La semaine dernière, des Imams et leaders d’associations sportives et culturelles avaient battu le macadam à Guédiawaye pour protester contre la hausse de 17% des tarifs et les nombreux délestages qui font peiner ménages et entreprises. S’il a décidé de monter ainsi au créneau, le chef du gouvernement a sans doute dû s’entendre dire par certains de ses conseillers que le président Wade n’avait aucune peine à trouver des boucs émissaires quand des problèmes se posaient à lui. Or, pour une première, des chefs religieux, entourés de leaders de la société civile ont ouvertement dénoncé les méthodes du régime libéral ; cette banlieue, potentiel électoral de premier choix ; mais aussi poudrière potentielle en puissance. La mission menée par des parlementaires, sous la houlette du vice-président de l’Assemblée nationale n’aura servi à rien. Plusieurs Imams de la banlieue, et non des moindres ont même appelé les populations à ne pas honorer leurs factures. La Senelec est l’histoire d’une privatisation toujours ratée depuis 1996.
Dans le dernier schéma en date, on retient que capital de la Senelec sera ouvert aux consommateurs à travers un fonds dénommé mutuelle des consommateurs. Cette décision émane du schéma de privatisation dont certains contours ont été dévoilés en marge du colloque sur l’efficacité de l’aide publique organisé en septembre dernier au Méridien Président. En effet, suite aux problèmes d’approvisionnement en combustible, de revenus entre autres, auxquels la Société nationale d’électricité (Senelec) est confrontée pour ravitailler les populations en électricité, l’Etat sénégalais a finalement opté pour la privatisation de la société. Cette décision a bénéficié de l’onction des bailleurs de Fonds notamment, de la Banque mondiale et de l’Agence française de développement (Afd).
Pour la recapitalisation de la Sénélec, l’institution de Bretton Woods a déjà mis à la disposition de la société de l’électricité une enveloppe de 24 milliards de francs Cfa depuis le 7 de ce mois. Quant à l’Afd, elle a mis sur la table, une cagnotte de 30 millions d’euros, soit environ 19,6 milliards de francs Cfa pour participer à la recapitalisation de la société. Avant cela, l’Agence française a consenti un prêt de 20 millions d’euros, soit environ 13, 1 milliards de francs Cfa. Ce qui fait un apport de 50 millions d’euros, (32,7 milliards de francs Cfa, environ).
Ledit schéma prévoit en outre, la prise de participation du patronat sénégalais dans le capital. Quant aux travailleurs de l’entreprise, ils ne seront pas laissés en rade, car un fonds de pension sera institué pour leur permettre de participer au capital.
Ce schéma conduira à scinder la société en trois entités : une filiale de production, une filiale de distribution et une filiale de commercialisation. Pour rappel, ce schéma résulte d’une étude lancée en 2007, portant sur le dysfonctionnement de la Senelec. Car l’Etat avançait à tort et à travers qu’il allouait une subvention de 47 milliards de francs Cfa à la société.
Espérons que cette voie soit la bonne afin de permettre à la Sénélec de retrouver ses forces et de couvrir ses besoins. Quotidiennement, la Sénélec a besoin de 600 millions de francs Cfa pour fonctionner correctement. Ce qui revient à un besoin mensuel en fuel de 18 milliards tous les mois, avait déclaré le directeur, Latsoukabé Fall, lors de son dernier face à face avec la presse.
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