La Commission électorale nationale autonome (Cena) «attire l’attention des autorités chargées de l’organisation des élections sur l’urgente nécessité de trouver une solution à la situation du fichier électoral des Sénégalais de l’extérieur».
C’est dans un communiqué adressé à la presse, hier, que la structure qui veille sur la transparence et la régularité des élections signale que ce fichier n’a pas encore été envoyé aux électeurs résidant à l’étranger.
«Par manque de coordination, les 270 418 cartes produites par la direction de l’automatisation du fichier (Daf) et les listes provisoires de l’étranger n’ont pu être acheminées par le ministère des Affaires étrangères, faute de crédits prévus à cet effet.» Ce ministère chargé de l’organisation des votes à l’étranger «a reconnu avoir rencontré des difficultés dans le pilotage du processus», d’après le communiqué de la Cena. Ainsi, les listes et les cartes qui étaient au niveau de ce ministère ont été «réexpédiées» au ministère de l’Intérieur.
Mais, la réaction des partis de l’opposition sur ce manquement des autorités n’épargnent pas la Cena. Khalifa Sall du Parti socialiste (Ps), Massène Niang du Mouvement pour le socialisme et l’unité (Msu), comme Ousmane Badiane de la Ligue démocratique (Ld/Mpt), trouvent que la Cena devraient «d’abord s’occuper des problèmes du processus à l’intérieur du pays». D’ailleurs, Khalifa Sall croit savoir que «c’est pour se faire bonne conscience que la Cena a écrit ce communiqué». En effet, poursuit-il, la Cena n’a pas été au rendez-vous. Le constat des responsables de l’opposition est qu’elle est restée muette sur les problèmes relevés dans la distribution des cartes à l’intérieur du pays. Maguette Thiam du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) note que «les autorités n’ont jamais pris une mesure sérieuse pour régler le problème que constitue la distribution des cartes». «Ce n’est pas que de l’incompétence ; il y a une volonté manifeste de semer la confusion.» Massène Niang ne comprend toujours pas les raisons qui poussent les autorités à maintenir le flou sur le processus. Là où Maguette Thiam, pour sa part, y voit «une volonté du régime d’organiser une fraude électorale». Ainsi, pour lui, l’autorité veut exclure du prochain scrutin les Sénégalais hostiles à son régime.
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