C'est ce samedi dans une salle de classe d'une école élémentaire de Grand-Yoff que Babacar Ndaw a accueilli la presse nationale pour une réaction expresse à la suite de la décision issue du dernier Conseil des ministres faisant désormais de lui, l'ex-directeur général de l'Office national de l'assainissement du Sénégal (Onas). ‘On assiste à une pratique condamnable, un procès peu utilisé, peu orthodoxe et très cavalier. Les procédés ont été, pour l'essentiel, tordus. Cette décision est passée par-dessus la tête de beaucoup de structures habilitées à cet effet. Pour une décision de ce genre, la bonne pratique administrative veut que l'intéressé soit informé avant la publication officielle de celle-ci’, dénonce sur un ton sec, Babacar Ndaw qui jure avoir appris la nouvelle le vendredi par voie de presse. Le désormais ex-Dg de l'Onas qui n'admet ni le fond encore moins la forme de son éviction à la tête de cette structure nationale en charge de l'assainissement au Sénégal retient par conséquent ‘un complot ourdi contre sa personne par de hauts responsables de l'Etat et du Pds incrustés dans les sphères de l'administration du parti, le Pds, très habiles dans des pratiques mafieuses à des fins personnelles’. M. Ndaw est d'autant plus surpris par cette décision qu'aucun reproche dans la gestion de cette société ne lui a été fait, qu'aucune malversation n'a été retenue contre lui durant les sept mois de sa gouvernance. ‘Je ne pense pas qu'on ait peur de moi pour ne pas m'annoncer cette décision, je ne pense pas que ceux-là qui doivent me l'annoncer ont si honte de cette décision pour la prendre, je ne pense pas tout de même, par mépris des bonnes pratiques administratives qu'on puisse procéder de la sorte. Je pense que ceux qui ont fait cela savent que ce qu'ils faisaient n'est pas bon et serait très mal apprécié par les populations et par certains milieux avertis’, analyse M. Ndaw. Selon certaines indiscrétions, ces personnes indexées par M. Ndaw ne sont autres que le ministre d'Etat, Habib Sy directeur de Cabinet du président de la République et le ministre Adama Sall en charge de l'assainissement et de l'hygiène publique. Tous les deux auraient pris en considération le parcours politique de M. Ndaw qui avait quitté le Pds pour rejoindre la liste Beug Beugou Askan wi en compagnie de Lamine Bâ et Moustapha Diakhaté lors des locales. Quoi qu'il en soit, l'ex-directeur général de l'Onas, remplacé à ce poste par Amadou Lamine Dieng administrateur civil et jusqu'ici conseiller à la Cour des Comptes, n'entend pas lâcher du lest. ‘J'ai appris la nouvelle le jeudi soir, le vendredi j'étais au bureau, le lundi j'y serai et ce, jusqu'à ce que l'on me l'apprenne officiellement’, avertit Babacar Ndaw.
Ce responsable libéral de Grand-Yoff qui livre des pistes pouvant aboutir à l'identification de ses détracteurs souligne qu' ’il faut voir qui doit prendre cette décision et la proposer au président de la République ? Je ne vous l'apprends pas ! Que je sache, je suis le directeur national de l'Onas jusqu'à présent. Je suis sous la tutelle d'un ministère chargé de l'assainissement et de l'hygiène publique. S'il arrive qu'on veuille me démettre de mes fonctions, cela doit venir de mon ministère de tutelle’.
Le limogeage de Babacar Ndaw de la tête de l'Onas, évoquée vendredi dernier dans la presse, a provoqué la mélancolie des jeunes de la commune de Grand-Yoff - son fief politique - qui ont manifesté samedi matin dans les rues en brûlant des pneus et en barrant la route aux automobilistes. Certains ont été blessés lors de l'intervention de la police, tandis que d'autres ont été arrêtés puis libérés du commissariat central de Dakar. M. Ndaw qui se dit reconnaissant des jeunes les appelle pour autant à l'apaisement. A l'en croire, ‘ces jeunes ont milité dans le Pds pour le triomphe de la justice’. Et c'est pourquoi, il demande à Me Wade de prendre toutes ses responsabilités pour faire la lumière sur cette ‘affaire’ comme il l’appelle. C'est d'ailleurs ce qui retient Babacar Ndaw et ses militants dans le Pds pour aider Wade dans ses conquêtes démocratiques. Ils conseillent à ce dernier d’être plus regardant sur son entourage immédiat.
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