La première session du conseil municipal de la ville de Rufisque a été l’occasion pour le nouveau maire Badara Mamaya Sène de faire « l’état des lieux ». Et c’est un tableau pour le moins effarant de la gestion de l’équipe municipale sortante qu’il a dressé.
Salaires de complaisance, personnel peu qualifié, peu performant, procédures financières irrégulières, gestion foncière calamiteuse... Le nouveau maire de Rufisque, Badara Mamaya Sène, n’a pas tari de mots pour qualifier la gestion de l’ancienne équipe municipale dirigée par son prédécesseur Ndiawar Touré.
Hier, lors de la première session ordinaire du conseil municipal, Badara Mamaya Sène a rendu publiques les conclusions des deux commissions qu’il avait mises sur pied au lendemain de sa passation de service. Chargées de faire « l’état des lieux » sur les disponibilités budgétaires, les engagements financiers de la ville, les ressources humaines et matérielles, les opportunités de recettes et de dépenses, ces deux commissions ont rendu des résultats alarmants.
Déjà, soutient Mamaya, le niveau de consommation des ressources budgétaires, après seulement trois mois d’exercice, est de 30%. Ce qui, selon lui, « laisse très peu de marge de manœuvre à la nouvelle équipe pour faire face aux attentes des populations ». Concernant les « dépenses engagées non mandatées », l’équipe sortante l’avait, selon lui, évalué à 1,2 milliard Fcfa alors qu’elles sont, en réalité, de 544 millions Fcfa. « Cet écart, commente Mamaya Sène, renseigne sur les procédures financières irrégulières qui avaient droit de cité dans cette institution ». Le maire de Rufisque dit hériter du conseil municipal sortant d’une dette de 1,6 milliards Fcfa constituées à 65% par « des dépenses qui ne reposent sur aucun fondement juridique ».
Et le maire de pointer du doigt « la multitude de contrats qui ne découlent d’aucune procédure de passation de marché ». Par le biais d’opérations tests de recettes dans différents équipements marchands de la ville (gare routière, abattoirs, marché, guérite...), le maire dit constater « des évasions de recettes » et des « pratiques frauduleuses » dans le recouvrement des ressources financières communales. S’agissant des ressources humaines, la mairie compte un effectif de 828 agents avec une masse salariale mensuelle de 135 millions Fcfa. L’actuel maire dit déplorer « le personnel peu qualifié et peu performant » à qui est destiné cette masse salariale. Plus grave, soutient Badara Mamaya Sène, plus d’une centaine d’agents qui émargeaient dans le budget de la ville sont « inconnus » des services, car ne s’étant jamais présentés au sein de l’institution municipale. A cela, il faut ajouter la trentaine d’agents dont les noms figurent dans les états de salaires mais qui ne se sont jamais présentés pour le percevoir depuis qu’il est à la tête de la mairie.
La gestion foncière jugée « calamiteuse » par le maire de Rufisque risque, à ses yeux de « compromettre la réalisation d’équipements dans les quartiers ». A cela, il faut ajouter les innombrables contentieux fonciers que Mamaya dit avoir enregistrés.
Ce premier conseil municipal a permis l’installation des commissions. Elles sont au nombre de 28.
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