Le Sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci) approche, les doutes sur la livraison des travaux à temps, s’installent. Mais, des contradictions sont notées dans les déclarations des uns et des autres, hier, en marge de la réunion des ministres des Affaires étrangères du groupe africain de l’Oci. Si Me Wade croit ferme pouvoir terminer ses chantiers à temps, à l’Anoci on commence à faire croire qu’il n’y a pas de lien entre le Sommet et les infrastructures.
Les déclarations autour de la tenue du Sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci) sont sombres et contradictoires. En ce qui concerne la réalisation des infrastructures routières et hôtelières. Les chantiers seront-ils prêts d’ici le mois de mars prochain pour accueillir la Oummah islamique ? Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, y croit et rassure les ministres des Affaires étrangères des 16 pays membres du Groupe africain de l’Oci qu’«il ne doit pas y avoir de souci à se faire. Le Sénégal le fera dans de meilleures conditions». C’est que, dit-il, «c’est l’état des travaux qui fait (douter), mais tout sera prêt à temps». Quand c’est le chef de l’Etat, la voix la plus autorisée qui le dit et qui, en le rappelant, s’en soucie. Sans l’avouer, c’est parce que les infrastructures doivent être réceptionnées avant ledit sommet.
Pourquoi, alors, certains membres de l’Agence nationale pour l’organisation du sommet de l’Oci (Anoci) veulent dire le contraire. Un d’entre eux, en la personne de Cheikh Diallo, a confié, hier, en dépit de la déclaration de Me Wade, que «la tenue du Sommet ne dépend pas de la finition des infrastructures. C’est juste un prétexte pour construire des routes», laisse-t-il entendre. Avant de poursuivre : «Il n’y a aucun lien entre les chantiers et le Sommet.» Si c’était le cas, le Président allait-il tenter, avec autant de soif de convaincre et tant d’insistance ? Cela est d’autant plus étonnant que le ministre des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, a informé ses homologues que le chef de l’Etat est disposé à (leur) faire visiter les chantiers de l’Anoci, demain (aujourd’hui). N’est-ce pas pour rassurer sur l’évolution des chantiers ? Sinon le directeur exécutif de l’Anoci, Abdoulaye Baldé, ferait-il, à son tour, le bilan des infrastructures, projeté sur Powerpoint. Plus clair encore, un des objectifs de ces infrastructures «de dernière génération», c’est de faciliter la mobilité des dakarois lors du Sommet de l’Oci.
Par ailleurs, le Sénégal, hôte du monde de la Oummah islamique Cheikh Tidiane Gadio semble confronté à des yeux jaloux de certains membres du Groupe africain. La leçon de diplomatie de M. Gadio n’y est pas pour rien. Pour «remettre» les choses à l’ordre, il explique : «Pour avoir organisé le Festival mondial des arts nègres, en 1966, qu’il va rééditer en recevant plus de 2 000 participants, les sommets de l’Oua, entre autres, le Sénégal a, donc, un Cv riche pour réussir ce rendez-vous.»
Si le ministre des Affaires étrangères répète que «le Sénégal fera de son mieux, une garantie de sécurité à 100 % n’étant pas possible, le reste appartient au bon Dieu». De quoi faire rappeler au ministre d’Etat ivoirien, Youssouf Bakayako, que c’est une responsabilité qui engage la réputation du Sénégal et, celle de l’Afrique, en général. Pour ce faire, estime M. Gadio, il faut des ajustements mentaux.
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