade est un libéral et moi socialiste. Vous savez, il y’ a un problème dés le départ. Par ailleurs, il a crée son parti qu’il dirige et qu’il connait bien mais moi, je ne faisais pas partie des gens avec qui il a crée son parti, donc il y’avait une différence d’appréciation à nos deux niveaux, c’est tout. Mais, j’avais pris l’habitude de lui dire la vérité quoi qu’il m’en coûte. Je lui demandais toujours si je pouvais m’entretenir avec lui en toute franchise et il me l’accordait vraiment. Et à chaque fois, je lui disais aussi la vérité. Est-ce que ces vérités étaient bonnes à dire ou non, l’essentiel est que je lui disais ce qu’il en est et c’est tout.  

On a vu que depuis que vous avez pris du recul, le Pds n’a plus gagné Kaolack…  

Voyez, c’est contre ma nature que de me jeter des fleurs, mais il est vrai que sans moi, il est difficile de gagner Kaolack. Si je n’apporte aucun concours, il est difficile de gagner Kaolack. Dés le début, Kaolack n’avait rien et les gens que j’avais trouvés là-bas n’étaient pas des responsables à ma dimension. Moi je suis un grand responsable du Parti socialiste et je contrôlais toute la région. Les gens que j’ai trouvés étaient certes des militants du Pds, mais pas des militants au vrai sens du terme, parce qu’ils n’étaient pas en contact permanent avec la base et avec les populations. Ils n’étaient pas combatifs et ils avaient pris l’habitude d’être battus par moi à chaque élection depuis des années. Finalement, ils ont baissé les armes et certains ont essayé en vain de s’opposer à moi. Quand je suis venu au Pds, j’ai trouvé quelques comités dont j’ai relevé le nombre jusqu’à 400, alors qu’on n’avait même pas 100. J’ai du arrêter, sinon j’aurai pu transformer toute cette région en Pds. Maintenant je me repose, mais il y’ a une chose qui me chagrine…  

Après l’annonce de sa candidature, le Président de la République bat le rappel des troupes. Pensez-vous qu’à son âge, il peut aller à des élections et est-ce que l’entourage qu’il est en train de forger peut  le conduire à la victoire en 2012 ?  

La victoire en 2012 ne se prépare pas comme on est en train de le faire au niveau du palais. Je suis très clair, les hommes qui sont au palais autour du Président ne peuvent pas le faire gagner. Je suis affirmatif et je pense qu’il sera très difficile de me démontrer le contraire, puisque nous connaissons tous ce pays. Combien de gens ont trompé le Président et qui avaient des milliers d’électeurs. Le Président les a financés et ils sont partis sans rien lui apporter. Cela n’a pas empêché que le Président soit battu à Thiès et dans d’autres secteurs. Nous à Kaolack, on n’a rien pris, on nous a rien donné et nous nous sommes battus comme on pouvait, sachant qu’on pouvait gagner ou perdre. On n’a couru le risque de perdre et on a perdu. Maintenant, pour l’entourage du président, je n’aime pas parler des personnes, mais je ne suis pas un opportuniste. Je ne suis pas en quête d’un poste ministériel, j’en ai pas besoin et donc je n’ai aucun intérêt à mentir à Wade et je ne le ferais jamais. Je préfère toujours lui dire la vérité, puisqu’il me connait et il sait que je n’ai pas changé. Cependant, je souhaite que Wade gagne quand même. Je sais qu’il le peut s’il change un peu de méthode dans les consultations. Il se réveille et appelle d’aucun pour les consulter, alors que certains que je vois parler à la télé ne représentent rien dans ce pays. Alors, je frémis quand je les entends mentir au président de manière très décontracté. Ils disent que Wade va gagner, mais il va gagner quoi.  

Vous n’avez pas l’impression que Wade est pris en otage ?  

Si, j’ai le sentiment que le président quelque fois n’est pas maître de ses actes. Pourquoi, par exemple, nommer le président du conseil économique et social avant même la création de l’institution ? Et pourquoi choisir quelqu’un qui a été battu à plate couture à Saint Louis ? Qu’est ce qu’il peut apporter celui-là, il occupe le poste, il en bénéficie mais il n’apportera rien au président aux élections, moi je le sais. Donc, pourquoi compter sur ces gens là ? Y’a en d’autres qui lui disent qu’ils sont forts à tels endroits et qu’ils peuvent même se présenter comme candidat, alors que je sais que leur force ne dépasse pas un carré de maisons. Pourquoi ces gens là peuvent-ils faire peur à Wade ? Par ailleurs, la plupart des ministres actuels sont des jeunes qui n’ont aucune expérience et ça se voit d’ailleurs dans l’administration des biens du peuple. Mais en dehors de ça, il y’a une personne que je félicite et qui m’intéresse beaucoup parce qu’il est très courageux et c’est l’un des rares à dire à Wade la vérité, c’est Pape Samba Mboup son chef de cabinet. Celui-là c’est un homme de vérité et je l’admire beaucoup. Lui il travaille dans la seule optique de faire gagner Wade et rien d’autre et c’est pourquoi je l’applaudis et je crois à ce qu’il fait. Pour les autres, c’est des gens qui viennent s’agiter. Moi quand j’ai quitté le Ps pour soutenir Wade, j’ai vu beaucoup de gens qui sont venus rallier le Pds rapidement, mais Wade n’a pas pris le temps d’étudier s’ils méritent qu’ils les prennent ou pas. Certains sont nommés députés, ministres ou sénateurs, alors qu’ils ne valent plus rien. J’en connais qu’on appelle ministres alors qu’au temps du Ps, ils n’osaient même pas aller à une réunion officielle. Il fallait que j’y aille pour déblayer, pour qu’ils viennent ensuite. Ces gens là, ils ne peuvent rien gagner.  

 

«Idrissa Seck  m’a reçu après on a discuté et j’ai su que c’est un garçon sérieux qui mérite d’être encouragé»  

Comment analyser vous le retour d’Idrissa Seck et la nouvelle Alliance Sopi pour Demain ?  

Cela n’a pas été complètement mûri, parce qu’il y’a eu beaucoup de réserves, de sous-entendus, de non dits qui sont restés entre le président Wade et Idy. Maintenant, c’est à eux de voir comment résoudre leur affaire, mais moi ça ne m’émeut pas outre mesure. Idy c’est comme un autre, il est brave et plus courageux que beaucoup d’autres. Mais, il y’a des problèmes qui n’ont pas été réglés pour qu’Idy puisse jouer son rôle correctement et il faudra attendre de voir s’il va accepter d’affronter ces problèmes là, cela reste à voir. Je n’ai rien contre lui et j’étais le premier à le dénoncer au sein du Pds quand il le fallait. Mais, il ne m’en a pas voulu, il m’a reçu, après on a discuté et j’ai su que c’est un garçon sérieux qui mérite d’être encouragé. Pour le reste, l’opposition n’a pas une attitude d’opposition. Ils n’ont pas un programme de combat politique qui pourrait venir à bout de Wade. Ils passent toujours à côté et ils se perdent dans des futilités. Je pense qu’il leur faut un plan, une décision et un engagement pour se battre. Le pouvoir, il faut l’acquérir par de hautes luttes, on n’a jamais vu un pouvoir servi sur un plateau d’argent. Quoiqu’on dise, Wade s’est bien battu pendant longtemps depuis Senghor. Moi, je fais partie des premiers qui avaient dit à Senghor de laisser Wade créer son parti parce qu’il le méritait. J’étais seul avec Senghor à Conakry, nous étions deux et il m’avait demandé mon avis. Je savais que Wade allait se battre, parce que je le savais depuis Grenoble qu’il savait se battre.  Maintenant qu’il est au pouvoir les gens sont pressés qu’il parte, d’autres veulent qu’il reste. Pour les uns, si Wade part ils sont morts parce qu’ils auront des comptes à rendre, à moins qu’ils quittent le pays, pour les autres, s’il reste ils n’auront plus jamais le pouvoir. Malheureusement ils ne peuvent pas le faire quitter. Y’a eu tellement d’erreurs politique que Wade fait, mais personne n’a su l’exploiter pour le faire partir. Il manque beaucoup de choses à l’opposition pour réussir cette tâche.  

Et votre ex-camarade  Ousmane Tanor Dieng ne peut-il pas y arriver ?     

Je n’aime pas trop parler des gens, mais Tanor ne peut pas battre Wade, ce n’est pas possible. Quel est le dossier de Tanor pour battre Wade ? Qu’est ce qu’il a fait dans ce pays ? Qu’est ce qu’il a même apporté à Diouf en 2000 ? Les socialistes actuels devraient réfléchir davantage pour savoir ce qui s’est passé réellement. Mais ce qui s’est passé réellement, nous sommes 4 ou 5 à le savoir, mais moi je ne le dirais pas parce que j’ai un secret d’Etat. Mais tout le monde sait que je n’ai pas été content des élections, Tanor le sait et j’avais dit à Diouf qu’il allait perdre les élections bien avant la tenue. Mais Abdou Diouf est resté un ami et il est resté très simple.  

Justement vos rapports avec Diouf ça se passent bien, vous avez son numéro ?  

Oui nous avons de bons rapports. J’ai son numéro et je l’appelle quand je veux. Il me touche et je le touche, mais on parle d’autres choses que de politique, mais lui, il a le sentiment qu’il doit laisser la politique de côté. C’est un homme que j’admire beaucoup, parce qu’il est fidèle à ses idées, il est très courageux et tenace, il agit méthodiquement et il sait où il va. Tout cela fait de lui un homme d’Etat hors pair.  

Il ne vous a pas voulu d’être allé au PDS ?  

Non du tout. Je pense qu’il a vu que j’avais raison de quitter le Ps pour aller au Pds. Et que je ne pouvais pas rester au Ps tel qu’il était. Effectivement, je ne pouvais pas rester et m’accrocher toujours avec Tanor au comité central ou au bureau politique ça n’avait pas de sens. Même si je ne suis pas content de lui, je ne pouvais rester pour le mettre à nu pendant qu’il dirigeait le parti. Mais actuellement, l’opposition a un grand problème parce qu’ils doivent choisir un candidat pour les représenter aux prochaines élections.  

«Diouf pense qu’il a vu que j’avais raison de quitter le PS et d’aller au PDS. Et que je ne pouvais pas rester au PS tel qu’il était. Effectivement je ne pouvais pas rester et m’accrocher toujours avec Tanor au comité central ou au bureau politique »  

Vous ne pensez qu’ils peuvent y arriver ?  

En tout cas à la manière dont ils veulent le régler, ils vont y arriver difficilement, alors qu’il y’a des voies plus simples pour régler le problème, au lieu de se réunir tout le temps autour de cette question. Mais ce n’est pas mon affaire.  

On va revenir au Pds. Le président a fait appel à Macky Sall, pensez-vous que cela a été une bonne chose de le faire partir ? Et si vous aviez à conseiller Macky, qu’alliez vous lui dire ?  

Ecoutez je vous ai dit que je faisais parti des premiers qui ont vu Macky quand il a quitté le président. Je suis allé chez lui et j’ai dit au gendarme note que je suis là au cas où il allait rendre compte à la présidence, mais moi je ne me cache pas. J’ai discuté avec Macky, pour le convaincre, mais il m’a dit «président je vous respecte beaucoup, mais c’est trop tard». Qu’est ce que je voulais faire ? Comme d’habitude quand quelqu’un a des problèmes avec Wade j’allais le voir, en mon nom personnel, pour lui donner des conseils et lui dire que ce n’était pas bien de se séparer. Mais y’a en qui m’écoutent et d’autres ne m’écoutent pas. Je l’ai fais avec beaucoup de gens sans que Wade le sache. Ces gens sont revenus et personne ne sait que c’est moi qui les ai convaincus. Pour Macky, je crois que c’est un peu tard et si les gens s’en mêlent encore pour lutter contre Macky, ça devient plus compliquer. Y’a beaucoup de gens qui appuient Macky et qui sont dans l’ombre, certains sont même dans l’entourage de Wade. Mais ceux que j’ai vus à Fatick ne peuvent pas lutter contre Macky et le gagner. Il faut que Wade cherche d’autres personnes plus solides et bagarreuses pour faire bouger Macky. Et Macky est convaincu qu’il a un avenir réel dans ce pays et c’est difficile de le faire changer. Je suis actuellement à Dakar et je souhaite me rendre à Kaolack de temps à autre. Peut être que j’ai des idées bien précises sur Kaolack, que je vais essayer de relancer avec des amis comme Séngane Mbaye avec qui je travaille depuis 6 mois. Nous voulons lancer quelque chose qui fera sursauter les Kaolackois.  

On peut savoir de quoi il s’agit parce qu’il y’a la rumeur comme quoi Abdoulaye Diack est candidat à la présidentielle, vous confirmez ?     

Non je ne peux pas être affirmatif tant que Wade est candidat. D’autre part, je ne suis pas intéressé par la présidence. Je me contenterai de peu et puis j’ai tellement vu et revu, je ne suis pas prêt à retourner dans ce carcan où les gens sont prêts à mentir,  flatter et trahir pour des postes. Je suis plutôt intéressé par l’honneur du pays et qu’on donne à Kaolack ce qu’il mérite. Kaolack n’a rien reçu de Wade, sinon un ministre d’Etat chargé des femmes ou je ne sais quoi à qui on vole toujours ses attributions. Wade ne devait pas faire ça et je ne parle pas du premier ministre parce qu’il n’est pas de Kaolack. On a Ndeye Khady Diop, qui est toujours combattu alors qu’elle est fidèle à Wade. On la compare à une dame qui vient je ne sais d’où, qui est entré par force chez Wade, ce n’est pas pareil. C’est la politique qui veut de Ndeye Khady et non le contraire et il faut que Wade arrive à faire cette différence. Quant à moi j’aiderai Ndeye Khady à ma manière.  

Donc vous restez au Pds ?  

Pour le moment, disons en attendant ma décision ultérieure que je vais prendre. Il se pourrait que je quitte le Pds, je ne suis marié à rien. Il se peut aussi que je reste pour fortifier Wade. Mais le chemin qu’il est entrain de suivre n’est pas bon. Wade ne devait pas accepter ces dîners là avec des individus qui ne respectent rien, qu’on met dans la presse et que des gens regardent en riant. Alors que s’il se retournait un peu vers le peuple et observer le train de vie des sénégalais au plan économique, il ferait attention.  

Donc selon vous le pays va mal ?  

Economiquement le pays va mal, il faut le dire. Il ne sert à rien de dire à  Wade que tout va bien, alors que c’est faux. Wade a pris admettons la région de Thiès il veut en faire quoi, une région industrielle ? Et Kaolack alors. Wade dit qu’il veut voir Macky, tout le monde le dit. Imaginez un premier ministre qui parcourt les régions pour dire qu’on va réélire Wade, alors qu’il a un travail quotidien à faire. Le président est surchargé au lieu de le seconder, il parcourt les régions, alors qu’on est à deux ans des élections. A deux ans de la présidentielle on parle d’élections, ce pays est à l’abandon.  

Et que dites vous de l’agriculture ?  

Vous savez on n’a pas les éléments pour une bonne agriculture. Les ministres aussi ne disent pas la vérité. Donc, dans une campagne arachidière, il y’ a beaucoup de choses qu’on ne dit pas. On ne peut pas prendre des projets qui sont nés avec Wade, pour dire que Thiès est la meilleure des régions. Je ne veux pas être trop long, je garde beaucoup de choses. Pour le moment, je ne suis pas du staff de Wade, pour le moment j’attends un autre moment opportun et quand il le faudra je sortirai un autre morceau sur la vie politique.  

« Wade il est plus généreux que Diouf ou Senghor. Il peut lui arriver de faire des gestes sans déduire les conséquences. Wade en faisant ces gestes ne cherche rien en retour. Il donne et il oublie, il est comme ça. »  

Il y a eu beaucoup de scandales depuis 2000, la dernière c’est l’affaire Ségura, l’Anoci n’est pas encore réglée, quelle lecture en faites vous?  

Moi je ne suis pas comme certains qui critiquent à outrance. Je connais Wade, il est plus généreux que Diouf ou Senghor. Il peut lui arriver de faire des gestes sans déduire les conséquences. Wade en faisant ces gestes ne cherche rien en retour. Il donne et il oublie, il est comme ça. Il ne faut pas que les gens l’attaquent à longueur de journée pour sa générosité. Par contre, il y’a des scandales plus graves que ça, par exemple, je vois un ministre des finances qui se lève pour dire j’ai payé toutes les dettes du Sénégal, alors que ce n’est pas vrai. Et maintenant, il dit que nous ne pouvons pas payer toutes les dettes. Qu’est-ce que c’est que ces histoires. Il ment mal et le fait est qu’il est resté trop longtemps dans ce ministère, qu’il ne sait plus à quoi s’en tenir. Il y’a aussi le cas de la Sénélec, si Wade veut trouver des solutions, il faut qu’il change les gens qui sont à la Sénélec. Même s’ils sont puissants et qu’ils sont ses amis personnels, il y’a assez de postes qu’il peut leur donner. Pour Samuel Sarr, je n’ai rien à dire sauf qu’il est vraiment égoïste. Et tant que Wade ne cherche pas d’autres têtes pour diriger la Senelec qui est mal géré, il y’aura toujours des problèmes.  

Et les travaux de l’Anoci et le livre de Latif Coulibaly ?  

Vous savez en tant qu’homme d’Etat, je pense qu’il est difficile de faire des réalisations d’une telle dimension, avec des milliards, sans qu’il y’ait des erreurs. L’expérience d’homme d’Etat montre que quand on gère des budgets aussi importants, il y’a quelque part des entorses. Je crois que c’est une erreur que de chercher à nier l’évidence que tout le monde voit et c’est le reproche que je fais aux gens de l’Anoci.  

Qu’est ce que vous pensez de Karim avec les ambitions qu’on lui prête ?  

J’aime bien le petit Karim que je n’ai jamais vu d’ailleurs. Mais son problème est un peu complexe. J’étais peut être le premier à suggérer à Wade de nommer son fils. Nous étions trois, Wade, un autre et moi. Je lui ai dit prend ton fils pour te succéder demain et te pardonner, parce que les gens que j’ai vu là, ils ne te pardonneront jamais, ceux qui sont avec vous comme ceux qui sont contre vous. A la fin, les gens qui sont avec vous vont dire que tu es un traître, et ceux qui sont contre vous, vont dire que Wade paye tes dettes et tu seras embêté. Mais si tu prends ton fils, il te défendra jusqu’au bout. Mais je me suis arrêté à ça, Wade ne voulait pas et il m’a dit «Abdoulaye, ne me crée pas de problèmes, j’en ai tellement». Mais là où il s’est trompé, c’est que quand il a repris le dossier de Karim, il devait m’appeler parce que c’est moi qui lui avais fait la suggestion.  

Et vous croyez que c’est une bonne chose ?  

Ah non je ne dis pas que c’est une bonne chose, parce que je n’ai pas été mêlé à ça, s’il m’avait appelé, j’allais lui dire faites ceci et cela et Karim aurait pu arriver à bon port si on l’avait bien piloté. Mais on ne l’a pas fait, on a mis des gens à ses côtés qui le  flattent juste pour bouffer l’argent. Le gosse peut avoir de bonnes idées, mais il est mal entouré. Et il y’a  aussi que les anciens du Pds ne veulent pas de lui. Ils le gèrent pour savoir qu’est ce qu’il faut en faire demain. Pendant ce temps, le garçon le garçon se démène avec de petits techniciens, mais il lui manque une équipe politique, des gens qui peuvent lui parler en toute franchise. Aussi, vouloir conquérir le pays serait pour lui une bataille perdue d’avance.   

Et si Wade vous appelle pour vous demander de manager son fils, vous accepteriez ?  

Oui oui, j’accepterais parce que je suis un homme d’expérience et je sais quelle est la solution. Maintenant je ne voulais pas parler, mais j’attendais de voir Sengane pour qu’on parle ensemble, mais quand il verra l’interview ça lui donnera des idées sur ce que nous sommes en train de préparer et qu’on prépare minutieusement. Et je tiens encore à préciser que les kaolackois sont profonds et ne peuvent se passer de moi.  

 

«J’ai toujours dit qu’un seul peut réussir demain et c’était Moustapha Niasse. Il peut parfaitement être le candidat de l’opposition et il a les compétences pour être président »  

Qu’est ce Monsieur Diack fait de ses journées, est ce que vous allez à Kaolack, est ce que voyez toujours vos militants ?  

J’ai toujours mes militants, j’ai de bons des rapports avec eux. Soit je vais à Kaolack où à Dakar, mais  souvent c’est eux qui viennent, parce que je n’ai pas les moyens que j’avais pour satisfaire leurs besoins, hors Kaolack est dans une situation tel que si tu vas là-bas tu as pitié. Tu verras des gens se battre pour 1000francs, d’autres n’ont pas le repas de midi etc. Il y’ a des chômeurs et des gens qui font des choses qu’ils ne devraient pas faire s’ils étaient dans de bonnes conditions. Le procureur peut condamner un gosse sans savoir que ce dernier a commis un forfait juste pour donner à manger à sa mère. C’est pénible et c’est pourquoi j’ai dis que je vais me sacrifier pour eux. J’attends qu’on me rembourse beaucoup de choses qu’on me doit, pour que je puisse les venir en aide.  

Pour revenir à la candidature de l’opposition, pensez-vous que Moustapha Niasse puisse faire le poids ?  

Au-delà des informations, j’ai toujours dit qu’un seul peut réussir demain et c’était Moustapha Niasse. Il peut parfaitement être le candidat de l’opposition et il a les compétences pour être président. Je ne sais pas maintenant ce que les sénégalais en pensent et Dieu seul sait qui va être le prochain président du Sénégal. Mais si on regarde les critères, Niasse a un bon profil et peut être un bon président de même que Bathily.  

Si vous aviez à savoir entre Niasse et Tanor ?  

Ah là  je ne peux rien dire parce que j’ai des amis au Ps. Les Khalifa Sall et tout ça, à mon avis, c’est les cadres de demain du Ps, ils sont bien formés. Khalifa peut diriger beaucoup plus que le parti socialiste actuel. Vous risquez de me faire parler, mais écoutez moi je suis de tout cœur avec Niasse. Est-ce qu’il va pouvoir passer je ne sais pas. Il n’est pas facile de battre Wade, pour le battre il faut connaître certaines choses. 

Comme quoi ?

Ah je ne le dirais pas (Rires). Mais je sais qu’il faut connaître certaines filières et il faut abandonner ce qu’il fait actuellement pour revoir tout son dispositif et le corriger. Sinon, il va les battre encore et toujours les battre. Il va prendre tous les suffrages de la brousse et les laisser avec les villes. Il aura toujours la majorité.  



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