Quitte à récidiver dans la discourtoisie envers les conseils des Dias, encore surpris par l’extraordinaire vitesse d’accomplissement du re-transfèrement sur Dakar de Barthélemy, le parquet général s’est enfin plié à son obligation légale de respect des droits de la défense. Avec le retour inopiné de Dias fils à Dakar, les autorités judiciaires avouent implicitement la bourde pénitentiaire qu’il ne fallait pas commettre, une autre sans doute à comptabiliser dans le record «Guinness» des incongruités du fameux régime de l’alternance. Avec un autre espoir (sans illusion ?) qu’une autre fois, la pensée précédera l’action ! Sous les coups de boutoir, combinés de l’ordre des avocats armés des incontournables dispositions pénales protectrices des droits de la défense, et d’un œil onusien inquisiteur, la chancellerie n’avait d’autre choix que de tordre sa pratique d’enrôlement des affaires pendantes. Offrant encore une fois aux Dias un beau retournement de situation au profit des Dias, pourtant très mal barrés au début de leurs déboires avec la justice. Il est bien connu en effet qu’entre l’introduction d’un recours en appel et sa programmation en jugement, il se passe souvent beaucoup de temps. Mais il n’aura fallu à Barth et ses conseils que 33 jours, soit entre le 22 août date de sa condamnation en première instance et le lundi 25 Septembre jour de procès en appel, pour accélérer le dossier. Pour se convaincre de l’embarras certain de la chancellerie sur ce volet de re-transfèrement masqué en enrôlement rapide d’un jugement d’appel, il n’y a qu’à en juger par le cas connexe de Dias père. Jugé en premier, le 16 août, l’appel de Jean-Paul est toujours pendant, même s’il a été élargi après 29 jours de détention, certes pour des raisons médicales lesquelles cachent toutefois des dessous d’une volonté politique d’enrôlement du centriste «gaindé» en chef dans les troupes présidentielles. Résultat qui, s’il arrivait à se produire, serait du goût prononcé du coordonnateur de la Cap 21, le professeur Iba Der Thiam qui y travaille. En tous les cas, Barthélemy en appel, c’est le fameux Cd du substitut du procureur Karim Diop, très disputé à l’audience du 22 août, qui sera encore en procès. C’est sur le contenu de cet enregistrement, taxé de surprise par les avocats de la défense que le parquet avait fondé ses réquisitions obtenu la condamnation ferme de Dias fils «à 6 mois». Procédé que Me Aissata Tall Sall et ses confrères avaient jugé «déloyal et illégal pour n’avoir pas fait l’objet de scellés consignés au greffe» et à la disposition de tous les protagonistes. C’est peut-être là que réside l’enjeu du second procès de Barthélemy dont la libération est presque acquise par le contexte politique actuel. Et A défaut d’une relaxe au bénéfice du doute, ce sera certainement sous forme de liberté provisoire, comme l’exige la mode politico judiciaire.
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