Grande déception : Moustapha NIASSE s'effondre : BATHILY et LANDING jouent les faire-valoir

Arrivé deuxième lors de la présidentielle de 2000, Moustapha Niasse risque de se retrouver, dans cette présidentielle, à la quatrième place derrière Idrissa Seck et Tanor Dieng qui l'envoient ainsi à la retraite. Le leader de l'Afp sort par la petite porte.

‘C'est ma dernière participation à une campagne électorale’. Cette phrase lâchée par Moustapha Niasse, tout juste après avoir voté, était-elle prémonitoire ? En tout cas, les tendances des premiers résultats du scrutin pésidentiel d'hier sont loin de lui être favorables. Signe des temps : Il se fait battre dans son fief à Kaolack par le candidat Abdoulaye Wade. Mais, ce n'est pas le plus grave. Le pire, c'est que le candidat de la coalition Alternative 2007 se fasse doublé par Idrissa Seck. Ce dernier, pour sa première participation, en tant que candidat, à une élection présidentielle a cloué au pilori des dinosaures comme Abdoulaye Bathily, Landing Savané et, surtout, Moustapha Niasse. C'est moins alarmant, par contre, pour les deux premiers qui n'ont jamais dépassé la barre des 5 % et puis, ils ont encore l'avenir politique devant eux. Mais, à 68 ans, le leader de l'Alliance des forces de progrès (Afp) semble avoir sa carrière politique bien derrière lui. Il aura 73 ans à la prochaine élection présidentielle de 2012.

La chute est terrible. Arrivé deuxième lors de la présidentielle de 2000, Niasse se targuait de sa posture du faiseur de roi qui a permis à Wade d'accéder à la magistrature suprême en lui reversant ses 17 %. Aujourd'hui, il se place loin derrière son ex-allié Wade et a de fortes chances d'arriver en quatrième position derrière Idrissa Seck et Ousmane Tanor Dieng qui se disputent la seconde place. Une belle revanche sur l'histoire de la part de celui-ci qui s'était vu contester le leadership par Moustapha Niasse lorsqu'Abdou Diouf l'avait nommé au poste de Premier secrétaire du Ps lors du fameux congrès sans débat. Niasse n'a jamais pu se faire à l'idée d'être sous la férule d'Ousmane Tanor Dieng. Il éprouve une sorte de complexe de supériorité envers ce dernier issu de l'école d'Abdou Diouf alors que lui est sorti directement de la moule de Senghor dont il a été le directeur de cabinet. Cette rivalité est encore apparue au sein de la Cpa, quand il s'est agi de la question de la candidature unique de cette coalition de l'opposition.

Le vent de l'alternance générationnelle a-t-il soufflé ? Il ne faut pas se fier à ce qui s'apparente à un plébiscite de Wade : c'est peut-être l'arbre qui cache la forêt. En plaçant Idrissa Seck et Ousmane Tanor Dieng devant Moustapha Niasse, Abdoulaye Bathily et Landing Savané, les Sénégalais ont lancé un signal fort à la vieille garde. L'épée a échoué sur la gorge de Niasse qui sort par la petite porte.

Mais, le leader de l'Afp ne devrait s'en faire qu'à sa tête. Il n'a pas su ou n'a pas voulu, simplement, lire les signes qui se révélaient à lui. Il a fait la politique de l'autruche après la saignée que son parti a connue tout juste après l'alternance du 19 mars 2000. Les départs de Me Abdoulaye Babou et de quelques cadres de son parti ne lui feront pas revoir sa monture. Il ne devait pas aller loin...