XIBAR.NET (Dakar, 23 Mars 2010) - Incontestablement, Karim est bel et bien la grosse épine dans le pied du chef de l’État. Après avoir fait poignarder l’ordre protocolaire, il met mal à l’aise les institutions internationales, qui le voient apposer sa signature, à la place du ministre de l’Économie et des Finances, qui se plie à la volonté de son père de président.
Le fils du président Wade, Karim, devenu ministre d’État, après s’être négativement fait distinguer par une gestion scandaleuse de l’Anoci, chamboulera l’ordre protocolaire. Pour preuve, c’est lui qui donne des ordres au Premier ministre, au ministre des Affaires étrangères et à certains membres du Gouvernement. Son père lui a accordé une faveur qu’aucun ministre n’a eu avant lui, depuis que le Sénégal est indépendant : avoir la prérogative de signer des accords financiers et économiques, à la place du ministre de tutelle, Abdoulaye Diop.
On ne sait par quelle alchimie, il est parvenu à dompter le chef du Gouvernement, Souleymane Ndéné Ndiaye, et le ministre de l’Économie et des Finances, qui avaient tenté de lui résister. Mais, le Fonds monétaire international (Fmi) n’entend pas le laisser agir à la place de Abdoulaye Diop, quand bien même que ce dernier est prêt à tout lui donner, pourvu qu’on le laisse en paix. Il a abdiqué, n’empêche la mission du Fmi, qu’il a reçue, ne compte pas baisser les bras : seul le ministre de l’Économie et des Finances est habilité, dans tous les pays civilisés, à contracter des dettes et signer des accords financiers au nom de son pays. C’est pour le Fmi un principe intangible, sans le respect duquel, le Sénégal pourrait subir le courroux des institutions de Bretten Woods.
On se souvient que dernièrement Karim s’était rendu dans la banlieue, pour y signer, avec la Chine, un accord relatif à l’Énergie, à la place du ministre de tutelle, Samuel Sarr, qui était, pourtant, à ses côtés. D’ailleurs, le président Wade a déchargé le ministre des Finances de tous les accords avec les pays arabes et asiatiques. Il a confié cette mission à son fils. Mais, celui-ci, qui s’était permis de négocier la vente et le renouvellement de licences de téléphonie mobile, en tant que simple conseiller de son père, pourrait le perdre. Car, le Fmi est décidé à poursuivre le combat, pour savoir avec qui négocier.
En tout cas, le président Wade doit être conséquent avec lui-même : nommer son fils Premier ministre chargé de l’Économie et des Finances, de la Coopération, des Affaires étrangères de l’Aménagement du territoire, des Infrastructures, de l’Énergie, etc.
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