Me Abdoulaye Wade, homme fort de l'État et du parti au pouvoir, avait laissé entendre que le retour de son ancien n° 2 dans son parti et le gouvernement, Idrissa Seck, ne pourrait être assujetti qu'à son blanchissement juridique dans les chantiers de Thiès. Parole de politicien, comme la promesse de Me Wade de réduire les denrées de première nécessite. Car, Idrissa Seck aurait signé un deal avec son ancien mentor, pour son retour aux affaires. Les contribuables et les défenseurs de bonne gouvernance pourront toujours se morfondre ; la politique restant impériale.
Il se pourrait, avait laissé entrevoir le chef de l'État et secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds), que Idrissa Seck, ancien Premier ministre et numéro 2 du parti au pouvoir, revienne aux affaires. À ses côtés. Seulement, la « seule constante » du Pds avait posé des conditions. À savoir que M. Seck soit blanchi par la justice. Depuis lors, un an environ, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts : le juge d'instruction a déposé ses conclusions. L'enquête bouclée est sur la table du procureur de la République. Depuis lors aussi, Idrissa Seck, après une détention préventive de près d'une demi-année, est à l'Extérieur, où il négocierait dans les coulisses son retour dans la demeure paternelle libérale ; dont il prétend détenir les « actions majoritaires ». D'ailleurs, cette semaine, il a fait mander tout son staff à Paris, pour certainement convaincre les uns et les autres que le retour au bercail est arrivé. Des sources, proches de son entourage, avancent qu'il ne pouvait pas faire autrement, « au risque d'hypothéquer sa liberté et sa carrière politique ». L'ancien ministre Salif Bâ, comme lui indexé dans les chantiers réalisés en 2004 à Thiès, pour les besoins de la commémoration du quarante-quatrième anniversaire de l'indépendance du Sénégal, reprend aussi du poil politique. Bref, le dossier des chantiers de Thiès, qui ont été l'objet d'une surfacturation estimée à bien des milliards, est sur le point d'être enterré subrepticement… pour les besoins de la réélection de Me Wade à la prochaine élection présidentielle. Et pour faire taire également Idrissa Seck, par ailleurs maire de la ville bénéficiaire : Thiès, la capitale du rail.
Les enjeux politiques valent-elles plus que l'assainissement de notre économie dévoyée, comme disent même les libéraux, par quarante années de gabegie du défunt régime socialiste ?
La réélection de Me Wade, vaut-elle encore la peine de s'aliéner les bailleurs de fonds, qui peinent à faire entrer dans les mœurs de pays émergents l'incontournable notion de bonne gouvernance ?
Quoi qu'il en soit, c'est le contribuable sénégalais qui va encore casquer, encore débourser et toujours payer. Les chantiers de Thiès, passés sous le coude, ce sont des entrepreneurs décriés dans les chantiers de Thiès, principalement Bara Tall de l'entreprise Jean Lefebvre Sénégal, qui vont continuer à narguer le peuple. Pourtant l'alternance politique était signifiée par les Sénégalais, qui l'ont choisie en mars 2000, comme faire la politique sainement. En libérant, par exemple, la justice et l'économie de la tyrannie de la chose politique. Osons quand même espérer que la préhistoire politique ne tardera pas à être rangée dans les calendes grecques. Car, le mouvement historique est irréversible.
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