Des voix discordantes, au sein de la majorité présidentielle, commencent à s’élever pour fustiger le projet émis par certains libéraux de supprimer le second tour de l’élection présidentielle de 2012. Le bureau politique du mouvement populaire socialiste (Mps/Selal), qui s’est réuni en début de semaine, sous la présidence de son secrétaire général, le député Mamadou Bamba Ndiaye, s’est catégoriquement opposé à ce projet. ‘Le bureau politique du Mps/Selal exprime son désaccord total avec cette proposition’, renseigne le communiqué final qui a sanctionné cette réunion. Et si Mamadou Bamba Ndiaye et ses camarades s’opposent à un retour en arrière, c’est-à-dire à un retour à un scrutin majoritaire direct à un seul tour, c’est parce que selon eux, une telle révision, substantielle, de la procédure de choix du président de la République devrait faire l’objet de concertations préalables avec tous les acteurs politiques, y compris ceux de l’opposition. ‘Or, même au niveau de la majorité présidentielle, aucune concertation, ni aucune information préalable n’est enregistrée à notre connaissance. C’est uniquement par voie de presse que nous avons appris cette proposition’, note le communiqué, qui ajoute qu’une suppression du deuxième tour signifierait un recul démocratique par rapport à l’alternance du 19 mars 2000. En outre, poursuit le Mps, ‘cette éventualité est interprétée par de larges couches de la population comme un aveu d’impopularité du régime en place et une volonté de confiscation du pouvoir’.
Compte tenu de toutes ces raisons, le bureau politique du Mps/Selal en appelle ‘solennellement’ au président de la République, Abdoulaye Wade, pour que suite ne soit pas donnée à cette proposition. Par ailleurs, Mamadou Bamba Ndiaye et ses camarades invitent tous les partis de la majorité présidentielle à s’investir pour le rejet de cette proposition ‘inopportune’, dont l’adoption serait, à les en croire, une erreur politique impardonnable. En définitive, le Mps/Selal, qui affirme vouloir aller à l’élection présidentielle de 2012 avec le système électoral actuel, soutient qu’il acceptera, en toute démocratie, le verdict populaire, quel qu’il soit.
Pour rappel, Aliou Sow, l’actuel ministre des Collectivités locales, chargé de la décentralisation et ancien responsable de l’Ujtl, a déclaré récemment vouloir la suppression du second tour de la présidentielle pour, entre autres raisons, permettre à l’Etat de faire des économies.
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