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Politique

NON- RESPECT DU CONTRAT DE PÉLÉRINAGE 2008 : L'ETAT BLOQUE LES COMPTES DE ZAM- ZAM

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NON- RESPECT DU CONTRAT DE PÉLÉRINAGE 2008 : L'ETAT BLOQUE LES COMPTES DE ZAM- ZAM
Rien ne va plus entre l’Agence Zam-Zam et l’Etat du Sénégal. Le gouvernement a en effet décidé d’engager une procédure contre la bien nébuleuse société Zam-Zam. Motif évoqué : l’Agence n’a pas été en mesure de respecter ses engagements, violant du coup des dispositions contenues dans le contrat cosigné par les deux parties.Premier acte du bras de fer ainsi engagé, les comptes de Zam-Zam, logés à la Banque islamique de développement (BID) ont été bloqués par l’Etat du Sénégal.

Après la lune de miel, voici le bras de fer. Une nouvelle donne dictée par le non-respect par l’Agence Zam-Zam de ses engagements. Cette dernière qui devait en effet convoyer les 3500 pèlerins sénégalais de Dakar en Arabie Saoudite n’a, en effet, pas été en mesure de faire revenir les Sénégalais qu’elle avait convoyés, dans des conditions difficiles, aux Lieux Saints de l’Islam, pour les besoins du Pèlerinage 2008. Le zénith du cafouillage a été atteint lorsque le DC 10 loué à une compagnie, a été obligé d’atterrir en Libye, à cause d’un incendie qui s’est déclaré dans le train d’atterrissage de l’appareil loué par Zam-Zam. Une situation qui a vite rappelé aux autorités sénégalaises le naufrage du « Joola », dans lequel ont péri près de 2000 Sénégalais. Passées les dénégations portées par le ministre Habib Sy, dont les sorties à l’Assemblée nationale et au Sénat sur cette affaire ont fini par donner l’exacte mesure des intérêts colossaux en jeu, l’Etat a décidé de sortir le bâton pour éviter que les fonds alloués à Zam-Zam ne fassent l’objet de transferts vers d’autres destinations, alors que les prestations n’ont pas été effectuées.

Les comptes de l’Agence à la BID bloqués  

En effet, dans le contrat signé entre l’Etat du Sénégal et l’Agence, il apparaît bien que Zam-Zam ne peut disposer entièrement des fonds déposés dans le compte de la Banque islamique du Sénégal (Bis) qu’à la fin des prestations. C’est pourquoi, en guise de mesures conservatoires, l’Etat du Sénégal a fait bloquer les comptes bien fournis de Zam-Zam. Où ont été virées les sommes amassées dans les  ventes de billets aller-retour, estimées à 1 million 300 mille francs par pèlerin. Un pactole de plus de 4 milliards Cfa. Compte non  tenu des autres frais de pèlerinage (logement, transport, etc…) qui font l’objet de virements bancaires vers les hôtels d’Arabie Saoudite, virements directement assurés par la Banque islamique du Sénégal (Bis). Au total, près de six milliards de francs Cfa ont transité par le  compte de Zam-Zam, sans que cette agence n’ait été en mesure de garantir aux pèlerins un service de qualité. Au point d’ailleurs que le célèbre enseignant Mody Niang, qui faisait partie des pèlerins, ne s’est pas gêné de jeter une  pierre dans le jardin… de Zam-Zam. En confondant dans ses critiques aussi bien le gouvernement que la société saoudienne. Des reproches qui ont trait à la qualité de service mais aussi à l’énorme retard accusé par les pèlerins, qui ont fait 40 jours sur les Lieux Saints de l’Islam alors que la campagne ne devait durer que trois semaines par pèlerin. En vérité, tous ces problèmes ne sont que l’arbre qui cache la forêt d’intérêts gigantesques.

Zam-Zam, une société sans visage ?  

Et la forêt, c’est en l’espèce le mystère qui entoure cette société. En vérité, peu de personnes connaissent comment l’affaire Zam-Zam a été montée. Et le vrai problème, nous disent des sources autorisées, c’est plutôt au niveau  du montage de l’affaire. « Personne n’a compris comment Zam-Zam a pu être choisie ». Personne ? En tous les cas, plus les problèmes se signalent, plus les langues se délient. Et les visages sortent de l’ombre. Aussi, nous signale-t-on l’implication en amont de l’ancien Ambassadeur d’Arabie Saoudite au Sénégal, Ahmed Mohamed Biyari qui s’est signalé à l’opinion sénégalaise, juste avant le dernier Sommet de l’Oci, pour confirmer la tenue effective de cette importante réunion à Dakar. Ahmed Mohamed Biyari ferait bien partie des actionnaires de Zam-Zam. Et il a joué un rôle très important dans l’affectation de cet important marché au Sénégal, au détriment d’Air Sénégal International. Lui qui a des entrées au Palais. Et qui, malgré son départ de Dakar (il n’a toujours pas été encore remplacé à son  poste d’Ambassadeur), garde de solides liens d’affaires à Dakar. Mais hormis lui, quels sont les autres visages qui se cachent derrière Zam-Zam ? Certaines sources vont jusqu’à avancer des intérêts directs de l’entourage  direct du Président Wade, sans du reste en apporter la preuve. Une  chose est en tout cas sûre ; quels que soient les motivations et les intérêts qui se cachent derrière Zam Zam,   l’Agence est vouée à une mort certaine. « Qui, après ce qui s’est passé, va faire confiance à Zam-Zam ? », s’interroge en effet une source bien au fait de l’affaire.

La revanche des Marocains 

On en apprend encore sur les tractations qui ont abouti à l’intervention du Maroc. Selon des sources autorisées, le Sénégal était bien dans les dispositions de prendre en charge l’aspect financier du retour des Pèlerins. Des dispositions ont même été prises dans ce sens. Une avance d’un milliard a ainsi été octroyée à un autre Saoudien dont l’identité ne nous a pas été révélée pour qu’il assure le rapatriement de plus de 2000 pèlerins bloqués à Jeddah. Bien malheureusement, cette opération, discrètement menée par les Services du ministère des Affaires étrangères, n’a pas connu de suite du fait des problèmes rencontrés par ce Saoudien pour louer un avion de qualité. C’est alors que le Sénégal s’est rabattu sur le Maroc. Et sans doute, le travail de coulisses fait à ce niveau, a poussé le Roi du Maroc, Mohamed VI, à s’engager à prendre en charge les frais de rapatriement. Suivi d’une campagne de communication menée entre l’Ambassade du Maroc et les deux grandes maisons religieuses du Sénégal : Touba et Tivaouane. Une bonne opportunité pour le Maroc de redorer son blason et démontrer à l’Etat du Sénégal que seule une coopération bien menée, peut éviter ce genre de déboires. Il faut en effet savoir que l’intervention du Maroc se passe dans un contexte où l’Etat du Sénégal et la Royal Air Maroc ne tiennent pas le même langage sur le sort à réserver à Air-Sénégal International.

A noter aussi que dans cette affaire qui n’a pas révélé tous ses secrets, beaucoup de manœuvres sont déployées pour régler des comptes.C’est ainsi que l’actuel commissaire général au pèlerinage a eu la malchance de se faire imputer tous les déboires qui sont en effet du fait de Zam-Zam. Dans un contexte marqué par la mise à l’écart de la cour de l’ancien Commissaire général au Pèlerinage. A suivre…



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