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Politique

ENTRETIEN AVEC... Pr Madior DIOUF, secrétaire général du Rnd : «A part des combinaisons politiciennes, Wade n’a pas beaucoup de compétences »

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ENTRETIEN AVEC... Pr Madior DIOUF, secrétaire général du Rnd : «A part des combinaisons politiciennes, Wade n’a pas beaucoup de compétences »

Reçu dans les locaux du Quotidien mardi dernier, Madior Diouf, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (Rnd), membre de la coalition And Siggil Senegaal revient sur le bilan de l’Anoci (Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique), présenté par son directeur exécutif, Abdoulaye Baldé. Pour Madior Diouf, ce dernier doit se soumettre au contrôle, ne serait-ce que pour se préserver car, argumente-il, «il doit comprendre qu’il n’est pas le fils biologique de Wade».

L’actualité recommande que l’on revienne sur l’Anoci avec la sortie de son directeur exécutif, Abdoulaye Baldé, faisant son bilan de l’organisation. Ne pensez-vous pas que cela est une réaction aux multiples interpellations de l’opposition ?

Il est souhaitable en démocratie que les réactions de l’opposition, et plus exactement celles des citoyens, soient entendues. Si cela déclenche des correctifs, c’est cela qui est souhaitable. Maintenant, il faut d’abord que le contribuable sénégalais sache combien on lui a pris avant de dire que son argent sera remboursé. Autrement dit, le bilan n’a pas été fait. Au-delà des déclarations et du comportement autoritaire de Me Wade, le bilan n’est pas fait. Le citoyen a le droit de savoir, de contrôler et d’apprécier comment son argent a été utilisé. Il faut qu’on sache combien cela nous a coûté ! Qu’on ne nous dise pas qu’il y a de l’argent qui est entré et qui n’a rien coûté au trésor public. C’est de l’escroquerie ! L’argent qui vient de l’extérieur, c’est aussi celui du pays. Qu’on l’ait dépensé sans qu’il y ait une loi de finances rectificative est une faute. Et qu’on s’en glorifie au point de vouloir dire qu’on a du mérite n’est pas acceptable. Cet argent doit être mis dans le budget général, et ensuite affecté par les élus qui ont le pouvoir de décider de l’orientation des grandes masses de crédits. C’est un problème pour le citoyen sénégalais. Le bilan (il s’agit de celui de l’Anoci : Ndlr) ne consiste pas à prendre la télévision et à faire des déclarations ; il y a des voies de bilan qui sont crédibles. Le pays s’endette et va payer. Nul n’a le droit dire qu’il apporté de l’argent et ça n’a rien coûté au Trésor public ; c’est de l’escroquerie.

Justement, qui doit faire le bilan ? M. Baldé, lui, dit qu’eux (les gens de l’Anoci) n’ont que 15 à 17 milliards comme des frais de fonctionnement. Qui a alors géré l’argent ?

C’est amusant ! Même ainsi, l’Etat a établi des moyens de contrôle pour les dépenses publiques. Même si c’est pour aller acheter du papier pour faire fonctionner une photocopieuse, il faut que les prix soient contrôlés. Tout ce qui est fonctionnement se contrôle. Mais, Me Wade a créé une situation à des jeunes gens, des cadres sénégalais au point qu’ils en viennent à ne pas savoir que tout ce qu’ils font doit être contrôlé.

M. Baldé est un docteur en Finances publiques, ce serait grave qu’il ignore certaines règles élémentaires de procédure…

Il a un niveau de formation correcte, mais ce qui apparaît très nettement, c’est qu’on les (les gens de l’Anoci : Ndlr) a mis dans une situation telle qu’ils pensent qu’ils ne doivent de compte à personne. Mais, cela est très grave dans une République ! Lui, M. Baldé, il n’est pas un fils biologique ; il devrait se poser des questions et savoir que tout ce qu’il fait comme dépenses doit être contrôlé.

Pourquoi faites-vous ce rapport avec le terme «fils biologique» ?

Parce que son chef dans l’Anoci, c’est le fils du président de la République. Nous savons que l’Assemblée nationale voulait savoir comment l’agence fonctionne ; or, ça a amené des histoires au point qu’il y a eu les comportements les plus extraordinaires entre chef d’Etat et le président du Parlement dans une République.

Quand vous dites qu’il n’est pas le «fils biologique» est-ce que ce n’est pas pour dire que le «fils biologique» serait protégé ?

Cela ne veut pas dire qu’il en a le droit. Mais lui (Abdoulaye Baldé, secrétaire exécutif de l’Anoci : Ndlr) qu’est-ce qui peut fonder qu’il commette des erreurs de cette nature ? Il n’est pas dans une situation de nature à l’induire en erreur. Mais, l’autre (Karim Wade, président de l’Anoci : Ndlr) si son père n’a pas de rigueur, d’éthique républicaine au point de n’avoir pas honte de célébrer ses qualités devant les autres cadres de la Nation, il peut se tromper et ignorer que tout cela est anormal. Mais Baldé, normalement, doit savoir qu’il est un fonctionnaire et démontrer qu’il sait se comporter correctement en matière de dépenses en rendant compte.

Pour parler du Maoloud, certaines familles religieuses pensent qu’elles sont abandonnées par l’Etat. Comment trouvez-vous cette gestion partisane du Gamou par les autorités ?

Il faut d’abord préciser une chose : lorsqu’une fête religieuse réunit des milliers de citoyens et d’étrangers, il est du devoir de l’Etat d’assurer la sécurité, l’eau potable et d’aider à les prendre en charge pour la nourriture. Cela, c’est le droit des citoyens ! Par conséquent, c’est normal que l’Etat apporte sa contribution au bon déroulement de tout. Cela, il faut le distinguer de rapports personnels entre le chef de l’Etat et l’autorité religieuse. Mais, ici, l’autorité politique est en général obscurantiste. Elle ne veut pas que les gens comprennent. Il (Abdoulaye Wade) mène une campagne électorale permanente et ne veut pas que les gens comprennent. C’est malhonnête aussi, cette forme d’escroquerie. Ce n’est pas normal de faire comprendre aux gens qu’on leur paye une générosité. Ce sont les deniers publics qui doivent servir à régler ces problèmes.

N’a-t-on pas l’impression que les autorités s’en servent plutôt pour entretenir une clientèle politique ?

C’est en cela qu’il y a une certaine complicité entre l’Etat et les chefs religieux qui manquent de rigueur, ce qui est nuisible à une bonne compréhension des choses par les citoyens. C’est la rigueur du chef religieux qui doit permettre que l’on considère ce qui est juste et qu’on dise ce qui est juste !

Les fêtes religieuses sont un calendrier aussi important que le calendrier républicain. Il viendra un moment où l’industrialisation nous amènera à réfléchir sur la durée à accorder à ces fêtes. On n’a pas besoin d’une semaine pour aller faire ses dévotions et revenir. On devrait pouvoir travailler le lendemain ou le surlendemain. Mais, on n’éduque pas le citoyen et on laisse faire.

Après le vote de la loi reportant les élections à l’Assemblée nationale, on n’a pas trop senti la réaction de l’opposition. Qu’est-ce qui se passe ? Travaillez-vous à la riposte ou laissez vous faire finalement ?

Laisser faire, certainement pas ! Les réactions que Me Wade attend, il ne les constate pas. Il avait une stratégie que nous connaissons. Quand il en avait assez d’être dans l’opposition, il chauffait la rue ; Abdou Diouf prenait peur, l’appelait, et après de longues discussions, Wade entrait dans le gouvernement. Ainsi, satisfait, on ne parlait plus des problèmes du pays. Il est évident que l’option de l’opposition n’est pas celle-là. La première fois que nous l’avons montré, c’était du temps du Cpc (Cadre permanent de concertation de l’opposition : Ndlr). Nous avions montré qu’on peut manifester sans porter préjudice aux biens d’autrui. Depuis lors, les manifestations se font sans casse. On construit une alternative, un ordre plus positif pour le citoyen que l’ordre actuel, caractérisé par des crimes de sang impunis, une confiscation du processus électoral. Il nous faut un autre ordre pour construire le Sénégal.

Est-ce que votre stratégie est efficace face à quelqu’un comme Wade ?

La stratégie payante est celle qui nous permet de mettre en œuvre un projet de société, lorsque le pays aura décidé de nous dire oui. Et cela se fait par la voix des urnes ; c’est ce que Me Wade craint. Quand il s’est aperçu dernièrement que nous sommes tous unis, il a reporté les élections en contradiction avec tout ce qui a été retenu au Sénégal.

Ce que nous souhaitons, c’est que notre projet de société soit entériné par les Sénégalais. Nous avons condamné le report des élections. Ce qui est en cours maintenant, c’est qu’on est en train de dire sur toute l’étendue du territoire aux représentants de l’Etat qu’on n’est pas d’accord sur le report.

Cela vous mène à quoi ?

Cela nous mène à dire à notre interlocuteur (Ndlr : préfet ou gouverneur) qui est son représentant normal que nous ne sommes pas d’accord et que nous ne croisons pas les bras. Par ailleurs, nous savons que Wade a horreur des Assises nationales que nous sommes en train de préparer. L’analyse que nous avons est que la meilleure façon de préparer le Sénégal à sortir de la crise c’est de faire mener ce débat national consensuel. Nous sommes en train de travailler dans un contexte qui est celui d’une opposition responsable.

Mais, à quoi servira ce document des Assises si Me Wade reste encore au pouvoir ?

Dans les termes de référence des Assises nationales du Sénégal, il est prévu une instance pour le suivi et l’application des décisions qui ont été prises. Ce qui est de la responsabilité de tout le monde. Maintenant, les partis politiques pourront aller plus loin ; le rythme et la modalité d’application appartiennent aux partis qui ne seront plus liés par la sagesse des Assises nationales.

Vous n’avez pas encore retenu de date pour les Assises

On avait conçu les choses, nous les initiateurs, avec un certain rythme. Mais la décision sur le rythme, nous la partageons avec la société civile. Nous avons le sens pratique d’accepter que tout le monde décide dans le cadre des instances que nous avons créées.

N’êtes-vous pas en même temps en train de donner du temps au Président Wade de casser votre élan avec ce retard dans le démarrage des Assises ?

C’est vrai ! On peut craindre que Me Wade se donne du temps pour casser la dynamique, pour démobiliser ; il peut espérer cela. En fait, à part des combinaisons politiciennes, je ne lui connais pas beaucoup de compétences. Mais, il y a les leçons de l’expérience. Dans l’opposition, nous les tirons. Par conséquent, la durée ne sera pas un facteur de démobilisation. Nous avons conçu ces rencontres avec le terrain de manière plus organisée. Les Assises sont une priorité, car il s’agit de refonder l’Etat ! La première mission d’un Etat, c’est d’assurer la sécurité des populations. Vous connaissez un Etat dans lequel, un étudiant, un sous-préfet, un président de Conseil régional, un collaborateur du président de la République pour la crise dans le Sud, un autre collaborateur du Président, ont été assassinés sans qu’on sache qui l’a fait ? Et pour le premier cas cité, on est dans la huitième année. Et on ne peut pas dire que nos services de sécurité sont incompétents. Il y a eu des résultats spectaculaires contre le trafic de drogues. Au contraire, ces services sont très compétents ; le problème c’est le pouvoir politique et on se demande pourquoi. La sécurité, il faut l’assurer ; la production, il faut l’organiser. Me Wade a tout détruit et n’a rien créé de crédible (…) Concernant l’Education, notamment à l’université, les étudiants sont encore en grève depuis un mois. Il faut 25 semaines pour qu’un diplôme soit valable. Un mois, c’est déjà quatre semaines ; 21 semaines seulement restent et on va imposer aux enseignants de se débrouiller pour que l’année soit valable, avec le nombre que constituent leurs étudiants. Dans cette faculté des Lettres, se regroupe la moitié des étudiants. Tout cela par impréparation.

Alors tous les domaines de la vie nationale doivent être revisités et les débats donner des orientations pour indiquer la direction à suivre. C’est cela qui nous permettra d’avoir des conclusions utiles.

Pour revenir à la question des marabouts avec la sortie de Abdou Aziz Sy Junior, la plupart des hommes politiques ne se sont pas exprimés sur la question. Comment appréciez-vous, cette sortie ?

Les hommes politiques sont quand même assez responsables pour ne pas faire ce que fait Me Wade. Me Wade, par ce qu’il fait, obtient le résultat de faire déconsidérer ceux d’entre eux qui ne sont guidés que par l’argent. Or, le pays n’y a pas intérêt. Beaucoup de marabouts ne sont que des faux marabouts guidés seulement par leurs intérêts personnels. Dernièrement, il y a eu cette sortie qui tendait à nier que le chef de l’Etat ait été chahuté, mais le marabout est allé sur la terre de ses ancêtres et il a été mieux inspiré. Il (Abdou Aziz Sy Junior : Ndlr) a dit, aujourd’hui, que la jeunesse est fatiguée, qu’il y a des problèmes réels. Et ça c’est très important. Je suis fier qu’il l’ait dit au Sine, terre de ses ancêtres ; nous avons un ancêtre commun.

Est-ce que les hommes politiques sont assez responsables pour ne pas dire ce que Junior a dit par rapport aux journalistes ?

Aucun des hommes politiques n’a acquiescé la critique. Me Wade a été chahuté, le fait est là. Nous avons assez de médias dans le pays pour qu’il soit impossible de le nier. Les hommes politiques ne sont pas là pour commenter tous les articles de la presse, mais c’est bien de constater que les journalistes se comportent comme Abdou Latif Coulibaly, ce grand journaliste dont les enquêtes ont apporté beaucoup de lumière aux marées bourbeuses de la gestion de Wade. Quand ils s’approchent de Abdou Latif Coulibaly, qui est un enseignant, par la qualité de leur travail, il faut en être fier. C’est tout à fait normal que les journalistes disent à Me Wade que la vie est chère.

Il se dit de plus en plus que Me Wade va réformer la Justice avec le retour de la Cour suprême ; ce que des magistrats ont appelé «la préhistoire»…

La préoccupation de Me Wade est de donner l’impression qu’il fait différemment de son prédécesseur Abdou Diouf. Il change les noms des choses : Suneor au lieu de Sonacos. Il veut donner l’impression qu’il fait mieux. Quand Wade a créé la Cena au lieu de l’Onel, quand il accepte que la Cena ait plus de pouvoirs que l’Onel, il singe Abdou Diouf en essayant de tromper les populations. Mais, l’expérience a prouvé qu’il fait pire que Abdou Diouf. Avec la Cena, il n’a pas donné les moyens qui permettent à l’instance d’être efficace. Par ailleurs, il refuse de nommer un ministre de l’Intérieur en se conformant à la Loi. L’alternance, nous l’avons obtenue, nous qui avons soutenu Wade grâce à l’organe de contrôle qui était l’Onel, mais aussi grâce à un ministère de l’Intérieur occupé par un général à la retraite, un homme totalement apolitique. Wade refuse obstinément de nommer un ministre de l’Intérieur apolitique, c’est-à-dire quelqu’un qui ne lui donne pas les gages de sa victoire.

Il essaie de donner l’illusion qu’il change, il pose sa marque dans les institutions, mais ce qui est important, c’est que les ressources humaines soient de très grande qualité. Ici, dans le domaine de la Justice, il s’agit d’organiser, de voir comment les juristes vont travailler en équipe. Que ce soit la Cour suprême ou bien autre chose, le plus profond, c’est la qualité des hommes, leur savoir-faire et la liberté liée à leur statut qu’il faut savoir leur reconnaître. On modifie les institutions quand on apporte quelque chose de plus avantageux, de positif. Sinon, ça n’est pas la peine.

Mais, est-ce que le système actuel encourage l’émergence de ces ressources humaines de qualité ?

Les ressources humaines, ce n’est pas Wade qui les a créées, il les a trouvées ici. Si on considère l’enseignement supérieur, Wade n’a pas apporté de meilleures conditions de formation à nos cadres. Il a compliqué les choses parce qu’il n’a pas bien géré la croissance de l’université. Rien que pour l’université de Dakar, nous en sommes à plus de 60 mille étudiants. Ce n’est pas en donnant de l’argent, mais c’est une organisation qu’il faut. Wade sait ce que c’est l’enseignement, la recherche, les conditions de vie d’un étudiant, mais il n’a pas projeté d’avoir à l’université «un étudiant, une chambre». Ce n’est pas son souci ! A l’intérieur du pays, ce sont les génies qui réussissent, parce que les conditions sont très mauvaises.

Quelle est la finalité de ne pas favoriser une bonne formation des citoyens ?

Au début, c’est un problème d’incompétence, c’est-à-dire de ne pas savoir gérer. D’autre part, ils (les hommes au pouvoir : Ndlr) ont d’autres préoccupations : l’enrichissement individuel. Tous les dossiers pour des réalisations sont à milliards et ne servent qu’à distribuer de l’argent. Pourquoi nous n’avons jamais de bilans crédibles de la gestion des dossiers ? C’est qu’une gestion de prédation n’a rien à voir avec la gestion qu’on connaît des affaires publiques. Il n’y a pas un effort visible et palpable de formation dans d’excellentes conditions de nos ressources humaines. Or, on claironne toujours qu’on a mis 40% du budget dans l’Education ; ce n’est pas vrai. Le chiffre n’a aucun sens ; ce qui importe, ce sont les conditions concrètes d’un travail de qualité qu’on va mettre en place.



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