Wade recompose sa majorité pour avoir lui aussi son «Bennoo». Un clone composé de son parti, le Pds, de la Cap21 et de partis alliés, qui sera baptisé cette fin de semaine. En attendant que son initiateur parachève la réunification de sa famille politique, oeuvre à laquelle il dit toujours tenir, lui qui dit ne pas avoir renoncé à faire revenir les «égares» et autres «fugueurs», comme Macky Sall.
Le cadre unitaire de l'opposition, «Bennoo Siggil Senegaal» (ndlr : Ensemble pour relever le Sénégal» a désormais son pendant dans le pouvoir. Hier, le président de la République, par ailleurs Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds), a annoncé, en conférence de presse, sa volonté d'aller au-delà de la Cap21, qui structure sa majorité présidentielle ; à la fin de cette semaine, il va officialiser la création d'une nouvelle coalition qui sera le réceptacle des forces alliées à son parti, formalisée et structurée dans ce sens, avec ses démembrements dans tous les départements et toutes les communautés rurales du pays. D'ailleurs, c'est entouré des leaders des formations qui vont constituer le noyau dur de cette coalition, qu'il a fait cette annonce. II s'agit d'Iba Der Thiam, Coordonnateur de la Cap21, Mamour Cissé Psd/Jant-bi (il était avec son frère Abass), Samba Diouldé Thiam du Prc, Abdourahim Agne du Pr, Djibo Leyti Ka de l'Urd accompagné de Diégane Sène, Mamadou Diop Decroix et Mouhamadou Daf d'Aj/Pads. Mais aussi, de responsables de premier plan de sa formation politique, le Parti démocratique sénégalais (Pds) comme Aminata Tall, Abdoulaye Faye, Innocence Ntap Ndiaye et Habib Sy.
«Depuis quelque temps, nous sommes en train de discuter sur ma proposition de créer une alliance politique. Nous avons déjà eu une première réunion pour échanger sur cette alliance, sur ses structures, sur sa signification, son programme, sa stratégie. Et aujourd'hui, nous tenons la deuxième réunion. Il y a eu une réunion technique au niveau de nos adjoints», a dit Wade.
Idy «n'a pas de parti, il est dans le Pds»
Poursuivant son propos, il a fait savoir que la formalisation définitive de cette alliance sera arrêtée vendredi et l'annonce faite le samedi. «Nous annoncerons le nom que nous aurons retenu pour caractériser cette alliance ; plusieurs noms ont été avancés», a dit Wade, qui a juste consenti à donner un indice : l'appellation se fera «autour du mot alliance».
Le chef des libéraux s'est voulu sans équivoque sur l'objectif de cette nouvelle plate-forme : «Cette alliance politique, c'est pour consolider notre victoire commune, approfondir cette victoire, mais aussi nous préparer pour les prochains combats politiques». Soutenant qu'ils sont des «partis qui savent ce qu'ils veulent», Wade a précisé qu'un accord a été trouvé «sur les objectifs, sur la manière de nous organiser non seulement pour les prochaines élections que nous espérons gagner, mais même au-delà».
Sur le plan organisationnel, cette alliance sera dirigée par un président qui est «le candidat qui porte la victoire». Pour ce qui est de la direction, il y aura une coordination nationale qui «sera présidée alternativement par les partis pendant trois mois».
Il est également prévu une commission d'information dont la fonction est de garder le contact permanent avec la presse et de communiquer avec la base. Une structuration qui descendra jusqu'au niveau de la base avec des coordinations départementales et des coordinations rurales.
« Il ne fait aucun doute que Mamoune Niasse est dans notre coalition»
La formalisation de cette nouvelle alliance n'entame en rien la détermination de Wade à continuer à regrouper sa famille politique d'obédience libérale. La preuve, après l'appel de Thiès, le 04 novembre dernier, il a une nouvelle fois réitéré son souhait de voir Macky Sall regagner le giron libéral. Parlant du président de l'Alliance pour la République (Apr), Wade a déclaré : «Dans toutes les familles, il y a des fugues. Et les fugueurs, il faut aller les chercher». Et se voulant plus précis en ce qui concerne Macky Sall, il a indiqué que «tout le monde sait pourquoi il est parti, mais nous allons le ramener».
Par ailleurs, se prononçant sur l'absence de Idrissa Seck à cette rencontre, Wade a fait remarquer que le maire de Thiès et président de Rewmi «n'a pas de parti, il est dans le Pds». Enfin, s'agissant de Serigne Mamoune Niasse, Premier serviteur du Rassemblement du peuple (Rp), qui s'est allié dernièrement à Macky Sall, Wade explique son absence par des contacts qui n'ont pas été faits, avant d'assurer qu'«il ne fait aucun doute qu'il fait partie de notre coalition».
Pour finir, le conférencier rassure sur le fait qu'«il n'y a aucune menace, aucune velléité pour un parti quelconque de s'éloigner de notre groupe que nous avons constitué depuis l'an 2000. Nous estimons simplement que maintenant, pour les élections présidentielles, comme nous avons un candidat, nous devons nous regrouper ensemble».
Birane Lo et Bachir Fofana
Source Le Populaire
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