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Politique

L' AMBASSADEUR DE FRANCE AU SENEGAL : « Le président Wade, je le vois souvent et comme je suis médecin, j’ai vu aussitôt que sa succession, ce n’est pas tout de suite »

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L' AMBASSADEUR DE FRANCE AU SENEGAL : « Le président Wade, je le vois souvent et comme je suis médecin, j’ai vu aussitôt que sa succession, ce n’est pas tout de suite »
Le Populaire - Dans un contexte marqué au Sénégal par la polémique sur les Accords de partenariat économique (Ape) et la succession du président Wade qui se lit en filigrane dans tous les événements politiques, l’ambassadeur de France, Jean-Christophe Ruffin, assène de fortes convictions dans l’entretien qu’il nous a accordé. Paroles d’un diplomate atypique.

« Il est vrai que l’Alternance a apporté pour le meilleur et pour le pire comme toujours »

« Le président Wade, je le vois souvent et comme je suis médecin, j’ai vu aussitôt que sa succession, ce n’est pas tout de suite »

Le Populaire - Aujourd’hui que le pouvoir sénégalais a pour priorité la construction d’infrastructures et que la fourniture de l’Energie est problématique, on ne sent pas la France qui semble être en retrait dans ces secteurs...

On ne peut pas dire cela. Regardez qui a fabriqué l’échangeur de Malick Sy. Franchement, nous sommes impliqués dans les infrastructures. Sur la corniche, certaines portions, notamment au niveau de la mosquée de la Divinité qui était très difficile techniquement, sont réalisées par Fougerolle, impliquée, par ailleurs, dans de très grands chantiers ici. Mais, il est vrai que les infrastructures ne sont pas tout et qu’il y a un grand problème dans le domaine énergétique auquel s’attaque le gouvernement avec la réforme de la Senelec et la diversification des métiers. La modernisation de la structure même de la Senelec pour la rendre plus efficace est importante. Et peut être que, quand le schéma sera bien défini, on trouvera notre place là-dans. Nous n’avons pas d’a priori. Maintenant, sur certains chantiers, comme ceux de l’Anoci, par exemple, nous avons eu notre part. Mais, bien entendu, il y a d’autres intervenants, d’autres pays. Et puis, il y a notre participation via l’Union européenne qui s’occupe plutôt des infrastructures hors de Dakar. En ce moment, le tronçon Kaolack-Tamba, où les routes qui partent de Tamba qui ont été déjà faites, la route Cap-Skirring-Ziguinchor. Tout cela a été fait par l’Union européenne.

Etes-vous de l’avis de ceux qui disent qu’avec l’Alternance, le Sénégal a réorienté sa coopération vers d’autres pays, d’Asie et du monde arabe notamment, au détriment de la France et de l’Europe ?

Il est vrai que l’Alternance a apporté ici une ouverture pour le meilleur et pour le pire comme toujours. Il y a beaucoup plus d’intervenants et de partenaires. Mais, je crois que ce n’est pas tellement l’Alternance qui a fait ça, c’est aussi le changement d’époque. C’est aussi la fin de la guerre froide. Avant, il y avait des zones d’influence figées. La France avait des bulles, des pays qui étaient un précarré, avec lesquels elle entretenait des relations privilégiées à l’exclusion pratiquement de tous les autres. Tout cela s’est ouvert. Dans les deux sens d’ailleurs. C’est-à-dire que les Français vont maintenant ailleurs. Ils vont aussi en Afrique du Sud, au Nigeria, en Ethiopie. Cela s’est ouvert parce qu’il y a aussi d’autres intervenants qui viennent ici. Ça a commencé avec les Américains. Quand le président Bush est venu ici, on a dit ça y est, les Américains vont supplanter les Français en Afrique. Regardez, 7 ans après, qu’est-ce qui s’est passé. Cela n’a pas été le cas. Chacun a retrouvé sa place.

Voulez-vous dire que jamais, à Paris, on ne s’est agacé de l’ouverture du Sénégal à d’autres partenaires dans le sillage de l’alternance de 2000 ?

Il y a certainement des gens qui s’agacent. Mais pas moi ou le président Sarkozy. De ce point de vue, nous savons que nous ne reviendrons pas en arrière. Nous ne sommes plus seuls en Afrique, du fait de la mondialisation. Et encore une fois, tant mieux. Mais ne pas être seuls ne veut pas dire ne pas tenir nos positions, si on travaille bien et si on a de la qualité pour le faire. Regardez l’actualité de ce pays. Il y a quelques jours, c’était l’investissement énorme de la Sococim, une société française. Sonatel ou Veolia, c’est pareil. Les entreprises françaises sont dans la mondialisation. Il faut arrêter avec l’idée qu’il y aurait une sorte de précarré, d’héritage du passé, qui fait que les Français doivent être les seuls.

Partenaire ancien du Sénégal, la France continue-t-elle encore à tirer son épingle du jeu en termes de coopération dans un contexte devenu très compétitif ?

La réponse indiscutablement est oui. Moi, je suis toutefois très favorable à la compétition puisque la compétition, c’est l’émulation. La France a été pendant longtemps non pas seule, mais la puissance historique en relation avec le Sénégal, mais aujourd’hui, il y a d’autres nations qui s’intéressent à l’Afrique en général et au Sénégal en particulier. Tant mieux, pour plusieurs raisons. La première est que la France, à elle seule, n’a pas les moyens de contribuer au financement de l’Afrique. Il faut que d’autres s’y mettent. Par conséquent, nous sommes très heureux d’être rejoints sur ce terrain par d’autres, en particulier en Europe où il y a des pays, notamment de l’Est, qui ne connaissent pas l’Afrique. La France les pousse vers l’Afrique pour partager avec eux l’intérêt qu’elle a pour ce continent. Il y a aussi d’autres intervenants comme la Libye, la Chine, l’Iran, les Emirats ou les Etats-Unis. Il y a un phénomène que je trouve plutôt amusant, mais c’est partout pareil d’ailleurs, comme dans les rencontres amoureuses, chaque fois qu’il y en a une, on s’enflamme. On se dit que ça va être merveilleux. Mais, parfois, après, on revient à ces anciennes amours ou, en tout cas, après, on mesure mieux la vertu d’une certaine constance. Je pense, ici, parfois, les nouveaux venus ont fait l’objet d’un certain emballement, d’un certain enthousiasme, mais, au bout de quelque temps, les relations s’ajustent.

Concrètement, quel est le poids de la coopération française ?

D’abord, il faut distinguer deux choses. Il y a la coopération française en termes d’aide, d’assistante financière et technique. Sur ce terrain, la coopération française demeure importante dans de nombreux domaines depuis de nombreuses années. Nous sommes présents aussi bien dans le domaine de la santé que ceux de l’enseignement et de la recherche, de l’agriculture, de l’énergie, du tourisme, de la banque ou de la Francophonie. Une coopération qui a une dimension humaine, avec la présence des assistants techniques qui travaillent avec les Sénégalais. On ne donne pas un chèque puis on s’en va. Et puis, à côté de cela, il y a des entreprises qui ont des liens économiques très importants. Il y a des affaires qui cachent un peu cette importance des liens économiques. L’affaire Bolloré, par exemple, qui a fait croire que la France perdait tous ses contrats ici. Ce qui est faux. Il y a au Sénégal des entreprises françaises qui vont très bien et qui réalisent des performances de croissance supérieures à ce qu’elles font, par ailleurs, dans le monde. Les entreprises françaises sont dans la globalisation. Elles sont ici, mais elles sont aussi en Chine ou aux Etats-Unis. Il ne faut pas voir les choses par le petit bout de la lorgnette. L’affaire Bolloré est une affaire, qui n’est pas terminée d’ailleurs, et je ne désespère, au train où vont les choses, que l’entreprise française retrouve sa place dans le jeu. Je suis tout à fait opposé à l’idée du déclin ou du recul de l’influence française au Sénégal.

Vous parliez de bonnes performances macroéconomiques du Sénégal. Pourquoi, selon vous, les Sénégalais ne sentent pas cela dans leur vie de tous les jours ?

C’est parce que l’ajustement macro-économique dans le pays a un prix. Il a fallu mettre en place un certain nombre de programmes et les Sénégalais ont souffert de cela. Depuis la dévaluation de 1995, il est vrai qu’il y a des sacrifices qui ont été demandés. Un retard, dans certains domaines de développement, a été constaté. Ce que j’ai voulu dire est que les efforts des Sénégalais n’ont pas été inutiles. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, il y a une situation, qui ne profite certainement pas à tout le monde, mais qui, quand même, place le pays dans une position favorable. Personne n’a intérêt à pousser le pays à la ruine, à le pousser à dépenser plus qu’il ne peut gagner. Il y a eu un assainissement et des remises de dettes. Autrement dit, il y a des effets venus de l’extérieur, mais les Sénégalais, eux-mêmes, ont accompli des efforts, qui ont abouti au fait qu’aujourd’hui le Sénégal est désendetté. C’est quand même un résultat important. Mais, à partir de là, qu’est-ce qu’on fait ? Il faut certainement faire repartir la machine du financement du développement. Et ce développement ne peut pas aller que dans les infrastructures et les grands projets. Il faut qu’il aille aussi vers les personnes. C’est pourquoi il y a le Document cadre de réduction de la pauvreté, qui est un programme important pour améliorer le vécu des gens.

Est-ce que, selon vous, le pouvoir sénégalais actuel est en train d’effectuer franchement ce changement de perspectives ?

Je ne voudrais pas entrer dans le registre de la politique intérieure sénégalaise. Ce n’est pas à moi de distribuer des points. Ce que je puis dire est que le gouvernement sénégalais mène une double action, une action macroéconomique d’assainissement et d’infrastructures. Je crois qu’il y a aussi de nombreux programmes, dans de la Stratégie de croissance accélérée, qui concernent le bien-être des personnes. Je crois que le gouvernement est conscient des enjeux après les contacts que j’ai pris. Est-ce qu’il a les moyens de faire face ? Est-ce que cette politique va porter ces fruits ? On ne peut jamais être sûr de rien à cent pour cent. Maintenant, est-ce que les bonnes décisions sont prises ? Ce n’est pas moi d’en juger.

Les Ape sont-ils une entreprise de mise en banqueroute de l’Afrique par l’Union européenne ?

Ce qui est curieux est que les Ape, en fait, ne concernent pas tellement le Sénégal. En fait, que le Sénégal ait signé ou pas au 31 décembre dernier, son régime douanier ne change pas. Pour dire que le Sénégal n’était pas le pays le plus concerné. La bonne question dans cette affaire des Ape est celle de la symétrie. Tout le monde est d’accord pour dire que les pays Acp doivent continuer à bénéficier des avantages douaniers qu’ils avaient avec les pays d’Europe. Autrement dit, l’Europe propose le maintien ou même l’amélioration de la liberté d’exportation des pays Acp vers l’Europe. De ne pas taxer les produits quand nous les importons. Ça c’est la base et c’est la base du problème aussi. C’est parce que des pays du Sud ont porté plainte à l’Omc à cause de ça, en trouvant que l’on favorisait trop les pays Acp, que nous avons été obligés de changer les réglementations. De faire une réglementation nouvelle qui est certainement améliorable. Je suis tout à fait d’accord. Quand vous observez la vie politique en Europe, des mouvements de protestation contre la Commission européenne, il y en a toutes les semaines. Nous sommes habitués à cela, que la Commission concocte des choses et que les gens ne soient pas d’accord. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut imaginer qu’il y a un complot. Il n’y a pas de complot derrière les Ape. La Commission vient encore de décaisser ici 13 milliards d’aide budgétaire le 31 décembre 2007. Qu’on ne nous dise pas qu’on va faire des représailles. L’Union européenne est un partenaire de l’Afrique, un partenaire du Sénégal. De loin le plus généreux, franchement. Qu’on ne nous parle pas de gagnant-gagnant, tenons-nous en aux faits. Nous sommes de très loin le bailleur le plus important.

Est-il vrai, comme disent les critiques, que les Ape c’est l’invasion de l’Afrique par les produits européens au risque de tuer dans l’œuf l’industrie et de provoquer la faillite des paysans ?

Là où nous sommes prêts à reconnaître la pertinence des critiques est : est-ce qu’il fallait que les Ape soient aussi symétriques, c’est-à-dire demandent l’ouverture complète des marchés africains même si cela ne concerne que 80% des produits ? Peut-être que c’est encore trop, mais ils ne concernent pas la totalité des produits. Deuxièmement, c’est sur des durées extrêmement longues. Mais, peut-être que c’est trop, peut-être qu’il faut renégocier cela. Le président Sarkozy a eu des propos qui ne concernaient pas les Ape, mais les matières premières. Il a clairement dit qu’il fallait revoir les règles du commerce international sur les matières premières, de façon à ne pas pénaliser des pays comme les pays africains non producteurs de pétrole qui achètent le baril à cent dollars. Donc on peut discuter et la France est plutôt du côté des arguments africains. Mais après, quand vous avez des gens qui, dans la rue, vous insultent, quand vous avez des rapports qui disent vous voulez nous piller, forcément, on fait bloc. C’est-à-dire, nous, Français et Européens, nous allons nous mettre du côté de l’Europe. Alors que, si on se met autour d’une table et que l’on discute, on est prêts, nous Français, à étudier les arguments des Africains. C’est pourquoi, je voudrais délivrer un message d’apaisement en disant que les Ape ne sont pas un crime contre l’Afrique, c’est une proposition qui est certainement perfectible, peut-être maladroite, certainement mal expliquée, mal présentée. C’est une spirale malheureuse. On a voulu favoriser l’intégration africaine et l’on provoque la désintégration africaine en faisant signer les uns et pas les autres. Ce n’était pas l’intention de ceux qui ont créé ce projet.

Finalement, 7 ans après Cotonou, qui a lancé le processus des Ape, l’Afrique n’est pas toujours à niveau pour participer à la compétition. A-t-on fait les bons investissements à cet effet ?

Les investissements, c’est largement du domaine du privé. La question est : est-ce que les Ape vont tuer dans l’œuf quelque chose qui est en train de se développer ? Il y a des secteurs économiques qui se développent et il ne faut pas casser cela. Après, est-ce qu’on a suffisamment développé l’Afrique ? C’est un sujet qui fait débat. Il ne faut pas préparer l’Afrique face aux Ape, mais face à la mondialisation. Nous sommes dans un monde ouvert. L’Afrique ne peut rester éternellement protégée. Il faut quand même qu’elle rentre dans les règles des échanges. Maintenant, il faut voir comment elle doit y entrer parce que son économie n’est pas suffisamment forte pour faire face, pas seulement aux économies européennes. Les produits qui pourraient envahir l’Afrique et concurrencer le plus les produits locaux ne viennent pas du Nord. Il ne faut pas se tromper d’ennemi. Les produits manufacturés du Nord ne sont pas produits ici. En revanche les productions du Brésil, de la Chine ou de l’Inde, elles, entrent directement en compétition avec les produits africains et elles ne sont pas concernées par les Ape. La menace principale sur les économies africaines ne vient pas des échanges avec l’Europe.

On a justement dit, à propos des Ape, que l’Europe voulait se protéger de la menace de pays comme le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine en se réservant le marché africain

Quand on voit aujourd’hui l’ouverture de l’Afrique aux produits de la Chine ou de l’Inde, par exemple, je ne vois pas ce qu’on se réserve. De toute façon, les Ape ne concernent pas cela. Je crois que cela fait partie des arguments dérivés. C’est beaucoup plus simple que cela. Le raisonnement qui a conduit à créer les Ape est la mise en demeure de l’Omc qui nous a obligés à trouver une autre solution pour continuer d’appliquer la préférence tarifaire que nous avions depuis très longtemps accordée aux pays Acp. Ce n’est pas un complot visant à détruire les économies africaines. L’idée, c’était de permettre aux pays à revenus intermédiaires, et parmi eux ceux qui avaient des exportations diversifiées, de préserver leurs intérêts. Le Nigeria et le Congo, par exemple, qui n’exportent que des hydrocarbures, ont moins intérêt à signer que la Côte d’Ivoire. C’est pour préserver les intérêts du type de pays comme la Côte d’Ivoire que nous avons cherché à négocier le système. Un système, il est vrai, qui a été négocié de manière très technocratique. À Bruxelles, avec la Commission et des Ong notamment. Et, tout à coup, le Sénégal, le président Wade, en fait, a réintroduit la politique dans le jeu. C’est bien, puisque ça va permettre aux dirigeants politiques de s’exprimer et de voir ce qui ne va pas. Mais il ne faut pas, non plus, que cette histoire des Ape devienne une sorte d’épouvantail. Que les Ape servent d’exutoire à tout.

Aujourd’hui qu’au Sénégal tout le monde semble avoir en tête que le président Wade en est à son dernier mandat dans une Afrique où le mode est à la succession du père par le fils, la France a-t-elle un conseil à donner à un ancien partenaire ?

Avant mon arrivée, on ne me parlait que de ça à Paris. Succession du président, succession du président. Je suis arrivé ici et j’ai rencontré le président Wade. Je le vois souvent, et comme je suis médecin, j’ai vu aussitôt que sa succession, ce n’est pas tout de suite. Cet homme-là n’a pas l’intention de s’en aller et il est en pleine forme. Donc j’ai dit à mes collaborateurs, on va parler d’autre chose si vous voulez bien. Ce n’est pas à l’ordre du jour la succession. Mais elle viendra certainement. Mais moi j’ai affaire à quelqu’un qui a fermement l’intention de faire son mandat. C’est ça ce que je vois. Ce n’est pas mon rôle d’intervenir pour savoir qui va lui succéder. Nous ne sommes pas en période électorale. Je ne suis pas devant quelqu’un qui est empêché d’agir et de gouverner. Je travaille avec la personne que j’ai en face de moi. La succession viendra, que ce soit au terme du mandat...

Ou avant ?

Personne ne connaît le jour ou l’heure. Ce n’est pas mon rôle de m’immiscer dans la politique du pays.

La France, avec ses valeurs, sa tradition et ses anciennes relations avec le Sénégal, peut-elle être indifférente sur la manière dont la succession de Me Wade se fera ?

Tout ce qu’on peut dire, c’est donner un point de vue d’observateur sur des règles. Bien sûr, nos principes, ce sont le respect des droits de l’homme, la démocratie, le respect de la personne humaine, le développement. À partir du moment où les choses se font dans cette direction, le jeu est honnête. Pour moi, c’est un pays qui, souverainement, va décider. Nous, on ne peut dire des choses que sur les règles, mais non sur les personnes. Ce n’est pas à moi ni à personne d’autre d’ailleurs de faire le choix à la place des Sénégalais. Ici je constate que la vigilance est forte. Il suffit de lire la presse. Les Sénégalais dramatisent beaucoup dans la vie en général et la vie politique en particulier. Des fois, quand on lit le journal, on a l’impression qu’il se passe des choses terribles sur le plan politique. Vous avez raison d’être vigilant. Même si cela peut être critique. Mais, j’ai vécu dans d’autres pays en Afrique où l’on entend la moindre critique sur le pouvoir. Le Sénégal est quand même un pays de grande liberté.

Malgré tout, trouvez-vous normal, avec votre culture, que le fils du président de la République, que l’on dit partant pour la succession de son père, soit mêlé à des projets qui brassent des centaines de milliards ? Le jeu n’est-il pas d’ores et déjà faussé ?

Le jeu sera faussé quand on verra comment ça se passe. S’il y a des élections, tout le monde a le droit de se présenter. Le fils Bush s’est présenté et a été élu. Je ne crois pas qu’on puisse faire ce procès. Je vois bien autour de quoi ça tourne. Je constate les débats, je lis les journaux et j’entends les contestations qui sont faites. Je ne peux porter une opinion car, pour le moment, la nature du régime n’a pas changé. J’ai en face de moi un président et un Parlement élus et une presse libre et une justice qui fonctionne. Un pays démocratique. Qu’il y ait des menaces, qu’il y ait des tensions, je les ouis mais, pour le moment, je ne peux donner une valeur à des phénomènes qui, pour l’instant, ne remettent pas en cause la nature démocratique du pays.



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