Chicago – L’hypothèse selon laquelle le président du Soudan Omar El Béchir puisse venir, à l’instar de Hissène Habré, se réfugier au Sénégal ne devrait pas se poser car il n’est pas sans savoir que Dakar est signataire du traité de Rome et qu’en conséquence, il serait arrête, a déclaré le président Abdoulaye Wade, jeudi à Chicago.
"El Béchir ne viendra pas. Il m’a appelé pour parler de son inculpation et je lui ai dit que le Sénégal a signé le traité de Rome et qu’en vertu de cela on ne peut pas faire une exception’’, a notamment indiqué le chef de l’Etat sénégalais, lors d’un point de presse accordé aux jeunes journalistes noirs de la Convention de Chicago.
Tout en revendiquant une solide amitié avec son homologue soudanais, le président Wade a relevé qu’il reste un fervent militant des droits de l’homme, d’où la nécessité pour lui que lumière soit faite sur la situation au Soudan.
A ce propos, il s’est interrogé sur la teneur des accusations formulées contre El Béchir, en se demandant si réellement ce dernier a commis sciemment des violations de droits de l’homme voire un génocide au sens vrai du terme.
‘’Il faut attendre’’, a-t-il dit avant de souligner que le président soudanais s’est montré ‘’surpris’’ par l’acte d’accusation de la Cour pénale internationale (CPI) après que lui-même le lui a confirmé au téléphone.
‘’Le procureur de la CPI (Luis Moreno Ocampo) m’a averti qu’il allait poursuivre le président Béchir… J’ai eu une longue discussion avec ce dernier et il m’a demandé ce que j’en pensais, je lui ai dit que c’est très sérieux’’, a indiqué le chef de l’Etat du Sénégal tout en réaffirmant la possibilité de suspendre d’ici un an les poursuites contre le président soudanais, afin de ne pas voir les choses s’empirer.
En tous les cas, Abdoulaye Wade croit savoir que son homologue soudanais n’a pas sciemment orchestré les exactions au Darfour (Ouest du Soudan), encore moins les déportations de populations issues de cette zone. Tout juste, on peut lui reprocher (à El Béchir) de n’avoir pas ‘’fait assez’’ pour éviter cette situation, a-t-il indiqué soulignant qu’il lui a fait cette observation.
Au plan africain, il a fait état, avant l’entrée en lice de la Cour pénale internationale, des médiations opérées par Obasanjo et lui-même, relevant que sous ses auspices il y a eu à Dakar une rencontre entre les protagonistes de la crise soudanaise.
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