Karim le vrai chef du Gouvernement : S. Ndéné Ndiaye, le Pm, contraint à l’errance

Si ces prédécesseurs étaient très débordés, ce n’est pas le cas de l’actuel Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, plus impliqué dans les affaires sociales et sportives. La présence du fils du président Wade dans le gouvernement est l’une des raisons de sa mise à l’écart dans les dossiers stratégiques.

Le premier Chef de Gouvernement du président Wade, Moustapha Niasse, est certes le plus éphémère des Premiers ministres de Me Wade. Pour n’avoir été à son poste que pendant près de onze mois. Mais, avec l’euphorie de l’alternance, les chantiers qu’il fallait identifier, il n’a pas chômé, avant que la différence « idéologique » ne vienne l’emporter.

Première femme à diriger un gouvernement au Sénégal, Mame Madior Boye, qui à succéder à M. Niasse, n’a pas non plus eu de répit. Du fait de son profil de femme attachée aux valeurs républicaines, elle avait toujours le nez dans ses dossiers, si ce n’était pour l’ouverture de séminaires et colloques. Elle sera emportée en novembre 2002 par le naufrage du bateau le Djola, survenu en septembre de la même année, et qui a emporté 2000 Sénégalais.

Son successeur Idrissa Seck n’aura pas aussi du temps, parce que travaillant sur ses « grappes de convergence », qui serviront de prétexte à son mentor Wade, pour le limoger en avril 2004. Il n’avait pas encore le temps, parce qu’il était parallèlement à sa fonction dans l’État, le numéro 2 du Parti démocratique sénégalais.

Macky Sall qui viendra après lui se battait aussi à partir de ce fauteuil politique. Il avait sous la table des dossiers juridiques et devait faire sortir de terre des chantiers, armé de la « stratégie de croissance accélérée ».

Cheikh Hadjibou Soumaré qui le relèvera croulait tellement sous les dossiers dont il a hérités, qu’il finira par craquer physiquement, avant de rendre le tablier. Mais, Souleymane Ndéné Ndiaye qui l’a remplacé le 30 avril 2009, lui est le moins porté sur les dossiers de l’État plus que tous ses prédécesseurs. À part les médiations sociales, il est quelque part dans le pays, pour assister à des événements religieux. S’il n’est pas au stade pour savourer un combat de lutte, Souleymane Ndéné est dans une soirée de gala. Le reste de son temps, il le passe à répliquer aux attaques de Farba Senghor, si elles ne viennent pas du camp de Karim Wade. C’est ce fils du président et ministre d’État qui fait ombrage à Souleymane Ndéné Ndiaye. Car, Karim gère la coopération, l’aménagement du territoire, les transports aériens et les infrastructures. Il a pris tout ce qui est juteux et stratégique.

Le président Wade n’a laissé à Souleymane Ndéné qu’un os. Il s’y ajoute que, de fait, il n’a pas d’emprise sur le gouvernement, qui craint Karim plus que son père. Car, c’est lui qui gouverne, nomme et dégomme. C’est à cause de son impérialisme que Souleymane Ndéné Ndiaye est le Premier ministre de Wade qui a le plus de temps ; ceci, depuis l’alternance de l’an 2000. C’est dire que même si il sera relevé de ses fonctions, son remplaçant sera contraint à la même posture que Souleymane Ndéné Ndiaye ; qui qu’il sera !