Le Parti socialiste exige que les recteurs d’université soient, désormais, nommés par leurs pairs. Aussi invite-t-il le gouvernement à mettre de l’ordre dans la création des écoles privées, «un véritable scandale dans l’éducation».
Au cours d’un dîner-débats organisé le week-end dernier par Vision socialiste, universitaires et autres cadres du Parti socialiste ont passé au peigne fin la crise qui secoue, depuis quelque temps, l’espace scolaire et universitaire. Ce symposium présidé par le Secrétaire général du Ps, Ousmane Tanor Dieng, avec comme modérateur Pr Abdoulaye Elimane Kane, a été l’occasion pour les panélistes (près d’une centaine) de préconiser le désengorgement des universités avec, notamment, un nouveau référentiel de compétences. Universitaires et autres cadres du Parti socialiste ont déploré que seul au Sénégal où l’on continue de nommer des recteurs d’université. «Cette pratique date du colonialisme et n’est plus d’actualité ni en France ni ailleurs dans le monde, sauf au Sénégal. Il faut que les recteurs d’université soient, désormais, élus par leurs pairs», a plaidé le coordonnateur national de Vision socialiste, Alioune Ndoye, membre du Bureau politique du Ps et maire de la commune d’arrondissement de Dakar-Plateau. «Le constat global est que l’école sénégalaise est malade et, pour sortir de ce cercle vicieux dû à un manque de vision du régime libéral, il faut gérer également l’ordre d’enseignement, protéger l’espace académique des sensibilités politiques et, revenir surtout à ce que le Parti socialiste avait laissé, c’est-à-dire revoir la carte scolaire et universitaire logique», recommande M. Ndoye. «On parle de lycées multipliés par 5, ce qui ne se ressent pas dans la qualité de l’enseignement en plus d’un sérieux problème en termes d’infrastructures avec très peu d’étudiants qui ont des bourses», se désolent encore les camarades de Tanor Dieng. Sur la prolifération des écoles privées, les socialistes parlent d’un «véritable scandale». «Il urge d’organiser les écoles privées, qui font floraison. C’est un véritable scandale de constater qu’aujourd’hui, n’importe qui ouvre n’importe comment une école de formation. Sans organisation ni contrôle, on ouvre n’importe comment des structures universitaires qui, en réalité, ne le sont que de nom», a déploré l’édile de la commune de Dakar-Plateau, non sans s’indigner de constater que des étudiants de Bambey viennent prendre des travaux dirigés à l’Université de Dakar. Cette rencontre sur la crise scolaire et universitaire, organisée par les cadres, a enregistré la participation d’éminents universitaires, en l’occurrence les professeurs Oumar Sankharé, Pape Aliou Ndao, Gorgui Ciss, le syndicaliste Atoumane Diaw et membre du Comité national du dialogue social, entre autres.
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