Selon des témoignages recueillis sur place, la scène a surpris même les gendarmes qui montaient la garde devant les grilles du Palais de la République. Kéba Diop s’est aspergé d’un liquide inflammable pour ensuite actionner un briquet. Transformé en torche humaine Kéba Diop a voulu se diriger vers les gardes rouges. Mais les flammes ont ralenti sa course. C’est grâce l’intervention d’un policier et d’un taximan qui a utilisé son extincteur que les flammes seront maîtrisées. Kéba Diop sera transporté en urgence par les Sapeurs-Pompiers à l’hôpital Principal de Dakar, situé à deux cents mètres environ du Palais présidentiel.
Le journal Le Quotidien avait pourtant tiré la sonnette d’alarme dans son édition du 19 mai 2008. Le journal relatait les déboires de l’homme qui avait marché de Ziguinchor à Dakar au début du mois de novembre 2007. "Kéba Diop est à Dakar, où il cherche par tous les moyens à rencontrer le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, pour lui réclamer l’argent que lui doivent des responsables libéraux de Bignona", écrivait le quotidien de Yoff. "Ces derniers avaient pris en location sa maison pour en faire une permanence. Mais depuis le mois de mai de l’année dernière, il ne voit plus la couleur de son argent. En plus, ses locataires gardent toujours la clé des locaux avec eux", ajoutait le journal.
C’est alors que Kéba Diop, va décider de marcher de Ziguinchor à Dakar. Après onze jours de marche, il est à Rufisque. Avec des pieds enflés, son état de santé se détériore. Et c’est un comité d’accueil composé de la Police et du préfet qu’il y trouve. Là, Kéba Diop explique qu’il a subi toutes sortes de tortures avant de se voir proposer par le chef de l’exécutif départemental une enveloppe de 500 mille francs pour rebrousser chemin. Son refus d’empocher l’argent qui serait remis par Babacar Gaye, directeur de cabinet politique du président de la République et Mamadou Lamine Keïta, ministre de la Jeunesse, est catégorique, exigeant toujours d’être reçu par Me Abdoulaye Wade.
Le Palais aurait finalement accédé à sa demande, puisqu’une lettre du président de la République, datée du 11 mars 2008 lui sera remise. « J’ai pris connaissance de votre courrier m’informant que vous avez des problèmes avec les structures locales du Parti démocratique sénégalais à Bignona. J’ai décidé de vous recevoir et j’ai instruit mes collaborateurs de prendre les mesures idoines pour un règlement définitif de ce problème », lui assure Me Abdoulaye Wade. Mais depuis aucune audience ne viendra sanctionner cette promesse.
Kéba Diop décrit par les libéraux comme un déficient mental, avait tenté au mois de juin de mettre fin à sa vie en avalant des barbutiriques. Ultime rebondissement dans cette affaire, Kéba Diop, par ailleurs poursuivi par sa banque pour des dettes qu’il y a contractées, décide de mettre à exécution sa menace.
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